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Martin Eden

2019

Cinéma

France, Italie

10avis

Récompenses:

Mostra de Venise 2019 - Meilleure interprétation masculine (Luca Marinelli)

Adapté de Jack London, un film épuré qui raconte une histoire d’ascension sociale marquée par le poids du déterminisme.

Naples, quelque part au début du XXe siècle. Invité à un dîner par une famille de la haute bourgeoisie dont il vient de défendre le fils lors d’une rixe, Martin Eden, un ouvrier marin gauche et un peu fruste, s’éprend de la cadette, Elena Orsini. Il réalise pourtant, à la suite d’une discussion sur Baudelaire, le gouffre culturel qui les sépare. Prêt à tout pour la conquérir, il décide de s’instruire en autodidacte : très vite, il se passionne pour la littérature et projette de devenir écrivain. Mais les revues littéraires boudent ses premiers textes tandis qu’Elena, à qui il est désormais fiancé, le prie d’accepter un poste d’avocat dans le cabinet de son père. Trop individualiste et subversif pour le conformisme de la bourgeoisie, Martin peine à s’y faire une place.


En adaptant le roman de Jack London, qu’il transpose de San Francisco à Naples, Pietro Marcello s’attache à démontrer le poids inaltérable des déterminations sociales. L’écrivain américain, membre du Parti socialiste travailliste d’Oakland, souhaitait dénoncer le darwinisme social popularisé par le sociologue Herbert Spencer, à travers un personnage dont l’individualisme radical le piège dans une impasse existentielle : en renvoyant dos à dos libéralisme et socialisme, Martin Eden fait preuve d’une indépendance d’esprit qui finira par causer sa perte. Fasciné par une bourgeoisie qui ne le voit que comme une bête de foire, il est en même temps révulsé par la bêtise de cette classe, et demeure hanté d’avoir trahi ses origines prolétaires. Tandis que son obstination pour l’écriture lui apporte un succès tardif dont il ne retient que dégoût et désolation, sa quête d’amour sombre à cause de différences sociales irréductibles. Tourné en 16 mm, un grand premier film au récit sensuel et épuré, où Pietro Marcello laisse à ses comédiens une grande liberté de jeu, avec une mention pour Luca Marinelli (meilleur acteur à la Mostra), dont le personnage voit ses sentiments illustrés par un étonnant dispositif d’archives.

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