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D'Alice Guy à Angèle, portraits d'artistes engagées.

&quot;Who run the world? Girls!&quot;

Depuis l&rsquo;onde de choc de l&rsquo;affaire Weinstein, qui a lib&eacute;r&eacute; leur parole, des milliers de femmes ont d&eacute;ferl&eacute; dans les rues pour d&eacute;noncer les violences qui leur sont faites, en chantant &agrave; tue-t&ecirc;te que les filles gouvernent le monde.

Comment le tube de Beyonc&eacute; a-t-il remplac&eacute; l&rsquo;hymne du MLF ? Comment le f&eacute;minisme du XXIe si&egrave;cle s&rsquo;incarne-t-il dans la pop culture, des charts aux d&eacute;fil&eacute;s de mode, de la litt&eacute;rature aux blockbusters hollywoodiens ?

Entre qu&ecirc;te de l&rsquo;orgasme sur les r&eacute;seaux sociaux, hypersexualisation v&eacute;hicul&eacute;e par les rappeuses Cardi B ou Nicki Minaj et mouvance &quot;body positive&quot; (pr&ocirc;nant l&rsquo;acceptation de soi) emmen&eacute;e par la top model Emily Ratajkowski, le corps est d&eacute;sormais au c&oelig;ur de l&rsquo;&eacute;mancipation f&eacute;minine.

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Affirmation positive 
Partant &agrave; la rencontre de ses mod&egrave;les (la rappeuse Chilla, l&rsquo;actrice et cr&eacute;atrice de mode Zahia Dehar, l&rsquo;&eacute;crivaine am&eacute;ricaine Roxane Gay&hellip;) et recueillant les analyses &eacute;clairantes d&rsquo;historiennes et de journalistes (Florence Montreynaud, Le&iuml;la Slimani, Bibia Pavard&hellip;), &Eacute;lise Baudouin et Ariel Wizman signent un &eacute;nergisant tour d&rsquo;horizon de ce f&eacute;minisme des temps modernes, insoumis, h&eacute;doniste et sexy, sans &eacute;luder les controverses qui l&rsquo;agitent.

Avec la d&eacute;ferlante #MeToo, le f&eacute;minisme conna&icirc;t un spectaculaire revival qui se refl&egrave;te dans tous les champs de la culture pop. Effet de mode ou r&eacute;volution ? Narr&eacute;e par A&iuml;ssa Ma&iuml;ga, une plong&eacute;e r&eacute;jouissante dans ce foisonnant mouvement de masse.

Pop féminisme - Des militantes aux icônes pop

Enfant du Wisconsin, o&ugrave; se sont &eacute;tablis ses grands-parents hongrois et irlandais, Georgia O&rsquo;Keeffe grandit dans le ranch familial, pouss&eacute;e sur le chemin de l&rsquo;ind&eacute;pendance par une m&egrave;re fi&egrave;re et puissante. Anim&eacute;e d&rsquo;une vocation pr&eacute;coce, elle suit des &eacute;tudes d&rsquo;art &agrave; New York avant de trouver sa propre voie cr&eacute;atrice (&quot;remplir l&rsquo;espace de belle mani&egrave;re&quot;) gr&acirc;ce aux enseignements d&rsquo;Arthur Wesley Dow. Devenue professeure de dessin au Texas, elle regagne Big Apple en 1918, o&ugrave; l&rsquo;&eacute;minent galeriste et photographe Alfred Stieglitz expose ses &oelig;uvres. Du Shelton Hotel aux rives de Lake George, elle peint les gratte-ciel et de sensuelles fleurs en gros plan tandis qu&rsquo;il l&rsquo;immortalise inlassablement. Les portraits et nus d&rsquo;elle, captur&eacute;s devant ses toiles, qu&rsquo;il r&eacute;unit en 1921 dans une exposition au parfum de scandale font de Georgia O&rsquo;Keeffe une star. Six ans plus tard, l&rsquo;irruption de Dorothy Norman, photographe d&eacute;butante, dans la galerie d&rsquo;Alfred Stieglitz jette une ombre sur leur mariage. L&rsquo;artiste se r&eacute;fugie au Nouveau-Mexique, partageant d&eacute;sormais sa vie entre l&rsquo;Est et l&rsquo;Ouest, entre son amour bless&eacute; et une nature consolatrice. Apr&egrave;s l&rsquo;&eacute;chec d&rsquo;une importante commande et une grave d&eacute;pression, c&rsquo;est encore dans ces contr&eacute;es d&eacute;sertiques qu&rsquo;elle retrouvera le go&ucirc;t de la peinture.&nbsp;

Incarnation du r&ecirc;ve am&eacute;ricain et d&rsquo;une f&eacute;minit&eacute; radicalement moderne, la peintre Georgia O&rsquo;Keeffe (1887-1986) s&rsquo;est taill&eacute; une place &agrave; part dans l&rsquo;art du XXe&nbsp;si&egrave;cle. Retour sur sa trajectoire &agrave; l&rsquo;occasion de la r&eacute;trospective que lui consacre le Centre Pompidou.&nbsp;&nbsp;

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Georgia O'Keeffe - Une artiste au Far-West

En témoigne la vivacité de la scène rock féminine actuelle. En forçant  les portes d'un milieu musical alors totalement dominé par les hommes,  ces jeunes Américaines ont dans un même mouvement relancé une prise de  conscience féministe et installé, avec succès, les femmes sur le devant  de la scène musicale. C'est en effet grâce à ce mouvement d angry women  que des artistes américaines comme Courtney Love (membre de la première  heure avec son groupe Hole) puis Alanis Morrissette ont pu se tailler  une notoriété internationale et se faire une place sur les ondes radio  et télé.

RIOT GRRRL - QUAND LES FILLES ONT PRIS LE POUVOIR

Si leur histoire n'a jamais été vraiment racontée, l'influence des Riot Grrrls n'a cessé de se faire entendre et de s'étendre depuis l'éclosion du mouvement, au tout début des années 90.

Riot Grrrl - Quand les filles ont pris le pouvoir

Comment se faire une place dans le c&oelig;ur du public, lorsqu&rsquo;on est la fille d&rsquo;une star d&rsquo;Hollywood&nbsp;? &Agrave; l&rsquo;aube de sa carri&egrave;re, la jeune Jane Fonda &eacute;tudie &agrave; l&rsquo;Actors Studio, la m&eacute;thode la plus &eacute;loign&eacute;e du jeu de son p&egrave;re, acteur populaire par excellence. Tr&egrave;s vite, le mannequinat qu&rsquo;elle pratique pour payer les cours lui fournit l&rsquo;opportunit&eacute; d&rsquo;un premier film, mais dans la posture d&rsquo;une pom-pom girl, fantasme sexuel offert &agrave; l&rsquo;app&eacute;tit du spectateur masculin. Dans un extrait de Sois belle et tais-toi, le documentaire de Delphine Seyrig, l&rsquo;actrice raconte les tentatives du r&eacute;alisateur et du producteur pour lui faire subir de la chirurgie esth&eacute;tique et briser sa m&acirc;choire, de mani&egrave;re &agrave; creuser ses joues. Pendant dix ans, elle portera &agrave; l&rsquo;&eacute;cran faux seins et faux cils. Son interpr&eacute;tation de prostitu&eacute;e vagabonde durant la Grande D&eacute;pression dans La rue chaude d&rsquo;Edward Dmytryk lui permettra enfin de tourner la page de r&ocirc;les creux o&ugrave; elle ne trouve pas son compte. La guerre du Vi&ecirc;tnam, qui fait douter l&rsquo;Am&eacute;rique d&rsquo;ellem&ecirc;me, atteint Jane Fonda &agrave; Paris, o&ugrave; l&rsquo;opposition est vive apr&egrave;s les traumatismes de l&rsquo;Indochine et de la guerre d&rsquo;Alg&eacute;rie. Lorsque l&rsquo;actrice r&eacute;appara&icirc;t dans l&rsquo;univers m&eacute;diatique, elle est transfigur&eacute;e. La star model&eacute;e par les fantasmes des salles obscures se r&eacute;v&egrave;le en activiste habit&eacute;e, le r&ocirc;le d&rsquo;une vie qui ne la quittera plus.

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De tous les combats 

F&eacute;ministe, pr&ecirc;tresse de la reconqu&ecirc;te du corps comme symbole &eacute;mancipateur, militante antinucl&eacute;aire, virulente opposante &agrave; la guerre du Vi&ecirc;tnam, symbole de la nouvelle gauche am&eacute;ricaine th&eacute;oris&eacute;e par son ex-mari Tom Hayden...&nbsp;: au-del&agrave; de la fantastique carri&egrave;re cin&eacute;matographique de Jane Fonda, les combats politiques de l&rsquo;actrice ont &eacute;pous&eacute; les convulsions d&rsquo;un ogre am&eacute;ricain traumatis&eacute; par sa propre autodestruction, des ann&eacute;es 1960 &agrave; nos jours. Au travers de nombre d&rsquo;extraits d&rsquo;interviews o&ugrave; l&rsquo;actrice se livre dans un fran&ccedil;ais impeccable, Florence Platarets brosse le portrait &eacute;difiant d&rsquo;une femme engag&eacute;e, et de tous les combats, qui n&rsquo;a jamais h&eacute;sit&eacute; &agrave; mettre son pays natal face &agrave; ses propres contradictions.

Un portrait haut en couleur de l&rsquo;actrice Jane Fonda, en r&eacute;sonance avec l&rsquo;histoire&nbsp;r&eacute;cente des &Eacute;tats-Unis, ses r&ecirc;ves et ses d&eacute;sillusions.&nbsp;

Citizen Jane, l'Amérique selon Fonda

Charlotte Gainsbourg a commenc&eacute; &agrave; filmer sa m&egrave;re, Jane Birkin, pour la regarder comme elle ne l&rsquo;avait jamais fait. La pudeur de l&rsquo;une face &agrave; l&rsquo;autre n&rsquo;avait jamais permis un tel rapprochement. Mais par l&rsquo;entremise de la cam&eacute;ra, la glace se brise pour faire &eacute;merger un &eacute;change in&eacute;dit, sur plusieurs ann&eacute;es, qui efface peu &agrave; peu les deux artistes et les met &agrave; nu dans une conversation intime in&eacute;dite et universelle pour laisser appara&icirc;tre une m&egrave;re face &agrave; une fille. Jane par Charlotte.

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1 bonus exclusif avec l&#39;achat VOD : entretien avec Charlotte Gainsbourg sur la gen&egrave;se de son film.

Une &eacute;mouvante d&eacute;claration d&rsquo;amour de Charlotte Gainsbourg &agrave; sa m&egrave;re, Jane Birkin.

Jane par Charlotte

12 d&eacute;cembre 1976. Des flocons virevoltent au-dessus de la cath&eacute;drale de Cologne.

&Agrave; quelques pas, dans un petit bureau aux airs de cabine de bateau, Romy Schneider se confie &agrave; une femme : Alice Schwarzer, une f&eacute;ministe allemande &ndash; la plus engag&eacute;e de son &eacute;poque &ndash;, fondatrice du magazine&nbsp;Emma. &Eacute;loign&eacute;e des cam&eacute;ras et alors qu&#39;elle ne donne plus aucune interview, l&#39;actrice allemande de 38 ans est au sommet de sa gloire.

Elle veut faire de la journaliste le porte-voix de ce qu&#39;elle n&#39;a jamais su dire. &quot;Je veux que ton article sur moi choque tout le monde&quot;, r&eacute;p&egrave;te-t-elle en fran&ccedil;ais. Retra&ccedil;ant le fil de sa vie, jalonn&eacute;e d&#39;allers-retours entre la France et l&#39;Allemagne, la com&eacute;dienne se livre &agrave; des confessions parfois douloureuses. Demande &agrave; plusieurs reprises d&#39;interrompre l&#39;enregistrement, notamment lorsqu&#39;elle &eacute;voque Magda, sa m&egrave;re,&nbsp;com&eacute;dienne adul&eacute;e sous le IIIe&nbsp;Reich &ndash; et qu&#39;elle soup&ccedil;onne d&#39;avoir eu une liaison avec Hitler. &Agrave; demi-mot, elle parle aussi de son beau-p&egrave;re, qui a voulu abuser d&#39;elle.

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T&ecirc;te &agrave; t&ecirc;te 
Quarante ans apr&egrave;s, Alice Schwarzer, figure historique du f&eacute;minisme, confie &agrave; Patrick Jeudy les extraits de l&#39;enregistrement sonore de sa conversation avec Romy Schneider et revient, devant sa cam&eacute;ra, sur cette nuit unique. De la petite Autrichienne de&nbsp;Sissi&nbsp;&agrave; l&#39;ic&ocirc;ne des ann&eacute;es 1970, ce portrait sans tabou l&egrave;ve le voile sur l&#39;intimit&eacute;&nbsp;d&#39;une femme pleine de contradictions. Elle appara&icirc;t ici courageuse et craintive, r&eacute;volt&eacute;e et conformiste, surdou&eacute;e et rong&eacute;e par le doute. Emplie d&#39;images d&#39;archives rares, comme ce film priv&eacute; d&#39;Eva Braun, o&ugrave; l&#39;on d&eacute;couvre tout sourire la m&egrave;re de Romy aux c&ocirc;t&eacute;s du F&uuml;hrer, cette p&eacute;pite documentaire offre un &eacute;clairage nouveau sur le rapport complexe qu&#39;entretenait la star avec ses deux pays. Alors que l&#39;Allemagne r&eacute;veille des traumatismes d&#39;enfance, la France reste la terre d&#39;un premier amour contrari&eacute; : celui avec Alain Delon. Elle dira : &quot;Je suis maintenant fran&ccedil;aise. Tout ce qui est allemand me fait mal.&quot; Dans ses confidences, quand la col&egrave;re la rattrape, c&#39;est d&#39;ailleurs l&#39;allemand qui prend le pas sur sa langue de c&oelig;ur, le fran&ccedil;ais.

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Romy Schneider intime&nbsp;d&#39;Alice Schwarzer (&eacute;ditions L&#39;Archipel) sort en librairie le 29 ao&ucirc;t 2018

Un portrait intime d&#39;une intensit&eacute; rare.

Conversation avec Romy Schneider

D&egrave;s ses premiers pas au cin&eacute;ma, elle &eacute;pate par sa libert&eacute;, son insolence et son sex-appeal. Les r&eacute;alisateurs de la Nouvelle Vague (Fran&ccedil;ois Truffaut et Claude Chabrol) la consacrent en radieuse pin-up. Sans comprendre leur go&ucirc;t du noir et blanc et des tournages en ext&eacute;rieur, la jeune N&icirc;moise, qui r&ecirc;vait plut&ocirc;t de la magie des studios hollywoodiens, se plie &agrave; l&#39;exercice avec peps. Mais il ne faut pas se fier &agrave; son irr&eacute;sistible naturel, qui affleure m&ecirc;me quand elle imite BB, son idole. Bernadette Lafont doit son allure sportive &agrave; un effort de maintien, auquel l&rsquo;ex-danseuse, &eacute;lev&eacute;e dans les s&eacute;v&egrave;res C&eacute;vennes protestantes, ne renonce que sur le tard pour jouer dans Paulette, une mamie dealeuse aux formes un brin rel&acirc;ch&eacute;es. Au fil des ann&eacute;es 1960, Bernadette Lafont s&#39;affirme comme une actrice audacieuse et une &eacute;g&eacute;rie f&eacute;ministe r&eacute;glant son compte au machisme (Les stances &agrave; Sophie de Mosh&eacute; Mizrahi). Curieuse et volontiers excentrique (jusqu&#39;&agrave; adopter de d&eacute;lirantes tenues), elle fait preuve d&#39;une totale libert&eacute;, suivant son instinct plut&ocirc;t que son impr&eacute;sario, lorsqu&#39;on lui propose le d&eacute;sormais mythique La maman et la putain.

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L&#39;instinct plus que l&#39;impr&eacute;sario 
Au fil des ann&eacute;es 1960, Bernadette Lafont s&#39;affirme comme une actrice audacieuse et une &eacute;g&eacute;rie f&eacute;ministe r&eacute;glant son compte au machisme (Les stances &agrave; Sophie&nbsp;de Mosh&eacute; Mizrahi). Curieuse et volontiers excentrique (jusqu&#39;&agrave; adopter de d&eacute;lirantes tenues), elle fait preuve d&#39;une totale libert&eacute;, suivant son instinct plut&ocirc;t que son impr&eacute;sario, lorsqu&#39;on lui propose le d&eacute;sormais mythique&nbsp;La maman et la putain. Port&eacute; par la voix gouailleuse de la com&eacute;dienne &ndash; avec laquelle la r&eacute;alisatrice s&#39;est entretenue peu avant son d&eacute;c&egrave;s en 2013 &ndash;, ce portrait tout en sensibilit&eacute; emprunte de lumineux chemins de traverse au c&oelig;ur des C&eacute;vennes, pour capter l&#39;app&eacute;tit de vivre de son mod&egrave;le, son caract&egrave;re bien tremp&eacute; mais pudique et son temp&eacute;rament m&eacute;ridional &agrave; la fois chaleureux et aust&egrave;re. Des entretiens complices, entre autres, avec ses petites-filles ou Bulle Ogier, l&#39;amie de toujours, avec qui elle a partag&eacute; des films et le chagrin de perdre un enfant (sa fille Pauline, disparue en 1988), ponctuent des archives o&ugrave; jaillissent sa beaut&eacute; solaire et son franc-parler.

Un portrait sensible de Bernadette Lafont, &eacute;g&eacute;rie de la Nouvelle Vague et du f&eacute;minisme.

Bernadette Lafont - Et Dieu créa la femme libre

Ils se sont rencontr&eacute;s &agrave; Paris en mai 1943. Jeune peintre de 21 ans, Fran&ccedil;oise Gilot expose ses toiles pour la premi&egrave;re fois, tandis que Pablo Picasso, 61 ans, est d&eacute;j&agrave; &agrave; l&rsquo;apog&eacute;e de sa c&eacute;l&eacute;brit&eacute;. Chass&eacute; d&rsquo;Espagne par Franco, l&rsquo;artiste andalou vit quasiment reclus, sous la surveillance de l&rsquo;occupant allemand. Depuis Guernica, son &oelig;uvre porte en elle la noirceur de l&#39;&eacute;poque et de sa relation orageuse avec Dora Maar. Pendant pr&egrave;s d&rsquo;une d&eacute;cennie, sous le soleil de la M&eacute;diterran&eacute;e, cette nouvelle union va nourrir leur cr&eacute;ation artistique : alors que Fran&ccedil;oise Gilot affirme son style figuratif, Picasso renouvelle ses th&egrave;mes (les ar&egrave;nes et leurs taureaux) et ses supports (la c&eacute;ramique). De leur amour na&icirc;tront aussi deux enfants, Claude et Paloma. Mais le ma&icirc;tre sait se faire tyran, et Fran&ccedil;oise, pour ne pas finir bris&eacute;e comme celles qui l&rsquo;ont pr&eacute;c&eacute;d&eacute;e, mortes folles ou suicid&eacute;es, se r&eacute;sout, en 1953, &agrave; le quitter. Quand, en 1965, elle publie Vivre avec Picasso, tous ceux qui comptent dans le monde communiste des arts et des lettres sont vent debout. Certains signent m&ecirc;me dans Les lettres fran&ccedil;aises une p&eacute;tition pour demander l&rsquo;interdiction du livre. Fran&ccedil;oise Gilot en paiera le prix : aucune r&eacute;trospective ne lui a &eacute;t&eacute; consacr&eacute;e en France. Celle que son ancien compagnon appelait &quot;la femme qui dit non&quot; aura aussi &eacute;t&eacute; la seule &agrave; braver son diktat : &quot;On ne quitte pas Picasso.&quot;&nbsp;

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Alors que Fran&ccedil;oise Gilot c&eacute;l&eacute;brera, en novembre 2021, ses 100 ans &agrave; New York, o&ugrave; elle s&rsquo;est exil&eacute;e &agrave; la fin des ann&eacute;es 1960, ce documentaire permet de d&eacute;couvrir le travail d&rsquo;une artiste injustement occult&eacute;e, mais aussi de revisiter une p&eacute;riode flamboyante de la carri&egrave;re de Picasso, au travers de leur relation intime. Nourrie d&rsquo;une iconographie exceptionnelle (toiles, photos, archives film&eacute;es, sonores et familiales) et d&rsquo;interviews de Fran&ccedil;oise Gilot, recueillies &agrave; diff&eacute;rentes &eacute;poques par Annie Ma&iuml;llis, l&rsquo;auteure du film, une plong&eacute;e &eacute;blouissante dans un pan m&eacute;connu de l&rsquo;histoire de l&rsquo;art moderne.

Pendant dix ans, la peintre Fran&ccedil;oise Gilot a partag&eacute; la vie de Pablo Picasso. Ce documentaire &eacute;blouissant replace en pleine lumi&egrave;re l&rsquo;influence qu&rsquo;eut cette relation sur leurs cr&eacute;ations respectives.

Portraits d'artistes engagées

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