

La demoiselle d'honneur
Metadata du programme
- Tout public•
- Thriller•
- Cinéma•
- Romance•
- Drame•
- France•
- 1h45•
- 2004•
- VF
Description du programme
Un drame noir ciselé dans le plus pur style chabrolien, avec une très juste et troublante Laura Smet.
Dans une bourgade de province, Philippe Tardieu, jeune et sérieux agent commercial, tente d’épauler sa mère courage, coiffeuse à domicile, dans l’éducation des deux cadettes. Une vie gentiment monochrome qui prend soudain les couleurs de la passion quand, au mariage de sa sœur, il rencontre Senta, énigmatique demoiselle d’honneur. Mythomane, la jeune femme va l’entraîner dans ses filets et l’emporter peu à peu dans sa folie.
Pulsions refoulées
Dès le long travelling du générique dans une zone pavillonnaire incolore, Chabrol s’ingénie à inquiéter, avec l’air de ne pas y toucher. Derrière les façades du quotidien petit-bourgeois, le drame menace sourdement, la douce routine masquant les pulsions refoulées et les frustrations. Adapté d’un roman de l’écrivaine britannique Ruth Rendell, comme La cérémonie quelques années plus tôt, La demoiselle d’honneur ausculte la face noire de la vie ordinaire avec une macabre jubilation. Une tension insidieuse qui s’infiltre dans les moindres détails, comme ce buste de femme que Philippe (Benoît Magimel, parfait en fils modèle sous influence) chérit en fétichiste. Plus fantasme que femme, Senta –Laura Smet dont la présence, entre ingénuité et folie vénéneuse, habite l’écran –, elle, se terre dans une cave sanctuaire propice à ses dérives. Avec son art de la chronique satirique, portée par une galerie de personnages secondaires finement campés, le cinéaste ménage le suspense, soufflant le chaud et le froid, l’humour et l’horreur, la réalité et la fiction du mensonge, pour mieux troubler.