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A mon âge, je me cache encore pour fumer

2017

Drame

Algérie, France, Grèce

69avis

Un huis clos féministe vibrant et cru, porté par un chœur d'actrices survolté.

Alger, dans les années 1990, pendant la guerre civile qui voit se multiplier les massacres de civils, commis tantôt par l'armée, tantôt par les groupes islamistes. Dans un hammam de la Casbah se retrouvent des femmes de tous milieux. Fatima, la masseuse, masque sa rage derrière un humour à froid. Samia, sa collègue, rêve du prince charmant. La jeune veuve d'un émir du GIA croise une ancienne camarade de fac, jeune révoltée qui fête l'obtention de son divorce… Hormis Fatima, aucune ne soupçonne que Meriem, sur le point d'accoucher d'un bébé conçu hors mariage, se dissimule dans une chambre pour échapper à son frère...

 

Pour adapter à l'écran sa pièce éponyme, la dramaturge Rayhana Obermeyer, Algéroise réfugiée en France au tournant des années 2000, a dû filmer dans des bains ottomans du vieux Salonique, en Grèce. Des actrices vivant en Algérie, expliquait-elle au moment de la sortie du film, auraient de toute façon pris trop de risques en interprétant, ainsi dénudées, ce réquisitoire survolté contre l'oppression des femmes dans la société algérienne. Entre humour cru et démonstration vengeresse, panache et tragédie, son chœur d'actrices, Hiam Abbass et Biyouna en tête, s'empare avec maestria de répliques ravageuses qui fusent à toute allure. S'il s'achève sur une belle idée de cinéma – l'envol de milliers de voiles noirs dans le ciel d'Alger, un plan, lui, tourné sur place –, le film garde la structure efficace d'un huis clos. Le propos, lui, n'a rien de factice. L'agression, impunie à ce jour, dont Rayhana Obermeyer a été victime un soir, à la sortie de la pièce qui a inspiré le film, a imprimé le sceau du réel à sa dénonciation.

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