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La vérité sur Bébé Donge - Version restaurée

1951

Patrimoine

France

1avis

Dans son lit d’hôpital, un homme, François Donge, revient péniblement à lui. Sa femme l’a empoisonné, les journaux s’en repaissent, mais il espère recoller les morceaux.

Dix ans plus tôt, ce riche industriel de province et son frère Georges épousaient lors d’une cérémonie commune les sœurs d’Onneville, Jeanne et Élisabeth. Cette dernière, dite "Bébé", rêvait d’amour absolu, tandis que son mari ne vivait que pour les affaires et la compagnie des femmes…

Déliquescence programmée

Ce drame d’Henri Decoin, plus noir encore que le roman de Simenon dont il est tiré, capte en une suite de flash-back raffinés – scandée par les somptueuses fêtes d’anniversaire de mariage des Donge – la désagrégation d’un couple bourgeois condamné par un malentendu originel. "Je croyais qu’elle faisait des manières.

Elle voulait seulement que le don d’elle-même fût total", analyse rétrospectivement François Donge. Rattrapé par une lucidité tardive, le cynique mari volage, auquel Gabin insuffle une bouleversante vulnérabilité, se heurte ainsi au fantôme vêtu de noir de celle qui fut sa femme. Car ces dix années de désillusions et de soumission ont inéluctablement asséché le cœur de la jeune épouse passionnée. Merveilleuse dans ce troublant double rôle, Danielle Darrieux a donné un second souffle à sa carrière – menacée après la Seconde Guerre mondiale – avec ce film puissamment féministe, diffusé ici en version restaurée.

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