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Mutique et solitaire, William Tell, ancien militaire devenu joueur de poker, sillonne les casinos, fuyant un passé qui le hante. Il croise alors la route de Cirk, jeune homme instable obsédé par l’idée de se venger d’un haut gradé avec qui Tell a eu autrefois des démêlés. Alors qu’il prépare un tournoi décisif, Tell prend Cirk sous son aile, bien décidé à le détourner des chemins de la violence, qu’il a jadis trop bien connus…

The Card Counter

Paul Schrader orchestre un thriller noir habité par la prestation magistrale de Oscar Isaac

À la mort de son mari, au début des années 1970, Kay Graham a repris la direction du Washington Post, le quotidien fondé par son père. Alors que le journal subit la désaffection des lecteurs et qu’elle essaie de s’imposer dans un monde masculin, elle se résout à une entrée en Bourse, afin de trouver de l’argent frais pour assurer la pérennité du titre. Quand l’administration Nixon interdit au New York Times de publier des documents classés secret défense par le secrétaire d’État Robert McNamara et portant sur l’intervention militaire américaine au Viêtnam, une course contre la montre s’engage. Ben Bradlee, le rédacteur en chef, se démène pour en récupérer une copie et la divulguer, malgré les réticences de sa patronne et les risques encourus… "La presse doit servir les gouvernés, pas les gouvernants", rappelle la Cour suprême des États-Unis dans un finale que n’aurait pas désapprouvé Frank Capra ou John Ford. Rendant hommage au quatrième pouvoir, Steven Spielberg orchestre un thriller à la précision documentaire autour d’un combat légitime : révéler les mensonges des présidents américains qui se sont succédé de 1945 à 1967 quant à l’issue victorieuse de la guerre qu’ils menaient au Viêtnam. Inspiré de faits réels, un grand film historique, porté avec conviction par Meryl Streep et Tom Hanks.&nbsp;

The Post

Porté par Meryl Streep et Tom Hanks, un brillant thriller de Steven Spielberg sur le pouvoir de la presse.

Pentagon Papers

Au début des années 1970, alors que les émeutes raciales s’intensifient aux États-Unis, Ron Stallworth devient le premier Afro-Américain à servir dans la police de Colorado Springs. En butte aux provocations racistes de certains de ses collègues, il est d’abord cantonné aux archives avant de se voir confier une première mission délicate : infiltrer la conférence d’un leader noir. Désormais enquêteur, Ron Stallworth décide de faire bouger les lignes. Se faisant passer pour un suprémaciste blanc, il appelle la section locale du Ku Klux Klan, laquelle recherche de nouveaux membres. Une rencontre est programmée, mais Ron ne peut bien sûr pas s’y rendre : il sera "doublé" par son collègue blanc Flip Zimmerman (Adam Driver), qui, obligé de cacher ses origines juives, doit jouer un double rôle sur le fil du rasoir. Mauvaises ondes, "good vibrations" Incroyable mais vraie, l’histoire de ce jeune homme noir infiltrant le Ku Klux Klan ne pouvait se dérouler qu’en Amérique, contrée de l’outrance et des paradoxes où l’improbable et le réel se frottent et se cherchent. Combinant les forces antagonistes des suprémacistes blancs et du Black Power, elle ne pouvait non plus échapper à la dextérité de Spike Lee. Le réalisateur de Malcolm X ou du récent Da 5 Bloods –&nbsp;Frères de sang tire de ce fait-divers fameux un manifeste drôle, pop et enlevé, où le décorum mythique des seventies (musique détonante, pluie de références, looks flashy et montage au groove soigné) contrebalance les mauvaises ondes et les relents nauséabonds des propagandes séparatistes infusant la société. Si BlacKkKlansman bouillonne de phrases chocs et des idées-forces qui baignaient l’époque, telle une synthèse politique idéale, Spike Lee ne dédaigne pas pour autant le versant "action" de son film, empruntant au genre de l’espionnage son art du suspense. Au-delà de son regard rétrospectif et historique, le cinéaste ultraengagé parfait également les formes de son pamphlet en tissant des liens avec le présent, laissant affleurer l’ombre de Trump ici ou là, et cousant à la fin de son long métrage les images amateurs des manifestations dramatiques de Charlottesville (2017). Malgré l’humour omniprésent et les interprétations aux petits oignons de John David Washington et d’Adam Driver, on se surprend à songer que le passé n’a fait qu’empirer pour accoucher du présent.

L’histoire vraie du jeune policier noir qui infiltra les suprémacistes blancs en 1972. Le manifeste choc de Spike Lee.

BlacKkKlansman

Déguisés en peintres en bâtiment, quatre braqueurs s'introduisent dans la Manhattan Trust et prennent en otage l'ensemble des clients et employés, qu'ils obligent à revêtir la même combinaison qu'eux. L'inspecteur Frazier et son binôme sont aussitôt dépêchés sur place pour mener les négociations. Incapable de distinguer les malfaiteurs des victimes et pris de court par les demandes du cerveau de l'opération, le policier voit en outre débarquer Madeleine White, une médiatrice privée, que le patron de la banque, Arthur Case, a missionnée pour récupérer le contenu de son coffre… Chausse-trapes "Ils ont rien piqué, on n'a aucun suspect, oublie ça !", intime son supérieur à Frazier (Denzel Washington, impeccable) après la libération de la banque. De fait, c'est un casse atypique, tout en faux-semblants et chausse-trapes, que met en scène Spike Lee dans cette variation du film de braquage, inspirée d'Un après-midi de chien de Sidney Lumet. Jouant avec les temporalités, le cinéaste entrecoupe le remuant déroulé de la prise d'otage de scènes – aux images saturées – des interrogatoires menés a posteriori par des flics déboussolés. Mais s'il orchestre un savant suspense autour des motivations du voleur (Clive Owen, excellent même masqué) et des sombres secrets du banquier (Christopher Plummer, épaulé par une Jodie Foster délicieusement redoutable), le réalisateur de Do the Right Thing n'en signe pas moins un film politique, parsemé d'éclats d'humour, dans lequel affleurent le racisme et la paranoïa de l'Amérique post-11-Septembre, où un employé sikh enturbanné passe immanquablement pour un terroriste.

Avec&nbsp;Denzel Washington et&nbsp;Jodie Foster, Spike Lee revisite le film de braquage dans un opus divertissant et engagé.

Inside Man

Kevin a déjà révélé 23 personnalités, avec des attributs physiques différents pour chacune, à sa psychiatre dévouée, la docteure Fletcher, mais l’une d’elles reste enfouie au plus profond de lui. Elle va bientôt se manifester et prendre le pas sur toutes les autres. Poussé à kidnapper trois adolescentes, dont la jeune Casey, aussi déterminée que perspicace, Kevin devient dans son âme et sa chair, le foyer d’une guerre que se livrent ses multiples personnalités, alors que les divisions qui régnaient jusqu’alors dans son subconscient volent en éclats.

Split

M. Night Shyamalan signe un thriller psychologique intense, magnifié par la performance polymorphe de James McAvoy.

Susan Morrow, une galeriste d’art de Los Angeles, s’ennuie dans l’opulence de son existence, délaissée par son riche mari Hutton. Alors que ce dernier s’absente, encore une fois, en voyage d’affaires, Susan reçoit un colis inattendu : un manuscrit signé de son ex-mari Edward Sheffield dont elle est sans nouvelles depuis des années. Une note l’accompagne, enjoignant la jeune femme à le lire puis à le contacter lors de son passage en ville. Seule dans sa maison vide, elle entame la lecture de l’oeuvre qui lui est dédicacée...

Nocturnal Animals

Par Tom Ford, un thriller psychologique porté par un casting cinq étoiles.

À Hong Kong, la centrale nucléaire de Chai&nbsp;Wan a été hackée. Un logiciel malveillant, sous&nbsp;la forme d’un outil d’administration à distance ou RAT (Remote Access&nbsp;Tool), a ouvert la porte à un autre malware plus puissant qui a détruit&nbsp;le système de refroidissement de la centrale, provoquant la fissure d’un&nbsp;caisson de confinement et la fusion de son coeur. Aucune tentative&nbsp;d’extorsion de fonds ou de revendication politique n’a été faite. Ce qui&nbsp;a motivé cet acte criminel reste un mystère.&nbsp;

Hacker

Michael Mann plonge au cœur du cybercrime dans un film de traque au rythme hypnotique.

Basé sur l'histoire vraie de John Dillinger, un braqueur de banque hors pair qui a sévi à de nombreuses reprises dans l'Amérique des années 30. Avancé comme "l'ennemi public numéro 1" par le patron du FBI, John Edgar Hoover, Dillinger sera traqué sans relache par Melvin Purvis, l'un des agents fédéraux des plus efficaces.

Public Enemies

Michael Mann raconte l’Amérique de la prohibition avec un biopic criminel à la mise en scène virtuose.

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