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Pierre Soulages

2017

Beaux-arts

France

30avis

À 97 ans, Pierre Soulages, qui peint toujours, s’impose comme une légende vivante de l’art contemporain. Retour sensible sur le parcours et l’œuvre, vibrante de lumière, du maître de "l’outrenoir".

Vers 4 ou 5 ans, alors qu’il traçait allègrement des traits noirs sur une feuille blanche, le petit Pierre Soulages expliquait : "Je fais de la neige." Une anecdote entrée dans les annales familiales de ce géant – 1,90 mètre – de l’art abstrait qui, à 97 ans, l’esprit alerte et la mémoire fraîche, peint toujours. Né le 24 décembre 1919 à Rodez, Soulages grandit entouré de femmes aimantes – une mère et une sœur aînée –, et arpente avec la même curiosité éblouie les forêts aveyronnaises et les ateliers d’artisans de sa cité, qui lui inspireront sa fameuse technique au brou de noix. À l’adolescence, la découverte de l’abbatiale Sainte-Foy de Conques, chef-d’œuvre de l’art roman, qu’il éclairera des décennies plus tard de ses merveilleux vitraux aux couleurs vacillantes, fonde sa vocation avant qu’il ne s’impose, par sa fulgurante modernité, dès les années 1950, comme l’une des figures majeures de l’art contemporain, de Paris à New York. Toujours accompagné de son épouse Colette, rencontrée sur les bancs des Beaux-Arts de Montpellier, cet inlassable explorateur de "l’outrenoir" et de ses lumières avoue pourtant "attendre d’oser" lorsqu’il peint, en quête, comme au premier jour, d’"inattendu".
Énergie hypnotique
Portrait sensible de l’artiste à l’impressionnante allure, le documentaire pénètre au cœur de son œuvre au noir, dont la lumière et la matière, filmées en gros plan, vibrent ici d’une énergie hypnotique. Délicatement, Stéphane Berthomieux lève le voile sur les mystères d’un artiste mythique, qui a accepté qu'on lui consacre un musée à Rodez à la seule condition qu’il s’agisse d’un "lieu vivant, ouvert aux autres, et non d’un mausolée". Guidée par la voix de Dominique Blanc, la déambulation, poétique et savante, croise aussi la parole d’amateurs, de Jean-Michel Jarre au philosophe Alain Badiou, conquis par son "invention radicale", en passant par Jean-Luc Barrié, le recteur de la cathédrale de Rodez, profondément touché par les imperfections assumées du peintre.

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