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La servante

1960

Cinéma asiatique

6avis

Une employée de maison sème la mort dans une famille unie de la classe moyenne. Pierre angulaire du cinéma classique coréen, un huis clos virtuose et transgressif diffusé en version restaurée.

Monsieur Kim donne des leçons de piano à son domicile et dans une usine de femmes. Par l'entremise d'une élève, il engage une domestique afin de soulager son épouse, enceinte de leur troisième enfant, qui s'épuise sur son métier à tisser. Alors qu'ils se retrouvent seuls pendant plusieurs jours, la servante profite de la situation pour séduire son patron et prendre le contrôle de sa vie…
CRESCENDO HORRIFIQUE
De sa consommation de cigarettes aux notes qu'elle plaque à la hâte sur le piano de son employeur, l'étrange et désinvolte bonne brave les interdits par petites touches. Mais après avoir obtenu les faveurs de monsieur Kim et perdu l'enfant qu'elle attendait de lui en chutant dans l'escalier, ses pulsions (auto)destructrices ne connaissent plus de limites… Elle fait régner la terreur, inversant le rapport de force maître-esclave. Dans ce huis clos anxiogène flirtant avec le film d'épouvante, Kim Ki-young retrace la désagrégation progressive d'une famille de la classe moyenne, victime à la fois d'un être diabolique et de ses considérations matérialistes. La course au confort engagée par l'épouse a entamé l'harmonie conjugale. Mêlant éléments tragiques et satiriques, réalisme social et symbolisme, le cinéaste contestataire décortique les névroses de la société en multipliant les transgressions, poussant l'horreur jusqu'au meurtre d'enfant. En 2008, la Korean Film Archive a entrepris la restauration de ce chef-d'œuvre, avec le soutien de la World Cinema Foundation de Martin Scorsese. C'est cette version qui est diffusée par ARTE.

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