à ne pas rater
à ne pas rater
à ne pas rater
à ne pas rater
à ne pas rater

Ludwig - Le crépuscule des dieux

1973

Patrimoine

Allemagne, France, Italie

2avis

Louis II de Bavière inspire à Luchino Visconti un tableau baroque, flamboyant et mélancolique. Une folie de cinéma, dans sa version intégrale.

En 1864 a lieu le couronnement de Louis II de Bavière. Au milieu des fastes de la cérémonie, un saut dans le temps nous transporte en 1886, au moment où un messager annonce l'arrestation du roi, prélude à son internement au château de Berg. De son accession au trône jusqu'à sa mort dans le lac de Starnberg, la lente décrépitude physique du souverain évolue en parallèle avec l'agonie de la Bavière. Louis abdique peu à peu son rôle de monarque pour "être libre de chercher son bonheur dans l'impossible". Il le traque successivement auprès de son protégé Richard Wagner, de sa cousine Élisabeth, impératrice d'Autriche, ou de ses valets…

 

Dans les salons byzantins de Neuschwanstein, la grotte de Linderhof, les galeries de miroirs de Herrenchiemsee se déroule l'histoire d'un homme à la solitude prédestinée, pendant que lui font écho, du dehors, les bruits de l'histoire collective. Les dieux vacillent, un roi perd la raison, un rêve se brise, non sans avoir permis l'éclosion des plus grands opéras de Wagner. À voir les coupes abusives infligées au film lors de sa sortie, il semble que le mythe du roi maudit lui ait fait de l'ombre. Pas plus que Louis II ne peut fuir un destin tracé d'avance, Luchino Visconti n'échappera au saucissonnage. Remontée par Ruggero Mastroianni et Suso Cecchi D'Amico, cette version permet de retrouver la lenteur et la beauté tragiques du film d'origine, indispensables pour mesurer l'évolution intérieure du roi, magistralement interprété par Helmut Berger. Visconti se révèle ici parfaitement maître des moyens qu'il met en œuvre dans cette vaste méditation sur un univers qui s'écroule, sur le rôle de l'artiste, la liberté individuelle, la folie et la mort.

Vous aimerez peut-être aussi...