Interpol, une police sous influence ?
2018
Politique
Réalisateur: Samuel Lajus
Auteurs : Mathieu Martiniere, Robert Schmidt et Samuel Lajus
Producteurs : ARTE France, Cocottesminute Productions
Pour pallier un budget insuffisant, Interpol, la police mondiale, noue d'étranges partenariats avec des multinationales et des pays controversés. Une enquête sidérante au cœur de la collusion public/privé.
Interpol, la mythique police mondiale, souffre d'un sous-financement chronique. Ses 192 États membres ne mettent pas suffisamment la main à la poche. En 2000, Ron Noble, son nouveau secrétaire général, de nationalité américaine – une première pour une institution qui, auparavant, puisait ses dirigeants dans le vivier européen –, lui fait prendre un virage à 180 degrés. Dans les médias, il martèle qu'il lui faut un milliard de dollars, au lieu des quelques dizaines de millions qui lui sont alloués. Mais les États font la sourde oreille. L’organisation se lance alors dans d'ahurissants partenariats public/privé avec des multinationales (Philip Morris International, Sanofi…), des institutions accusées de corruption (la Fifa), et encaisse les chèques mirobolants d'États controversés (Qatar, Émirats arabes unis…). Consacré à la lutte contre la cybercriminalité, le Complexe mondial pour l'innovation d'Interpol, inauguré en 2015, a ainsi vu son budget multiplié par cinq grâce à la "générosité" de Singapour (qui, jusqu'en 2009, figurait sur la liste des paradis fiscaux). Ce dernier a financé, à lui seul, la construction du bâtiment, érigé sur son territoire alors qu'il devait au départ se situer près du siège lyonnais d'Interpol. Ces financements influent sur les enquêtes de l'organisation, engendrant de graves conflits d’intérêts. Le successeur de Ron Noble, l'Allemand Jürgen Stock, arrivé en 2014, tente d'infléchir cette tendance, mais les interrogations demeurent.
Pendant cinq ans, deux journalistes indépendants, l’un français, Mathieu Martiniere, l’autre allemand, Robert Schmidt, ont mené une enquête à quatre mains et sur trois continents sur l'Organisation internationale de police criminelle (Interpol). Rares sont en effet les médias invités à franchir ses grilles. Accompagné d'un commentaire limpide décortiquant l'enchevêtrement des intérêts publics et privés, le film s'appuie sur des images d'actualité, de nombreuses interviews de journalistes et de chercheurs, mais aussi d'anciens et actuels dirigeants d'Interpol. Il dresse ainsi un état des lieux de nos polices, à l’heure où la sécurité se privatise et où la cybercriminalité atteint un tel degré de technicité qu'elle contraint les agents à coopérer avec des entreprises. Au passage, le documentaire lève le voile sur quelques dérives : des notices rouges (les célèbres avis de recherche d'Interpol) instrumentalisées pour traquer des dissidents chinois ou turcs, une coopération insuffisante entre États membres… À travers le cas d'école d'Interpol, une plongée éclairante au cœur de la collusion entre pouvoirs économique, politique et régalien.
Par Marie C., le 2 janvier 2017
Muni d 'un scénario solide et pertinent, ce dessin animé divisera par l’étrangeté de son univers. À voir au moins une fois tout de même.
Par Andrea T., le 20 décembre 2016
Un dessin animé original, français (et tchèque) qui plus est, mais malheureusement un peu trop court et pas assez développé pour en faire un réel chef-d'oeuvre. L'animation est bancale mais vu les moyens habituellement alloués à Un dessin animé original, français (et tchèque) qui plus est, mais malheureusement un peu trop court et pas assez développé pour en faire un réel chef-d'oeuvre.Lire la suite
Par Aziz B., le 1er décembre 2016
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