Alors que Lars et Niels sont sur le point de livrer à un représentant de l’Institut danois du cinéma le scénario du film Le commissaire et la putain, l’intégralité de leur travail, stockée sur une disquette, disparaît. Plutôt que d’essayer de reproduire le contenu effacé, tous deux vont s’atteler, dans les cinq jours qu’il leur reste avant la date de rendu, à imaginer une autre histoire : celle d’un médecin idéaliste qui, en sillonnant l’Europe pour stopper une épidémie dévastatrice, va contribuer à la propager. Mais peu à peu, fiction et réalité se confondent...


Situé entre Element of Crime et Europa, ce deuxième volet de la trilogie européenne de Lars von Trier – qui joue le docteur Mesmer – entrelace brillamment deux fils narratifs en alternant les formats (16 et 35 mm) : le récit, façon making-of, de ces journées d’écriture, charriant une réflexion teintée d’ironie sur la création ; et des séquences du film apocalyptique en gestation, traversées d’images hypnotiques aux accents expressionnistes – à l’instar de la mort du prêtre noir dans un lac. Présentée dans la section "Un certain regard" au Festival de Cannes 1987, une mise en abyme saisissante, qui se clôt sur une séance d’hypnose radicalement terrifiante.