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Week-end à Zuydcoote

1964

Patrimoine

France

16avis

La débâcle des Alliés, coincés dans la poche de Dunkerque en 1940. Entre gouaille et mélancolie, Henri Verneuil filme avec talent cet épisode dramatique.

Samedi 1er juin 1940 au matin. Maillat, Pierson, Alexandre et Dhéry ont perdu leur régiment dans la débâcle et se retrouvent au milieu de soldats français et britanniques dans la "poche de Dunkerque", une zone encerclée et pilonnée par l'armée nazie. Sur la plage de Zuydcoote, ils ont installé une petite "popote" dans une vieille camionnette. Entre deux tirs d'obus allemands, le tendre Alexandre fait maternellement la tambouille ; l'abbé Pierson philosophe et Dhéry fait ses petits calculs en vue du marché noir. Quant à Maillat, il projette de s'embarquer pour l'Angleterre. Mais les places sont chères et les Britanniques ont la priorité…

 


Une distribution impeccable jusqu'au moindre second rôle, des dialogues dignes des Tontons flingueurs… Sous le classique cinéma des familles survit un excellent film de guerre à la mise en scène inventive. Week-end à Zuydcoote fait revivre un épisode historique et sanglant - l'embarquement de 300 000 soldats vers les côtes anglaises, la mort des autres - en le rattachant à la vie quotidienne, terre à terre, de ces militaires désoeuvrés. Ce petit morceau de Flandres que Jean-Paul Belmondo, à son apogée de gouaille romantique, arpente en tous sens, Henri Verneuil le filme avec tendresse, lyrisme et mélancolie. Magnifiés par le Scope, ces soldats en déroute, échoués sur les dunes ou marchant désespérément au pas, régulièrement plaqués au sol par les tirs d'aviation, révèlent leur humanité et leurs ignominies. Mais le film insiste surtout sur l'écoeurante machine à broyer qu'est la guerre, vues par les yeux idéalistes de Maillat, qui finira lui-même par se laisser happer par cette gigantesque absurdité.

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