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Rocco et ses frères

1960

Cinéma

Italie

18avis

La sombre chronique d’une famille du Sud à Milan, marquée par le déracinement et la pauvreté. Une mise en scène magistrale de Luchino Visconti, avec le jeune Alain Delon dans l’un de ses plus beaux rôles.

Une famille pauvre d’Italie du Sud, composée d’une mère et de ses cinq fils, s’installe à Milan et rencontre des difficultés pour s’intégrer. La boxe étant l'un des seuls moyens de gagner de l’argent et d’obtenir un statut social, Rocco, l’un des fils, qui ne rêve que de retrouver sa terre natale, commence à combattre, à la suite de l'un de ses frères, champion déchu. Les égarements de ce dernier vont bouleverser ses projets…

Héros dostoïevskien
Œuvre néoréaliste dans sa description sombre et pessimiste, Rocco et ses frères est la troisième partie d’une âpre trilogie qui fit scandale à son époque (Ossessione et La terre tremble en étaient les deux premiers volets). Ce sont trois images d’une Italie prolétaire au bord de l’implosion. Après La terre tremble, Visconti évoque une fois encore le drame d’un pays déchiré entre le nord et le sud. La désintégration du noyau familial est le symptôme d’un malaise politique et social, comme ultérieurement dans Les damnés et Le Guépard. Visconti confronte deux univers en mutation : l’un naît au moment même où l’autre meurt, et de cet antagonisme surgit une impossible réconciliation pour les héros. Si Rocco (un des plus beaux rôles d’Alain Delon) obtient ainsi une sainteté dostoïevskienne, il est surtout et déjà le petit frère du jeune roi Ludwig (Ludwig ou le crépuscule des dieux) : ni l’un ni l’autre ne parviennent à se mettre au diapason des bouleversements qui les entourent. Le jeune boxeur, dans sa nostalgie du Sud de son enfance, territoire perdu qu’il ne retrouvera jamais, porte en lui la fin d’un monde, thème qui domine l’œuvre du grand cinéaste.

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