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Master of the universe, confession d'un banquier

2012

Économie

Allemagne

13avis

Récompenses:

Le film est également nominé aux Deutscher Filmpreis 2014, les Césars allemands.

Un insider repenti décortique sans fard les mécanismes du monde bancaire, qui s'est peu à peu déconnecté du monde réel. Un huis clos documentaire stupéfiant.

Après une vie au service de banques d’investissement allemandes, Rainer Voss, la cinquantaine, a décidé de parler. Depuis des locaux désaffectés du quartier des affaires de Francfort, il décrit par le menu le monde qu’il a fini par quitter : son ascension dans les années 1980, la libéralisation à outrance, la dérégulation et les "innovations financières" qui ont pu offrir à ceux qui en maîtrisaient les arcanes la sensation d’être les maîtres de l’univers. Les acteurs du secteur, brassant quotidiennement des millions d’euros, se sont peu à peu éloignés du monde réel, tandis que la finance se déconnectait des réalités économiques et sociales. Un chiffre éclairant parmi d'autres : aujourd’hui, une banque garde une action en moyenne vingt-deux secondes avant de la revendre…
Secte
Avec minutie, Rainer Voss détaille la complexification et l’interconnexion croissante des affaires traitées, mais aussi la manière dont l’entreprise dévore ses employés : travailler plusieurs nuits d’affilée, ne pas parler politique ni questionner le bien-fondé des décisions, faire preuve d’une loyauté indéfectible pour son entreprise – un monde aux allures de secte, aux répercussions colossales sur l’économie mondiale. Pour le réalisateur Marc Bauder, tout à fait extérieur à cet univers, il a été difficile de trouver un banquier prêt à parler devant la caméra. Celui qu’il a rencontré a voulu faire œuvre de contrition, mais aussi de médiation entre le monde de l’économie et la société civile. Le résultat est un stupéfiant dialogue, à la fois démonstration à charge et confession intime.

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