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Paranoid Park

2007

Cinéma

Etats-Unis

18avis

D'une grande poésie visuelle, Une histoire sidérante d'ado et de mort par l'auteur d'Elephant (Palme d'or à Cannes en 2003).

Alex, un jeune skater, tue accidentellement un agent de sécurité près du terrain de glisse le plus malfamé de Portland, le Paranoid Park. Il ne dit rien à personne mais raconte les circonstances du drame dans un journal intime. Fuyant ses copains de lycée, indifférent à sa petite amie, livré à lui-même par des parents en instance de divorce, Alex se retranche peu à peu du monde, en proie à une angoisse oppressante.

 

Etat limite
Le visage angélique d'Alex ne laisse d'abord transparaître qu'un vague détachement. On apprendra ce qui s'est passé de la bouche d'un policier enquêtant sur un homme retrouvé mort le long de la voie ferrée, coupé en deux par un train ; et il faudra attendre le milieu du film pour assister à la scène traumatique qui hante le jeune ado... Retrouvant dans un condensé vertigineux les figures de style qui ont fait la force de son magistral Elephant (ralentis, plans séquences, structure narrative en spirale, bande son impressionniste, avec, ici, des séquences en super-huit), Gus Van Sant nous entraîne irrésistiblement dans l'univers mental d'un adolescent en perdition. Procédant par allers-retours et par sauts chronologiques, le réalisateur semble inventer sous nos yeux une caméra subjective d'une richesse poétique inépuisable. Comme il le dit lui-même, "les films deviennent intéressants lorsque l'on parvient à atteindre un certain état d'inconscience, qui permet aux choses d'advenir naturellement. Lorsque l'on s'ouvre aux milliers de possibles poétiques contenus par une image, il est beaucoup plus aisé d'en saisir quelque chose que lorsqu'on entreprend de fabriquer la poésie de toutes pièces. […] Si quelqu'un me demande sur le plateau quel type d'image je cherche pour tel plan, il m'est très difficile de répondre, parce que les possibilités sont trop nombreuses…"

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