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Depuis plus de cinquante ans, Ken Loach raconte les vies cabossées, les colères étouffées, les résistances ordinaires. Son cinéma, enraciné dans la classe ouvrière, marche d’un pas modeste mais ferme : celui des invisibles qu’il remet au centre du cadre.

TJ Ballantyne est le propri&eacute;taire du &quot;Old Oak&quot;, un pub situ&eacute; dans une petite bourgade du nord de l&rsquo;Angleterre. Il y sert quotidiennement les m&ecirc;mes habitu&eacute;s d&eacute;s&oelig;uvr&eacute;s pour qui l&rsquo;endroit est devenu le dernier lieu o&ugrave; se retrouver. L&rsquo;arriv&eacute;e de r&eacute;fugi&eacute;s syriens va cr&eacute;er des tensions dans le village. TJ va cependant se lier d&rsquo;amiti&eacute; avec Yara, une jeune migrante passionn&eacute;e par la photographie. Ensemble, ils vont tenter de redonner vie &agrave; la communaut&eacute; locale en d&eacute;veloppant une cantine pour les plus d&eacute;munis, quelles que soient leurs origines.

Quintessence du style de Ken Loach, un beau r&eacute;cit d&rsquo;entraide dans une ville sinistr&eacute;e du Nord de l&rsquo;Angleterre.

The Old Oak

Ricky, Abby et leurs deux enfants vivent &agrave; Newcastle. Leur famille est soud&eacute;e et les parents travaillent dur. Alors qu&rsquo;Abby travaille avec d&eacute;vouement pour des personnes &acirc;g&eacute;es &agrave; domicile, Ricky encha&icirc;ne les jobs mal pay&eacute;s ; ils r&eacute;alisent que jamais ils ne pourront devenir ind&eacute;pendants ni propri&eacute;taires de leur maison. C&rsquo;est maintenant ou jamais ! Une r&eacute;elle opportunit&eacute; semble leur &ecirc;tre offerte par la r&eacute;volution num&eacute;rique : Abby vend alors sa voiture pour que Ricky puisse acheter une camionnette afin de devenir chauffeur-livreur &agrave; son compte. Mais les d&eacute;rives de ce nouveau monde moderne auront des r&eacute;percussions majeures sur toute la famille&hellip;

Avec la sobri&eacute;t&eacute; et la justesse qui caract&eacute;risent leur cin&eacute;ma, Ken Loach et son sc&eacute;nariste Paul Laverty livrent une critique cinglante de l&rsquo;ub&eacute;risation du march&eacute; du travail.

Sorry We Missed You

Suite &agrave; une crise cardiaque, Daniel Blake, un menuisier anglais de 59 ans, est mis au repos. Contredisant l&rsquo;avis des m&eacute;decins, une soci&eacute;t&eacute; priv&eacute;e, &agrave; laquelle l&rsquo;administration britannique sous-traite une partie de ses missions, le juge apte &agrave; travailler et le prive de la pension d&rsquo;invalidit&eacute; dont il pensait b&eacute;n&eacute;ficier. D&eacute;sormais sans ressources, Daniel se rend au Jobcentre, l&rsquo;&eacute;quivalent britannique de P&ocirc;le emploi. Au fil d&rsquo;un parcours chaotique, marqu&eacute; par les lourdeurs administratives d&rsquo;un syst&egrave;me rigide indiff&eacute;rent &agrave; sa situation, il rencontre Katie, une m&egrave;re c&eacute;libataire &agrave; qui l&rsquo;on vient de suspendre une allocation pour un retard &agrave; un rendez-vous. Ces deux naufrag&eacute;s nouent alors une amiti&eacute; touchante, entre survie, indignation et entraide.

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Cri de r&eacute;volte

S&rsquo;il n&rsquo;a cess&eacute;, tout au long de son &oelig;uvre engag&eacute;e (La part des anges, Riff Raff, My name is Joe...) de d&eacute;noncer l&rsquo;injustice sociale et de donner la parole aux laiss&eacute;s-pour-compte, Ken Loach se montre particuli&egrave;rement v&eacute;h&eacute;ment dans ce bouleversant r&eacute;quisitoire. Ce drame social est n&eacute; de sa r&eacute;volte contre le gouvernement conservateur britannique du d&eacute;but des ann&eacute;es 2010, qui stigmatisait les b&eacute;n&eacute;ficiaires de l&rsquo;aide sociale en les accusant de profiter du syst&egrave;me. Filmant une fois encore ses attachants protagonistes avec un r&eacute;alisme presque documentaire, le r&eacute;alisateur d&eacute;nonce, &agrave; travers le chemin de croix de Daniel (&eacute;patant Dave Johns), une soci&eacute;t&eacute; qui marginalise la vieillesse et la maladie en m&ecirc;me temps qu&rsquo;un syst&egrave;me quasi privatis&eacute; qui d&eacute;shumanise ses employ&eacute;s en leur fixant d&rsquo;absurdes objectifs. Incarn&eacute; avec une puissante justesse par Hayley Squires, le r&ocirc;le de Katie, lui, illustre la mis&egrave;re brute, celle que cette m&egrave;re courage doit affronter au quotidien avec ses enfants, entre la faim, le froid et la pr&eacute;carit&eacute;. Un film coup de poing, qui a obtenu la Palme d&rsquo;or &agrave; Cannes en 2016.

I, Daniel Blake 

Un film coup de poing de Ken Loach contre la privatisation des services publics. Palme d&#39;or &agrave; Cannes 2016.

Moi, Daniel Blake

en_GB

Palme d&rsquo;or &agrave; Cannes en 2016,&nbsp;Moi, Daniel Blake&nbsp;est nourri de l&rsquo;indignation de l&rsquo;&eacute;ternel rebelle Ken Loach. Cinquante-cinqui&egrave;me film du r&eacute;alisateur, aujourd&rsquo;hui &acirc;g&eacute; de 84 ans, il retrace le parcours d&rsquo;un homme malmen&eacute; par les pr&eacute;tendus services d&rsquo;aide &agrave; la recherche d&rsquo;emploi outre-Manche. Le sc&eacute;nario puise sa source dans la casse du syst&egrave;me de protection sociale britannique, d&eacute;cid&eacute;e en 2010 par le gouvernement Cameron. Pour &eacute;tayer leur script, Ken Loach et son sc&eacute;nariste Paul Laverty ont enqu&ecirc;t&eacute; et rencontr&eacute; un lanceur d&rsquo;alerte, qui leur a d&eacute;montr&eacute; que les employ&eacute;s des agences P&ocirc;le emploi outre-Manche &eacute;taient encourag&eacute;s &agrave; sanctionner les b&eacute;n&eacute;ficiaires. R&eacute;volt&eacute;, le duo a alors imagin&eacute; les personnages de Daniel et Katie, deux ch&ocirc;meurs en butte &agrave; ces m&eacute;thodes malveillantes. Pour le tournage en 2015 &agrave; Newcastle, terre natale ouvri&egrave;re de Ken Loach, le r&eacute;alisateur a, comme &agrave; son habitude, recrut&eacute; dans un souci d&rsquo;authenticit&eacute; des com&eacute;diens non professionnels, habilement m&ecirc;l&eacute;s &agrave; des acteurs confirm&eacute;s.

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Un ph&eacute;nom&egrave;ne mondial

 
Cinq ans apr&egrave;s sa sortie en salles, le documentariste R&eacute;mi Lain&eacute; (La victoire en chantant,&nbsp;Op&eacute;ra-Comique, naissance d&rsquo;une acad&eacute;mie) raconte la gen&egrave;se d&rsquo;un drame social au succ&egrave;s plan&eacute;taire. Il a rencontr&eacute; Ken Loach et son &eacute;quipe, inchang&eacute;e depuis pr&egrave;s de vingt ans, et compos&eacute;e, notamment, du sc&eacute;nariste Paul Laverty et de la productrice Rebecca O&rsquo;Brien. Lesquels &eacute;voquent l&rsquo;&eacute;cho inattendu que le film, miroir de son &eacute;poque, a rencontr&eacute; dans le monde et au Royaume-Uni. Le d&eacute;put&eacute; travailliste Jeremy Corbyn a m&ecirc;me sugg&eacute;r&eacute; &agrave; Theresa May, Premi&egrave;re ministre conservatrice de l&rsquo;&eacute;poque, de le visionner. Illustr&eacute; par des extraits du tournage et par les essais des acteurs Dave Johns et Hayley Squires, un film qui d&eacute;compose pas &agrave; pas la singuli&egrave;re m&eacute;thode Ken Loach, toujours guid&eacute;e par une inflexible qu&ecirc;te de v&eacute;rit&eacute;.

En 2016,&nbsp;Moi, Daniel Blake&nbsp;a &eacute;mu le monde entier. R&eacute;mi Lain&eacute;&nbsp;raconte&nbsp;la gen&egrave;se&nbsp;et le retentissement inattendu&nbsp;de cette&nbsp;&oelig;uvre&nbsp;engag&eacute;e&nbsp;et&nbsp;document&eacute;e.&nbsp;

Il était une fois... "Moi, Daniel Blake"

1932 - Apr&egrave;s un exil de 10 ans aux &Eacute;tats-Unis, Jimmy Gralton rentre au pays pour aider sa m&egrave;re &agrave; s&#39;occuper de la ferme familiale. L&#39;Irlande qu&#39;il retrouve, une dizaine d&#39;ann&eacute;es apr&egrave;s la guerre civile, s&#39;est dot&eacute;e d&#39;un nouveau gouvernement. Tous les espoirs sont permis&hellip; Suite aux sollicitations des jeunes du Comt&eacute; de Leitrim, Jimmy, malgr&eacute; sa r&eacute;ticence &agrave; provoquer ses vieux ennemis comme l&#39;Eglise ou les propri&eacute;taires terriens, d&eacute;cide de rouvrir le &quot;Hall&quot;, un foyer ouvert &agrave; tous o&ugrave; l&#39;on se retrouve pour danser, &eacute;tudier, ou discuter. &Agrave; nouveau, le succ&egrave;s est imm&eacute;diat. Mais l&#39;influence grandissante de Jimmy et ses id&eacute;es progressistes ne sont toujours pas du go&ucirc;t de tout le monde au village. Les tensions refont surface.

De retour d&#39;Am&eacute;rique, Jimmy Gralton redonne vie au foyer social de son village irlandais.&nbsp;Un film rythm&eacute; sign&eacute; Ken Loach.

Jimmy's Hall

Du jour au lendemain, Angie, s&eacute;duisante m&egrave;re c&eacute;libataire, se fait &eacute;jecter de l&#39;agence d&#39;int&eacute;rim o&ugrave; elle travaille. D&eacute;termin&eacute;e &agrave; r&eacute;ussir, elle d&eacute;cide de cr&eacute;er sa propre agence avec Rose, sa colocataire. Les deux jeunes femmes procurent aux entreprises des travailleurs immigr&eacute;s. Elles ont peu de moyens, mais Angie voit grand. Intransigeante en affaires et sans scrupules, elle veut se faire une place dans ce milieu de machos. Angie et Rose se retrouvent alors prises dans un engrenage auquel elles n&#39;&eacute;taient pas pr&eacute;par&eacute;es...

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Esclavagisme moderne 
Ken Loach (Le vent se l&egrave;ve, Palme d&#39;or du festival de Cannes 2006) se fait le t&eacute;moin politico-social de la situation des travailleurs immigr&eacute;s dans le Londres contemporain. &Agrave; travers l&#39;odyss&eacute;e chaotique d&#39;Angie, on d&eacute;couvre les conditions de (sur)vie de ces hommes pr&ecirc;ts &agrave; tout pour avoir un salaire. Devant la combativit&eacute; cynique de cette jeune femme sexy, on est partag&eacute; entre attraction et r&eacute;pulsion. Ken Loach, fid&egrave;le &agrave; la classe ouvri&egrave;re depuis Which side are you on ? (1985), tourn&eacute; sous l&#39;&egrave;re Thatcher, se frotte &agrave; la p&eacute;riode Blair et signe ici un film d&#39;autant plus d&eacute;rangeant que le bien et le mal s&#39;y imbriquent confus&eacute;ment.

IT'S A FREE WORLD

Angie et Rose tentent de se faire une place dans un monde o&ugrave; le profit est roi. Ken Loach brosse un portrait d&eacute;rangeant des exploiteurs et des exploit&eacute;s d&#39;aujourd&#39;hui.

It's A Free World

En 1920, dans le comt&eacute; de Cork, Damien O&#39;Connor s&#39;appr&ecirc;te &agrave; partir pour Londres achever ses &eacute;tudes de m&eacute;decine. Les campagnes irlandaises sont alors livr&eacute;es aux exactions des Black and Tans (les &quot;Noir et Fauve&quot;), des milices charg&eacute;es par la Grande-Bretagne de combattre par tous les moyens le soutien de la population &agrave; l&#39;arm&eacute;e r&eacute;publicaine irlandaise (IRA), en gu&eacute;rilla ouverte depuis l&#39;&eacute;chec du soul&egrave;vement de Dublin quatre ans plus t&ocirc;t. Au retour d&#39;une partie de hockey, parce qu&#39;il s&#39;obstine &agrave; r&eacute;pondre en ga&eacute;lique &agrave; une patrouille, un gamin de 17 ans, camarade de Damien, est battu &agrave; mort sous ses yeux. Il d&eacute;cide alors de rejoindre l&#39;IRA, o&ugrave; son fr&egrave;re a&icirc;n&eacute; Teddy se distingue d&eacute;j&agrave;

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La terre et la libert&eacute; 
Accusant Ken Loach d&#39;antibritannisme primaire, sur fond de guerre en Irak, une partie de la presse anglaise a cri&eacute; au scandale quand celui-ci, en comp&eacute;tition officielle &agrave; Cannes pour la huiti&egrave;me fois avec Le vent se l&egrave;ve, y d&eacute;crocha enfin la Palme d&#39;or. C&#39;&eacute;tait, d&#39;une certaine mani&egrave;re, donner raison au v&eacute;t&eacute;ran du cin&eacute;ma britannique qui, avec ce sc&eacute;nario minutieusement document&eacute;, affirmait vouloir ouvrir les yeux de ses compatriotes sur des r&eacute;alit&eacute;s coloniales qu&#39;ils continuaient obstin&eacute;ment &agrave; m&eacute;conna&icirc;tre. Mais le film va bien au-del&agrave; d&#39;une d&eacute;nonciation manich&eacute;enne. Superbement film&eacute;, privil&eacute;giant les d&eacute;cors et les lumi&egrave;res naturelles, c&#39;est une ode presque &eacute;l&eacute;giaque &agrave; la beaut&eacute; du monde. Sous forme d&#39;&eacute;pure romanesque, s&#39;y r&eacute;v&egrave;le aussi toute l&#39;acuit&eacute; politique que Ken Loach a plac&eacute;e au coeur de son cin&eacute;ma : quels sont les m&eacute;canismes de l&#39;oppression ? Pour quelle libert&eacute; est-on pr&ecirc;t &agrave; se battre ? La violence peut-elle &ecirc;tre l&eacute;gitime ? Interrogeant le sens de toutes les guerres, ce r&eacute;cit sobre et d&eacute;chirant d&#39;un affrontement fratricide a une port&eacute;e universelle.

WIND THAT SHAKES THE BARLEY (THE)

Dans l&#39;Irlande de 1920, la trag&eacute;die de deux fr&egrave;res membres de l&#39;IRA, du combat pour l&#39;ind&eacute;pendance &agrave; la guerre civile. Une bouleversante &eacute;pure du cin&eacute;ma de Ken Loach, Palme d&#39;or 2006.

Ken Loach

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