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Mia Madre

2015

Drame

France, Italie

11avis

Récompenses:

César 2016 - Nommé dans la catégorie "Meilleur film étranger"
Festival de Cannes 2015 - Sélection officielle en compétition

Margherita est une réalisatrice en plein tournage d’un film dont le rôle principal est tenu par un célèbre acteur américain.

À ses questionnements d’artiste engagée, se mêlent des angoisses d’ordre privé : sa mère est à l’hôpital, sa fille en pleine crise d’adolescence. Et son frère, quant à lui, se montre comme toujours irréprochable… Margherita parviendra-t-elle à se sentir à la hauteur, dans son travail comme dans sa famille ?

 

La critique des Fiches du Cinéma

Moretti nous revient avec cette mère, la sienne sans aucun doute avant d'être celle de son personnage alter ego, Margherita, cinéaste confirmée aux prises avec la réalisation de son nouveau film. Prise en étau entre les difficultés d'un tournage, notamment la direction d'un acteur ingérable (délicieux John Turturro), et le déclin inéluctable d'une mère aimante autant qu'aimée, la cinéaste mise en scène par Moretti se fissure de toutes parts. Margherita (formidable Margherita Buy) se déstructure sous nos yeux et sous nos yeux se bat : contre son film qui part en quenouille, contre l'avis des médecins dont elle refuse le diagnostic, et même contre son frère (Moretti lui-même) dont la perfection et le fatalisme l'irritent. L'auteur n'a jamais craint de serrer la gorge de ses spectateurs et de les faire sourire tour à tour. Ici encore il jongle entre la drôlerie, parfois jusqu'au délire, et l'émotion. Comment ne pas rire, en effet, des séquences dans lesquelles le personnage incarné par Turturro finit par rendre chèvre sa réalisatrice à force d'affabulations, de mauvaise foi et de trous de mémoire ? Comment ne pas avoir le larynx noué quand Margherita, à bout de nerfs, secoue sa mère - incapable d'accomplir trois pas jusqu'aux toilettes -, avant de s'excuser en hoquetant de larmes ? Plus qu'un film sur le deuil, et au-delà d'un film sur ce Moloch “énergiphage” qu'est la confection d'un long métrage, Mia madre est un film sur l'acceptation de la perte : celle d'un être cher, autant que celle de la culture classique dont il était le réceptacle et le transmetteur. Mais c'est aussi un film sur l'espoir : celui qu'au-delà de la disparition, les graines semées lèveront, et que “demain sera bien”, comme le dit une chanson de Graeme Allwright.

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