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10 &eacute;missions de 26 minutes :

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33 - Crucifixion de J&eacute;sus

24 septembre 622 - L&#39;an 1 de l&#39;Islam 

13 juin -323 - Mort d&rsquo;Alexandre le Grand

1492 - Un nouveau monde

20 juin 1789 - Le serment du Jeu de paume 

11 f&eacute;vrier 1990 - Lib&eacute;ration de Nelson Mandela

Un jour de 79 - La destruction de Pomp&eacute;i

6 ao&ucirc;t 1945 - Hiroshima

1347 - La peste noire 

1431 - La chute d&rsquo;Angkor

Etre chr&eacute;tien, c&#39;est croire que Dieu s&#39;est fait homme, qu&#39;il est venu sur Terre pour sauver l&#39;homme de ses p&ecirc;ch&eacute;s, qu&#39;il a pr&ecirc;ch&eacute; et fait des miracles, qu&#39;il est mort sur la croix et qu&#39;il est ressuscit&eacute;. La crucifixion n&#39;est donc pas un &eacute;v&eacute;nement, c&#39;est un fait de croyance - la croyance d&#39;un &eacute;v&eacute;nement sans fin, qui se comm&eacute;more tous les dimanches. Or il y a un double paradoxe. Le premier est que la venue du Christ sur terre fonde un nouveau temps chr&eacute;tien, lin&eacute;aire, qui pointe vers la fin des temps. D&#39;o&ugrave; le fait que le calcul de la date de la Passion est crucial, si l&#39;on peut dire, pour s&eacute;parer le christianisme du juda&iuml;sme. Le second paradoxe est que la crucifixion de J&eacute;sus - c&#39;est-&agrave;-dire le fait qu&#39;il ait subi un supplice inf&acirc;mant et atroce, r&eacute;serv&eacute; aux rebelles de l&#39;ordre romain, amenant les chr&eacute;tiens &agrave; choisir un instrument de torture pour signe de ralliement - est peut-&ecirc;tre pour les historiens l&#39;indice le moins incertain de l&#39;existence de J&eacute;sus. Pourquoi inventer une histoire pareille, si scandaleuse, si incroyable, si elle n&#39;&eacute;tait pas vraie ? Le christianisme d&#39;ailleurs, ce n&#39;est rien d&#39;autre que cela : faire date avec de l&#39;incroyable.

Le temps chr&eacute;tien est un temps orient&eacute;. Il commence avec la naissance du Christ, mais ce qui lui donne son sens - sa direction et son esp&eacute;rance - c&#39;est la Crucifixion. C&#39;est elle qui fait date dans une histoire chr&eacute;tienne. La crucifixion de J&eacute;sus est peut-&ecirc;tre pour les historiens l&#39;indice le moins incertain de l&#39;existence de J&eacute;sus. Pourquoi inventer une histoire pareille, si scandaleuse, si incroyable, si elle n&#39;&eacute;tait pas vraie ? Le christianisme d&#39;ailleurs, ce n&#39;est rien d&#39;autre que cela : faire date avec de l&#39;incroyable.

33 - Crucifixion de Jésus

Quand l'histoire fait dates. 33 - Crucifixion de Jésus

L&#39;an 1 de l&#39;Islam se fonde sur l&#39;H&eacute;gire, le passage de Mahomet de la Mecque &agrave; M&eacute;dine, qui marque un changement d&#39;orientation majeur&nbsp;: c&#39;est d&eacute;sormais vers ce nouveau lieu sacr&eacute; que les croyants prieront, et non plus vers J&eacute;rusalem, marqu&eacute;e par les monoth&eacute;ismes dont l&#39;Islam s&#39;inspire et qu&#39;il d&eacute;passe en m&ecirc;me temps. Ce d&eacute;placement d&eacute;signe d&eacute;sormais pour tout musulman ce qu&#39;ailleurs on appelle conversion&nbsp;: le passage.

Mais avant d&#39;&ecirc;tre un fait religieux, ce d&eacute;placement f&ucirc;t d&#39;abord et avant tout un &eacute;v&egrave;nement militaire et politique.&nbsp;Faire l&#39;histoire de cette date qui fit l&#39;histoire, suppose de restituer la religion &agrave; son historicit&eacute;. Replac&eacute;e dans les grands enjeux territoriaux de la P&eacute;ninsule arabique du VIe et VIIe si&egrave;cle, l&#39;H&eacute;gire appara&icirc;t comme un &eacute;v&egrave;nement politique majeur, entre Antiquit&eacute; et Moyen &Acirc;ge.

L&#39;H&eacute;gire, le passage de Mahomet de la Mecque &agrave; M&eacute;dine en 622, marque le d&eacute;but d&#39;un temps nouveau&nbsp;: c&#39;est l&#39;an 1 de l&#39;Islam. Mais que sait-on vraiment de la naissance de l&#39;Islam ? Comment se fait-il qu&#39;en moins d&#39;un si&egrave;cle, une nouvelle spiritualit&eacute; ait conquis un empire ?

24 septembre 622 - L'an 1 de l'Islam

Quand l'histoire fait dates. 24 septembre 622 - L'an 1 de l'Islam

L&#39;histoire du grand p&eacute;riple d&#39;Alexandre permet d&#39;embrasser dans un m&ecirc;me espace de temps un vaste espace g&eacute;ographique, de la M&eacute;diterran&eacute;e grecque &agrave; l&#39;Inde du Mahabharata. Songe et proph&eacute;tie se r&eacute;pondent, comme en &eacute;cho, pour faire du destin d&#39;Alexandre une figure transversale o&ugrave; se superposent le mythe et l&#39;histoire. Tout se passe comme si la &laquo;&nbsp;connexion&nbsp;&raquo; historique entre le monde grec des cit&eacute;s en crise et celui de l&#39;empire perse au sein de la figure d&#39;Alexandre avait produit un r&eacute;cit miraculeux et tragique, une nouvelle &eacute;pop&eacute;e, qui &agrave; l&#39;instar de l&#39;&eacute;pop&eacute;e hom&eacute;rique allait faire r&eacute;f&eacute;rence durant au moins un demi-mill&eacute;naire. Car ce qui est en jeu dans l&#39;histoire d&#39;Alexandre - et sa mort r&eacute;v&egrave;le cette histoire tout enti&egrave;re - c&#39;est bien finalement la question du pouvoir universel et de sa capacit&eacute; &agrave; s&#39;&eacute;tendre vers l&#39;Orient et vers l&#39;Occident.

Avec Alexandre, meurt &agrave; Babylone le plus grand conqu&eacute;rant de l&#39;histoire, le seul &agrave; avoir &eacute;tendu un empire sur l&#39;ensemble de l&#39;Eurasie. Ce qui est arriv&eacute; jusqu&#39;&agrave; nous, bien plus tard, est une vague puissante de l&eacute;gendes bien plus forte que l&#39;histoire, la l&eacute;gende d&#39;Alexandre. Que faire d&#39;une histoire qui est presque indissociable de son mythe&nbsp;?

13 juin -323 - Mort d’Alexandre le Grand

Quand l'histoire fait dates. 13 juin -323 - Mort d’Alexandre le Grand

Dans la m&eacute;moire collective, et parfois depuis les souvenirs d&#39;&eacute;cole et d&#39;enfance, 1492 est &laquo;&nbsp;l&#39;ann&eacute;e du monde&nbsp;&raquo;, qui partage le temps entre Moyen &Acirc;ge et Temps modernes. Mais qu&#39;est-ce qui prend pied en Am&eacute;rique&nbsp;? L&#39;esprit de curiosit&eacute; de la modernit&eacute; ou le mysticisme fi&eacute;vreux du Moyen &Acirc;ge&nbsp;? Surtout on ne peut comprendre le sens de cet &eacute;v&egrave;nement destin&eacute; &agrave; faire date universelle, sans le replacer dans la coh&eacute;rence religieuse d&#39;un moment o&ugrave; les royaumes ib&eacute;riques s&#39;emparent du leadership de l&#39;Ancien monde&nbsp;: prise de Grenade en janvier et soumission des musulmans au nord de la M&eacute;diterran&eacute;e occidentale, expulsion des juifs d&#39;Espagne en mars, avant le voyage de Christophe Colomb en septembre, pour un retour en janvier suivant. C&#39;est donc une logique d&#39;affirmation du catholicisme, en tant que pr&eacute;tention &agrave; la domination universelle qui commande la &laquo;&nbsp;d&eacute;couverte&nbsp;&raquo; illumin&eacute;e d&#39;un nouveau monde que Colomb imaginait n&#39;&ecirc;tre que l&#39;envers de l&#39;ancien.

Officiellement, 1492, c&#39;est l&#39;ann&eacute;e de la d&eacute;couverte des Am&eacute;riques, la fin du Moyen-Age, et le d&eacute;but des Temps modernes. Mais il se pourrait bien que ce pied pos&eacute; par Christophe Colomb sur une plage des Antilles un jour d&#39;octobre, occulte une histoire bien plus complexe, une histoire qui commence en Andalousie, &agrave; Grenade, et qui colore la modernit&eacute; occidentale d&#39;une teinte un peu diff&eacute;rente.

1492 -  Un nouveau monde

Quand l'histoire fait dates. 1492 -  Un nouveau monde

Suspendu entre les dol&eacute;ances des Etats g&eacute;n&eacute;raux du mois de mai et la prise de la Bastille en juillet, le Serment du Jeu de Paume, aurait tendance, par son abstraction, &agrave; faire oublier qu&#39;il est le principal point de bascule, symbolique et juridique de la R&eacute;volution fran&ccedil;aise.

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Chass&eacute;s de leur lieu de r&eacute;union habituel, apr&egrave;s s&#39;&ecirc;tre auto-proclam&eacute;s &laquo;&nbsp;Assembl&eacute;e nationale&nbsp;&raquo;, les d&eacute;put&eacute;s du Tiers-Etat et quelques membres de l&#39;assembl&eacute;e du clerg&eacute; se r&eacute;fugient dans une salle de sport, le Jeu de Paume. Ils jurent de ne plus se s&eacute;parer &laquo;&nbsp;jusqu&#39;&agrave; ce que la Constitution du royaume soit &eacute;tablie et affermie sur des fondements solides&nbsp;&raquo;. Ce pacte d&#39;union, traditionnel dans ses formes, cr&eacute;e un pr&eacute;c&eacute;dent mais aussi un document, qui va devenir le proc&egrave;s-verbal de l&#39;Assembl&eacute;e et bient&ocirc;t la nouvelle source de la loi, susceptible de faire contrepoids aux actes royaux.

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Deux ans plus tard, le peintre David immortalise la sc&egrave;ne comme la naissance de la repr&eacute;sentation nationale et le moment sacr&eacute; d&#39;union patriotique. Si la gravure devient c&eacute;l&egrave;bre, le tableau ne verra jamais le jour, car p&eacute;rim&eacute; par le cours de la R&eacute;volution elle-m&ecirc;me apr&egrave;s 1792. Image impossible d&#39;une date de fondation, le serment du Jeu de Paume sera consacr&eacute; comme date nationale, en parall&egrave;le &agrave; la f&ecirc;te nationale, un si&egrave;cle plus tard avec l&#39;enracinement de la R&eacute;publique et la fossilisation de la salle elle-m&ecirc;me, premier et principal &laquo;&nbsp;mus&eacute;e&nbsp;&raquo; de la R&eacute;volution fran&ccedil;aise.

Le 20 juin 1789, les d&eacute;put&eacute;s du Tiers-Etat, r&eacute;unis dans la salle du Jeu De Paume &agrave; Versailles, jurent ensemble de ne plus se s&eacute;parer tant qu&#39;ils n&#39;auront pas donn&eacute; de constitution &agrave; la France. Que s&#39;est-il r&eacute;ellement pass&eacute; ce jour-l&agrave; &agrave; Versailles&nbsp;? Et qui sont ces hommes qui, en se rassemblant, par leur serment, ont impos&eacute; le peuple comme corps politique et invent&eacute; la souverainet&eacute; nationale&nbsp;?

20 juin 1789 - Le serment du Jeu de paume

Quand l'histoire fait dates. 20 juin 1789 - Le serment du Jeu de paume

Mais comment concilier les temps du politique, les temps de la m&eacute;moire et les temps de la vie d&#39;un homme&nbsp;? Si la t&eacute;l&eacute;vision tient une part essentielle dans la construction de l&#39;&eacute;v&egrave;nement, il faut revenir aux origines historiques du r&eacute;gime de l&#39;Apartheid, pour comprendre pourquoi il fut sans doute, depuis son instauration en 1948, le r&eacute;gime politique le plus d&eacute;test&eacute; du monde. Mais selon l&#39;esprit de la s&eacute;rie qui consiste &agrave; &eacute;paissir le trait d&#39;&eacute;v&eacute;nements de longue dur&eacute;e, il faut remonter encore plus loin. Car ce que l&#39;on voit depuis la cellule de Mandela, c&#39;est la montagne de la Table dominant la baie du Cap, devenue dans l&#39;esprit des partisans de l&#39;ANC le symbole de l&#39;espoir de leur lib&eacute;ration. Or c&#39;est au pied de cette montagne que la Compagnie n&eacute;erlandaise des Indes orientales installa en 1652 un petit fortin, noyau initial de la premi&egrave;re colonie de peuplement du continent africain. Premi&egrave;re terre africaine &agrave; avoir &eacute;t&eacute; colonis&eacute;e, l&#39;Afrique du Sud est donc historiquement la derni&egrave;re &agrave; &ecirc;tre d&eacute;colonis&eacute;e. C&#39;est donc bien cela qui fait date en 1990&nbsp;: la fin d&#39;une histoire coloniale aussi violente qu&#39;elle fut longue. Mais est-ce vraiment la fin&nbsp;?

&laquo;&nbsp;Je suis ici devant vous non pas comme un proph&egrave;te mais comme votre humble serviteur&nbsp;&raquo; tels sont les premiers mots prononc&eacute;s par Nelson Mandela &agrave; sa sortie de prison le 11 f&eacute;vrier 1990, devant les cam&eacute;ras, apr&egrave;s 27 ans de captivit&eacute;. L&#39;&eacute;v&eacute;nement est, d&#39;embl&eacute;e, de port&eacute;e mondiale tant la lutte contre l&#39;Apartheid en Afrique du Sud &eacute;tait devenue une cause de mobilisation universelle.

11 février 1990 - Libération de Nelson Mandela

Quand l'histoire fait dates. 11 février 1990 - Libération de Nelson Mandela

L&#39;&eacute;ruption du V&eacute;suve a fig&eacute; la petite ville de Pomp&eacute;i pour l&#39;&eacute;ternit&eacute;. Jour tranquille, jour funeste, jour m&eacute;morable&nbsp;: la catastrophe r&eacute;v&egrave;le pour nous l&#39;ordinaire des jours. Mais ne fait-on pas fausse route en cherchant &agrave; Pomp&eacute;i la conservation miraculeuse du mod&egrave;le d&#39;une cit&eacute; romaine ? En s&#39;appuyant sur les apports r&eacute;cents de l&#39;arch&eacute;ologie, le film restitue ainsi Pomp&eacute;i dans une histoire plus longue et plus singuli&egrave;re, celle de l&#39;auto-romanisation d&#39;une cit&eacute; indig&egrave;ne, loin d&#39;une conception folkloris&eacute;e des &laquo;&nbsp;jours heureux &agrave; Pomp&eacute;i&nbsp;&raquo;.

Tout reste encore &agrave; d&eacute;couvrir &agrave; Pomp&eacute;i, et les archives du sol nous donnent aujourd&#39;hui la chance de pouvoir d&eacute;voiler des nouveaux &eacute;l&eacute;ments d&#39;une vie quotidienne saisie dans toute sa complexit&eacute;. C&#39;est ainsi que la trace de la restauration de la ville apr&egrave;s le tremblement de terre de 62 appara&icirc;t dans la faille colmat&eacute;e d&#39;un &eacute;difice&nbsp;; ou que l&#39;empreinte d&#39;une feuille d&#39;automne sur une pierre ponce nous permet de reconsid&eacute;rer une datation possible de l&#39;&eacute;ruption du V&eacute;suve en automne... Le film nous fait traverser les constructions imaginaires que Pomp&eacute;i a cr&eacute;&eacute;es autour du monde antique et de la mort, en nous amenant au plus pr&egrave;s de la r&eacute;alit&eacute; historique.

Pomp&eacute;i est rest&eacute;e cach&eacute;e au regard des hommes pendant plus de 1600 ans, jusqu&#39;&agrave; ce jour de 1748, o&ugrave; l&#39;on vint y exhumer des sculptures et des vestiges antiques pour d&eacute;corer le palais du roi de Naples. Commence alors une autre histoire, celle de l&#39;arch&eacute;ologie, mais aussi celle de la construction d&#39;un imaginaire du monde romain, qui voit dans Pomp&eacute;i le mod&egrave;le de la cit&eacute; antique. Mais ne fait-on pas fausse route en cherchant &agrave; Pomp&eacute;i la conservation miraculeuse d&#39;une cit&eacute; romaine id&eacute;alis&eacute;e ?

Un jour de 79 - La destruction de Pompei

Quand l'histoire fait dates. Un jour de 79 - La destruction de Pompei

Le premier bombardement atomique&nbsp;de l&#39;histoire de l&#39;humanit&eacute;&nbsp;: peut-&ecirc;tre 70 000 morts sur le coup, dans un &eacute;clair fulgurant qui marque le sol comme un flash photographique. Contrairement &agrave; ce que le discours officiel affirme, les Etats-Unis envisagent cette op&eacute;ration comme une exp&eacute;rience scientifique &agrave; grande &eacute;chelle permettant aussi de pousser le Japon &agrave; la capitulation, afin d&#39;&eacute;viter que celui-ci soit envahi par les Russes. La seconde guerre mondiale s&#39;ach&egrave;ve, le monde entre dans l&#39;&egrave;re de la terreur nucl&eacute;aire, et les rapports de force se d&eacute;placent&nbsp;: la Guerre froide est d&eacute;j&agrave; l&agrave;. En envisageant, au ras du sol les traces monumentales ou discr&egrave;tes du cataclysme et la mani&egrave;re dont la vie a pu reprendre, le film montre comment Hiroshima est devenu le sanctuaire impossible et pourtant incontournable d&#39;une contemporan&eacute;it&eacute; bless&eacute;e, meurtrie et interdite, face &agrave; la d&eacute;voration de l&#39;Humanit&eacute; par elle-m&ecirc;me.

Hiroshima n&#39;est plus un nom de lieu, mais un nom universel pour dire la peur atomique. Car la ville n&#39;a plus d&#39;autre histoire que celle de son an&eacute;antissement, plus d&#39;autre m&eacute;moire qu&#39;une frayeur &agrave; conjurer. Et d&egrave;s lors se pose pour le monde entier une question propre &agrave; la modernit&eacute;&nbsp;: comment comm&eacute;morer une catastrophe&nbsp;? Comment faire advenir jusqu&#39;&agrave; nous ce qui est advenu ce jour-l&agrave;&nbsp;? Pour comprendre ce qui a eu lieu, il faut passer au-del&agrave; des images, ou plut&ocirc;t au-del&agrave; de la guerre d&#39;images que se sont livr&eacute;s Am&eacute;ricains et Japonais. Pour approcher le moment o&ugrave; l&#39;humanit&eacute; a pris conscience de la possibilit&eacute; de sa propre fin.

6 août 1945 - Hiroshima

Quand l'histoire fait dates. 6 août 1945 - Hiroshima

En 1347, la grande peste d&eacute;barque en Europe. En cinq ans, ce mal qui r&eacute;pand la terreur va d&eacute;cimer un tiers de la population europ&eacute;enne. L&#39;&eacute;pid&eacute;mie, explosive ou end&eacute;mique, s&#39;installe pour quatre cent ans et s&#39;&eacute;teint seulement en 1722 &agrave; Marseille, en 1839 &agrave; Istanbul.

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De cette catastrophe, la plus terrible que le Moyen-Age ait connu, nous n&#39;avons que des traces indirectes. Car les textes contemporains se taisent le plus souvent sur l&#39;&eacute;pid&eacute;mie elle-m&ecirc;me - tout au plus en enregistrent-ils, incidemment, les effets. Tout se passe comme si les cadres sociaux &eacute;taient parvenus &agrave; amortir ce ph&eacute;nom&egrave;ne massif, qui conduisit portant selon les lieux &agrave; la disparition de plus de la moiti&eacute; de la population.

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Le m&eacute;canisme r&eacute;el de sa contagion est rest&eacute; un myst&egrave;re pendant plus de 500 ans. Apr&egrave;s bien des controverses, et l&#39;identification tardive du bacille par Alexandre Yersin, la puce du rat s&#39;est impos&eacute;e comme le vecteur majeur et latent de la peste gr&acirc;ce &agrave; la statistique arch&eacute;o-zoologique.

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Alors m&ecirc;me que les &eacute;pid&eacute;mies contemporaines effraient et signalent une fragilit&eacute; inattendue d&#39;un monde interconnect&eacute; et global, cette &eacute;pid&eacute;mie qui a d&eacute;vast&eacute; l&#39;ancien monde, parcourant les routes d&#39;espaces d&eacute;j&agrave; dens&eacute;ment connect&eacute;s, a &eacute;t&eacute; le marqueur d&#39;une premi&egrave;re mise en relation massive des espaces de l&#39;Eurasie et du monde m&eacute;diterran&eacute;en.

Alors que, en l&#39;espace de 5 ans, la grande peste d&eacute;cime le tiers de la population, et la moiti&eacute; des villes, il reste finalement peu de traces du passage de la pire catastrophe naturelle que l&#39;Europe ait connue. Que s&#39;est-il vraiment pass&eacute; entre 1347 et 1352 en Europe ?

1347 - La peste noire

Quand l'histoire fait dates. 1347 - La peste noire

D&#39;Ankgor, on ne voit aujourd&#39;hui plus que des ruines, ou plus exactement la mise en sc&egrave;ne de leur r&eacute;v&eacute;lation. Il y eut ici une grande ville, et plus qu&#39;une ville une grande civilisation, cette ville et cette civilisation ont disparu, furent oubli&eacute;es, puis red&eacute;couvertes par les Europ&eacute;ens. Avec la destruction de la capitale khm&egrave;re, ce sont les grands &eacute;quilibres de l&#39;Asie du Sud-Est et de l&#39;Insulinde qui sont boulevers&eacute;s. Mais ce qui dispara&icirc;t dans la jungle, et qui ne sera retrouv&eacute; par les explorateurs fran&ccedil;ais qu&#39;&agrave; la faveur de la colonisation de la seconde moiti&eacute; du XIXe si&egrave;cle, &eacute;tait d&eacute;j&agrave; une ville mythique.

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La d&eacute;couverte fascin&eacute;e des ruines d&#39;Angkor distille des r&ecirc;ves de grandeur et des imaginaires de la ruine&nbsp;: on veut croire &agrave; la disparition d&#39;une civilisation tout enti&egrave;re, &agrave; l&#39;aune de ce qu&#39;on imagine alors pour la disparition de l&#39;Empire romain. Aussi surgit l&#39;id&eacute;e d&#39;une &laquo;&nbsp;chute&nbsp;&raquo; en 1431, sur la base de r&eacute;cits tr&egrave;s indirects, et plus encore tardifs. Et pourtant&nbsp;: nous ne savons pas de mani&egrave;re certaine ce qui s&#39;est pass&eacute;. Aucune source, aucune repr&eacute;sentation ne permettent d&#39;&eacute;tablir un r&eacute;cit juste, v&eacute;rifi&eacute;, prouv&eacute;, des &eacute;v&eacute;nements.

Dans cet &eacute;pisode Patrick Boucheron tente de reconstruire 1431, date pr&eacute;sum&eacute;e de la chute d&#39;Angkor. Et c&#39;est bien de reconstruction qu&#39;il s&#39;agit, car la date &agrave; laquelle ce puissant empire situ&eacute; &agrave; l&#39;emplacement du Cambodge actuel s&#39;est &eacute;teint apr&egrave;s 6 si&egrave;cles de domination r&eacute;gionale est loin d&#39;&ecirc;tre clairement &eacute;tablie. Pas plus, d&#39;ailleurs, que les causes de sa chute. Tout est incertain dans cette histoire...

1431 - La chute d’Angkor

Quand l'histoire fait dates. 1431 - La chute d’ Angkor

&quot;Quand l&#39;histoire fait dates&quot; raconte une histoire mondiale en quelques grandes dates, revisit&eacute;es &agrave; travers le prisme de la m&eacute;moire. Port&eacute;e par le r&eacute;cit &eacute;rudit et passionn&eacute; de l&#39;historien Patrick Boucheron, et par une identit&eacute; graphique forte et ludique, l&#39;histoire prend vie de mani&egrave;re accessible et vivante.

Quand l'histoire fait dates - Saison 1

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