Trois générations de militants communistes. Trois photographie. L'une prise dans les années vingt : les premiers communistes, pacifistes et meneurs de grève. Les moutons noirs. La seconde, dans les années cinquante : les communistes de guerre, guerre au nazisme, puis guerre froide. Les staliniens. La troisième dans les années soixante-dix : les communistes de Georges Marchais, entre zig et zag. La dérive. Chaque partie à son histoire, sa chute. Mais tous trois ont en commun idéal, adhésion, combat, ferveur, doutes, exclusion. C'est la tragédie des militants communistes : "chaque militant communiste est un exclu en puissance" (Georges Cognot). 

Le sens de cette série naît dans la juxtaposition des trois photographies, des trois générations de militants communistes : le parti communiste a évolué comme ces trois photographies, comme ces trois générations de militants de l'appareil : idéalistes dans les années vignt (du congrès de Tour au Front Populaire), impitoyables dans les années cinquante (de la guerre froide à la mort de Staline), opportunites dans les années soixante-dix (du rapport Krouchtchev à la chute du mur de Berlin). Que reste-t-il de tout cela ? Des hommes et des femmes, meurtris, déchirés, désabusés.