Pepe, placide employé d’une scierie en pleine campagne finlandaise, mène une vie simple et sans surprises. Jusqu’au jour où une série de calamités s’abat sur lui : il est mis au chômage dans un plan de licenciement collectif, perd sa mère, avant d’apprendre que son épouse fricote avec le coiffeur du village. Bientôt, Pepe se retrouve sans maison, seul avec son petit garçon. Mais à la différence de ses concitoyens, qu’il voit philosopher sur l’absurdité de l’existence, sombrer dans le désespoir ou la folie meurtrière, cet indécrottable optimiste s’accommode étonnamment bien des coups du sort – et accueille sans broncher les événements de plus en plus étranges qui surviennent autour de lui.

Visions surréalistes
En Finlande, le réalisateur Mikko Myllylahti était avant tout connu comme poète : son premier long métrage, dont il signe également le scénario, se lit ainsi volontiers comme une déambulation métaphysique aux images saisissantes, évoluant selon la logique du rêve. D’informes animaux sauvages, des combustions spontanées, une boule de lumière en lévitation, un gourou-chanteur prétendant communiquer avec l’au-delà... Avec ses visions surréalistes mêlées à un fond de réalisme social, ce conte métaphysique à l’humour noir et au charme taiseux, à mi-chemin entre David Lynch et Aki Kaurismäki, interroge avec un certain stoïcisme – ou sisu, vertu finlandaise par excellence – la posture à tenir face au dérèglement du réel.