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José Giovanni, maître du polar, puise dans son passé tumultueux pour offrir des récits puissants sur la pègre, la loyauté et la rédemption.

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Apr&egrave;s dix ans derri&egrave;re les barreaux, l&rsquo;ex-braqueur de banque Gino Strabliggi est lib&eacute;r&eacute; sur parole. Avec l&rsquo;aide d&rsquo;un &eacute;ducateur, Germain Cazeneuve, il reprend doucement pied. Gr&acirc;ce &agrave; lui, il trouve du travail dans une imprimerie. Il fait aussi la connaissance de la jolie Lucie, employ&eacute;e de banque, avec laquelle une nouvelle vie semble possible. Mais le commissaire Goitreau, qui a coffr&eacute; Gino dix ans plus t&ocirc;t, ne croit pas &agrave; sa r&eacute;demption. R&eacute;solu &agrave; le voir de nouveau &agrave; l&#39;ombre, il monte une machination pour le faire tomber. La confrontation tourne au drame&hellip; 
 
 
Produit par Alain Delon et r&eacute;alis&eacute; par Jos&eacute; Giovanni (La scoumoune,&nbsp;Le ruffian&hellip;), le film d&eacute;peint&nbsp;tr&egrave;s justement des personnages happ&eacute;s par une machine judiciaro-polici&egrave;re qui s&rsquo;emballe, avec une excellente distribution&nbsp;jusque dans les seconds r&ocirc;les (Victor Lanoux, Bernard Giraudeau, le jeune G&eacute;rard Depardieu&hellip;). Le&nbsp;duo Jean Gabin et Alain Delon, qui se retrouve ici pour son dernier film apr&egrave;s&nbsp;Le clan des Siciliens&nbsp;et&nbsp;<a href="https://boutique.arte.tv/detail/melodie-en-sous-sol">M&eacute;lodie en sous-sol</a>&nbsp;d&rsquo;Henri Verneuil, fonctionne &agrave; merveille. Alain Delon surtout, sobre et tragique, compose admirablement un personnage &agrave; la fois dur et fragile, face &agrave; Michel Bouquet, excellent dans la haine et la morgue.

Alain Delon et Jean Gabin dans un polar social implacable,&nbsp;r&eacute;quisitoire contre la peine de mort.

Deux hommes dans la ville

Dans les ann&eacute;es 1930 &agrave; Marseille, victime d&#39;une machination orchestr&eacute;e par le ca&iuml;d Villanova, le truand Xavier Saratov est arr&ecirc;t&eacute; par la police. Un cadavre se trouve dans sa voiture. Pour le sortir de ce mauvais pas, sa soeur Girogia fait appel &agrave; Roberto, ami d&#39;enfance de Xavier surnomm&eacute; &quot;la Scoumoune&quot;, autrement dit le &quot;porte-poisse&quot;. Roberto parvient &agrave; d&eacute;cimer la bande de Villanova mais &eacute;cope de quinze ans de r&eacute;clusion, sans r&eacute;ussir &agrave; &eacute;viter la prison &agrave; son ami. Tous deux se retrouvent dans la m&ecirc;me maison d&#39;arr&ecirc;t et se voient proposer un travail de d&eacute;minage lorsque la guerre &eacute;clate. Un remake vivifiant d&#39;&quot;Un nomm&eacute; La Rocca&quot;, de Becker, dans lequel Belmondo fait merveille au c&ocirc;t&eacute; de Michel Constantin.

Jean-Paul Belmondo incarne un personnage au destin tumultueux, pris dans les mailles de la malchance.

La Scoumoune

Marceau Leonetti, policier comp&eacute;tent et &eacute;nergique, d&eacute;cor&eacute; de la L&eacute;gion d&#39;honneur pour acte de bravoure, arr&ecirc;te par hasard le fils d&#39;un avocat influent qui conduit en &eacute;tat d&#39;ivresse, lequel promet de se venger. Quelques mois plus tard, le jeune homme retourne compl&egrave;tement les faits en d&eacute;crivant Leonetti comme violent et incapable. Afin d&#39;&eacute;touffer l&#39;affaire, on mute ce dernier dans un petit commissariat de quartier. Il y rencontre Jeanne, nouvelle auxiliaire de police, avec qui il fait &eacute;quipe pour enqu&ecirc;ter sur des petits d&eacute;lits dans les cin&eacute;mas. Entre-temps, la haute hi&eacute;rarchie polici&egrave;re est confront&eacute;e &agrave; un probl&egrave;me &eacute;pineux : retrouver en dix jours un t&eacute;moin disparu depuis plusieurs ann&eacute;es. En d&eacute;sespoir de cause, ils confient l&#39;affaire &agrave; Marceau Leonetti, en lui faisant croire qu&#39;il s&#39;agit d&#39;un travail de routine peu important&hellip;

 
Dans les pas de Lino Ventura et de Marl&egrave;ne Jobert, tous deux magnifiques en flics int&egrave;gres et manipul&eacute;s, Jos&eacute; Giovanni signe l&#39;un de ses meilleurs films : un polar existentiel, en forme de balade cr&eacute;pusculaire dans un Paris disparu.

Lino Ventura et Marl&egrave;ne Jobert, flics int&egrave;gres mais manipul&eacute;s, &eacute;cument un Paris disparu sur les traces d&#39;un t&eacute;moin-cl&eacute;, dans un polar cr&eacute;pusculaire.

Dernier domicile connu

Un tueur &agrave; gages, surnomm&eacute; &ldquo;le Rital&rdquo; ou &ldquo;le rapace&rdquo;, traverse le Mexique pour rejoindre un groupe r&eacute;volutionnaire&nbsp;qui lui confie une mission &agrave; hauts risques. Lors d&rsquo;un d&eacute;placement en province, le chef de l&rsquo;&Eacute;tat va faire une halte chez sa ma&icirc;tresse Camito dans un village recul&eacute;. Le mercenaire devra alors l&rsquo;abattre. Il est flanqu&eacute; de Chico, petit-fils de l&rsquo;ancien pr&eacute;sident renvers&eacute;, qui doit participer &agrave; l&rsquo;attentat et devenir ainsi un h&eacute;ros national. Pour les deux hommes, l&rsquo;attente commence, dans une chambre exig&uuml;e situ&eacute;e en face de la r&eacute;sidence de Camito. Mais le Rital ne sait pas que son sort aussi est scell&eacute;... 
 
Illusions perdues 
Solitaire, atrabilaire, brutal et d&eacute;sabus&eacute;, le Rita&nbsp;&eacute;voque un certain nombre de personnages incarn&eacute;s par Lino Ventura dans sa carri&egrave;re. Mais le tueur du deuxi&egrave;me film de Jos&eacute; Giovanni se singularise par une noirceur encore plus profonde que d&rsquo;habitude, d&rsquo;autant plus acide qu&rsquo;elle s&rsquo;exprime au d&eacute;triment d&rsquo;un jeune id&eacute;aliste, aussi exalt&eacute; qu&rsquo;ambitieux, appel&eacute; &agrave; devenir une figure r&eacute;volutionnaire. Le myst&eacute;rieux mercenaire, qui n&rsquo;a plus de nom et semble avoir scell&eacute; son pass&eacute; sous une chape de plomb, malm&egrave;ne Chico et bat en br&egrave;che tous ses id&eacute;aux. Il le pr&eacute;vient que&nbsp;&ldquo;le pouvoir ne se partage pas&rdquo;, annon&ccedil;ant toutes les trahisons &agrave; venir. Dans une ambiance &agrave; la Sergio Leone, entre huis clos psychologique dans sa premi&egrave;re partie et aventures p&eacute;taradantes dans sa seconde, le film r&egrave;gle son compte &agrave; tout espoir de lendemains qui chantent. Dur mais sans doute salvateur, comme les meilleurs films d&rsquo;apprentissage, et dans tous les cas parfaitement men&eacute;, par un r&eacute;alisateur qui allait retrouver son acteur rocailleux deux ans plus tard pour l&rsquo;excellent&nbsp;Dernier domicile connu.

Deuxi&egrave;me&nbsp;r&eacute;alisation de Jos&eacute; Giovanni, un solide film d&rsquo;action avec un Lino Ventura impressionnant en mercenaire brutal.

José Giovanni

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