Il est à la fois délicieux pour les sens et mauvais moralement de traiter l’autre non plus comme une fin, un être libre et autonome, mais toujours seulement comme un moyen, un instrument de plaisir. Autrement dit, le sexe est-il avant tout cette transgression qui a besoin de perpétuer l’ordre qu’elle ébranle, ou cette douce sauvagerie à laquelle il faut poser des limites, si nous voulons faire mieux que les bêtes ?
ANDRÉ COMTE-SPONVILLE
André Comte-Sponville, né en 1952, est philosophe et membre du Comité consultatif national d’éthique depuis 2008. Ancien élève de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm (où il fut l’élève et l’ami de Louis Althusser), André Comte-Sponville fut maître de conférences à la Sorbonne 1 (Université Paris 1) jusqu’en 1998, date depuis laquelle il se consacre exclusivement à l’écriture et aux conférences.
Philosophe se décrivant comme matérialiste, rationaliste et humaniste, il propose une métaphysique matérialiste, une éthique humaniste et une spiritualité sans Dieu, présentées comme “une sagesse pour notre temps”. Parmi ses ouvrages : Traité du désespoir et de la béatitude (PUF, 1984, 2002) ; Petit traité des grandes vertus (PUF, 1995) ; La sagesse des modernes (avec Luc Ferry, Robert Laffont, 1999) ;
Dictionnaire philosophique (PUF, 2001) ; La plus belle histoire du bonheur (Seuil, 2006) ; Le goût de vivre (Albin Michel, 2010) ; Le sexe ni la mort (Albin Michel, 2012) ; La philosophie (PUF, 2012, coll. “Que sais-je ?”).