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De Giotto à Georgia O’Keeffe, en passant par Léonard de Vinci, Van Gogh, Frida Kahlo ou Soulages, une sélection documentaire retraçant l’histoire de la peinture à travers les portraits de celles et ceux qui l’ont façonnée.

Rien ne la prédestinait à une vie d’artiste. Le destin de cette femme née en&nbsp;1865 d'une blanchisseuse et d’un père inconnu, mère à 18&nbsp;ans (du futur peintre Maurice Utrillo), aurait pu être tout tracé. Mais son histoire est un défi à la fatalité&nbsp;: celle d’une femme qui s’est affranchie des conventions, de son genre et de son milieu social, guidée par sa vocation de créatrice. Modèle dès l'âge de 15&nbsp;ans, elle pose pour Renoir ou Toulouse-Lautrec. Erik Satie en tombe amoureux, mais la passion qui habite Suzanne Valadon est d’abord celle de son art&nbsp;: le dessin, la gravure, la peinture. À une époque où les femmes n’ont pas le droit d’intégrer l’école des Beaux-Arts, elle se forme en autodidacte, en observant les peintres pour lesquels elle pose. Cette surdouée à la volonté de fer voit bientôt son travail reconnu par Edgar Degas, qui deviendra son plus fervent collectionneur. Tout en veillant à ne s’attacher à aucun courant artistique, elle s’extrait des limites assignées aux femmes artistes. Première femme à peindre un homme nu de face ou à s’attaquer à de grands formats, Suzanne Valadon n’a eu peur ni des défis ni des scandales&nbsp;: dans son art comme dans sa vie, elle fut sans concession. Au fil des années, avec 450 toiles à son actif, elle devient célèbre en France et se fait également un nom sur la scène artistique internationale, jusqu’à sa mort&nbsp;en&nbsp;1938. Incroyable modernité Tissé d’archives de la Belle Époque, de séquences en animation et d’entretiens, notamment avec Nathalie Ernoult, attachée de conservation au Musée national d’art moderne de Paris, ce portrait documentaire retrace l’itinéraire romanesque d’une artiste dont la vie, d’une incroyable modernité, a été parsemée de rencontres et d’amitiés avec les plus grands artistes de son temps. "Elle est finie mon œuvre, écrivit-elle, et la seule satisfaction qu’elle me procure est de n’avoir jamais trahi ni abdiqué rien de tout ce à quoi j’ai cru. Vous le verrez peut-être si un jour quelqu’un se soucie jamais de me rendre justice". C’est enfin fait.

Portrait de Suzanne Valadon, première femme à peindre un homme nu de face ou à s’attaquer à de très grands formats.

Suzanne Valadon, peintre sans concession

Crucifix d'Arezzo, (détail), par Cimabue, tempera et or sur bois, réalisé vers 1265-1268

C’est un petit tableau peint sur bois de 20 centimètres que l’on pensait à jamais disparu. Retrouvé par hasard en 2019 dans le pavillon d'une nonagénaire à Senlis et sauvé in extremis de la décharge, La dérision du Christ a été classé trésor national. Acquis en 2023 par le musée du Louvre pour 24 millions d’euros, il est de la main de l’un des plus importants artistes du XIIIe siècle : Cenni di Pepo, dit Cimabue. De lui, on sait peu de choses : sa vie demeure un mystère. Il aurait vu le jour vers 1240 en Toscane, et seulement une dizaine de ses œuvres sont parvenues jusqu'à nous. Mais en exprimant pour la première fois le réel et le sensible par l’expressivité des corps, l’illusion d’une anatomie en trois dimensions, le modelé des étoffes, l’emploi d’une large gamme chromatique et la minutie du travail de l’or, Cimabue puis ses disciples, Duccio et Giotto, ont ouvert la voie aux maîtres de la Renaissance que furent, deux siècles plus tard, Léonard de Vinci, Michel-Ange et Raphaël.&nbsp; Chaînon manquant&nbsp; Au XIIIe siècle, dans l'Occident chrétien, tout le monde, jusqu’au pape, craint la fin du monde et les affres du Jugement dernier. Dans les églises, on prie pour le salut de son âme en regardant des images peintes qui racontent enfin des histoires compréhensibles par tous. À la faveur de deux actualités "cimabuesques" – la découverte de l’un de ses panneaux et la restauration de sa Maestà, achevée par le Louvre en 2024 –, ce documentaire met en lumière l’apport majeur du Toscan Cimabue dans le renouveau de l’art occidental en plongeant dans ses œuvres et celles des artistes formés dans son atelier, notamment Giotto di Bondone, lequel a éclipsé son maître. Des cimaises du Louvre, qui lui consacre pour la première fois une exposition en 2025, aux hauts lieux artistiques de l’Italie centrale (Pise, Arezzo, Assise, Florence et Sienne), des spécialistes – Thomas Bohl, conservateur au département des peintures du Louvre et commissaire de l’exposition, mais aussi des historiens de l’art médiéval, une historienne du Moyen Âge… – lèvent le voile sur ce "chaînon manquant" entre la tradition des icônes byzantines, qui prédominait alors en Occident, et la Renaissance italienne. Raconté par l’actrice Florence Loiret Caille, un éclairage sociologique, historique et artistique sur un moment charnière de l’histoire de l’art européen.

L’apport majeur du peintre toscan Cimabue&nbsp;et de ses disciples, Duccio et Giotto, dans le renouveau de l’art occidental.

De Cimabue à Giotto, les premiers maîtres italiens

N&eacute; en 1471 &agrave; Nuremberg, au c&oelig;ur du Saint Empire romain germanique, sous d&rsquo;excellents auspices, comme en t&eacute;moigne le th&egrave;me astral qu&rsquo;il fera r&eacute;aliser plus tard, Albrecht D&uuml;rer se distingue par son talent pr&eacute;coce. &Agrave; 13 ans, il dessine son premier autoportrait &agrave; l&rsquo;aide d&rsquo;un miroir convexe, dont il corrige la vision d&eacute;form&eacute;e. &Agrave; 15 ans, il ose quitter l&rsquo;atelier d&rsquo;orf&egrave;vrerie de son p&egrave;re pour rejoindre celui du peintre Michael Wolgemut. Le jeune D&uuml;rer se passionne pour la gravure, une technique n&eacute;e cinquante ans plus t&ocirc;t, qui favorise une large diffusion des &oelig;uvres. Plusieurs longs s&eacute;jours &agrave; B&acirc;le et surtout &agrave; Venise, o&ugrave; il &eacute;tudiera la perspective et les ma&icirc;tres du Quattrocento, ainsi qu&rsquo;un beau mariage, dont il fera fort peu de cas, permettront &agrave; l&rsquo;artiste de s&rsquo;affirmer. &nbsp;&nbsp;

&Eacute;clairants &quot;selfies&quot;&nbsp;

Pr&eacute;curseur, D&uuml;rer a us&eacute; de l&rsquo;aquarelle comme d&rsquo;un appareil photo pour immortaliser ce qu&rsquo;il voyait lors de ses voyages. Il a publi&eacute; le premier best-seller, une tumultueuse et &eacute;blouissante Apocalypse, et invent&eacute;, pour prot&eacute;ger ses &oelig;uvres de la contrefa&ccedil;on, un monogramme &eacute;voquant les actuels logos. Prenant pour fil conducteur ses autoportraits, le&nbsp;documentaire montre aussi qu&rsquo;en faisant le choix audacieux de se repr&eacute;senter lui-m&ecirc;me, D&uuml;rer a forg&eacute;, d&egrave;s la Renaissance, une nouvelle figure, celle de l&rsquo;artiste.

Chacun de ses douze &quot;selfies avant l&rsquo;heure&quot; r&eacute;v&egrave;le une facette de lui et un pas franchi pour affirmer son identit&eacute;, qu&rsquo;il se mette en sc&egrave;ne en jeune homme prometteur, en artiste au travail, en d&eacute;miurge chr&eacute;tien ou en homme tourment&eacute;, dans une poignante et ultime tentative d&rsquo;introspection, en 1522, six ans avant sa mort. Nourri d&rsquo;interventions de conservateurs et d&rsquo;historiens de l&rsquo;art, ce documentaire scrute amoureusement les toiles, gravures, dessins et aquarelles du ma&icirc;tre, r&eacute;v&eacute;lant &agrave; travers chaque d&eacute;tail l&rsquo;extraordinaire finesse de son trait et la modernit&eacute; de son regard. &nbsp; &nbsp;

Avec, pour fil rouge, douze autoportraits novateurs, ce film retrace la carri&egrave;re de ce g&eacute;nie de la Renaissance.

Albrecht Dürer - Le mystère des autoportraits

En 2008, l&rsquo;historien de l&rsquo;art italien Nicola Barbatelli d&eacute;couvre dans une collection priv&eacute;e &agrave; Salerne une peinture sur bois qui attire imm&eacute;diatement son attention&nbsp;: le portrait d&rsquo;un homme d&rsquo;une cinquantaine d&rsquo;ann&eacute;es, aux yeux bleus et &agrave; la longue barbe blanche, qui ressemble de mani&egrave;re saisissante &agrave; un tableau expos&eacute; &agrave; la galerie des Offices de Florence. Celui-ci fut longtemps consid&eacute;r&eacute; comme un autoportrait de L&eacute;onard de Vinci (1452-1519), avant qu&rsquo;une expertise ne r&eacute;v&egrave;le, en 1938, qu&rsquo;il avait &eacute;t&eacute; peint cent ans apr&egrave;s la mort de l&rsquo;artiste. Se pourrait-il que le tableau r&eacute;cemment d&eacute;couvert &ndash; baptis&eacute; &quot;portrait de Lucanie&quot;, en r&eacute;f&eacute;rence &agrave; l&rsquo;ancien nom de la r&eacute;gion dans laquelle il a &eacute;t&eacute; retrouv&eacute; &ndash; soit l&rsquo;original ? Une palpitante enqu&ecirc;te scientifique &agrave; travers l&rsquo;Europe d&eacute;bute alors pour tenter de r&eacute;soudre le myst&egrave;re. Datation au carbone 14 du peuplier utilis&eacute; comme support ;&nbsp;analyse des pigments aux rayons X ;&nbsp;comparaison graphologique entre les carnets du ma&icirc;tre (les &quot;codex&quot;) et une &eacute;nigmatique inscription en latin trouv&eacute;e au dos du tableau ;&nbsp;confrontation, &agrave; l&rsquo;aide de reconstitutions en 3D, des traits du mod&egrave;le et du profil de L&eacute;onard de Vinci dessin&eacute; par son &eacute;l&egrave;ve Francesco Melzi ;&nbsp;&eacute;tude des empreintes digitales relev&eacute;es sur la peinture et les perles du collier de&nbsp;La dame &agrave; l&rsquo;hermine&hellip;&nbsp;: les r&eacute;sultats des investigations laissent penser qu&rsquo;il s&rsquo;agirait bien d&rsquo;un authentique autoportrait du g&eacute;nie de la Renaissance. 
 
Faisceau d&rsquo;indices 
De Florence &agrave; Madrid en passant par Milan et Tallinn, ce documentaire captivant suit la progression de l&rsquo;enqu&ecirc;te, tout en explorant la trajectoire de l&rsquo;&eacute;rudit L&eacute;onard de Vinci, qui s&rsquo;est appuy&eacute; sur de brillantes exp&eacute;rimentations scientifiques (sur la lumi&egrave;re, la vision binoculaire&hellip;) pour capturer la vie et affirmer sa libert&eacute; cr&eacute;atrice dans des chefs-d&rsquo;&oelig;uvre in&eacute;galables.

&nbsp;

En 2008, la d&eacute;couverte d&rsquo;un tableau dans le sud de l&rsquo;Italie met le monde de l&rsquo;art en &eacute;moi. S&rsquo;agit-il d&rsquo;un autoportrait de L&eacute;onard de Vinci&nbsp;? Ce documentaire passionnant retrace l&rsquo;enqu&ecirc;te entreprise pour tenter d&rsquo;authentifier l&rsquo;&oelig;uvre.

Léonard de Vinci - Le portrait retrouvé

L&Eacute;ONARD DE VINCI, LA MANI&Egrave;RE MODERNE 
Peintre de l&rsquo;oeuvre la plus c&eacute;l&egrave;bre du monde et artiste exer&ccedil;ant une fascination hors norme, L&eacute;onard de Vinci a pourtant laiss&eacute; moins de vingt tableaux, dont certains 
inachev&eacute;s. Aujourd&rsquo;hui, les progr&egrave;s scientifiques et les recherches historiques les plus r&eacute;centes nous permettent de mieux comprendre l&rsquo;&eacute;laboration de ses peintures, 
de leur conception &agrave; l&rsquo;acte de peindre lui-m&ecirc;me. &Agrave; travers dessins et carnets, comparaison de tableaux et analyses, ce film nous r&eacute;v&egrave;le l&rsquo;incomparable science de la peinture de L&eacute;onard, tout en en restituant le sens et l&rsquo;&eacute;motion.

&nbsp;

L&Eacute;ONARD DE VINCI, LE CHEF-D&rsquo;OEUVRE RED&Eacute;COUVERT 
La Vierge au fuseau serait-elle l&rsquo;une des rares oeuvres authentiques de L&eacute;onard de Vinci ? &Agrave; Paris, &agrave; l&rsquo;occasion de sa restauration, le tableau r&eacute;v&egrave;le sa couche picturaled&rsquo;origine, ce qui permet de nouvelles comparaisons avec la technique et le style du&nbsp; grand artiste de la Renaissance&hellip;

&Agrave; l&rsquo;occasion des 500 ans de la mort de L&eacute;onard de Vinci, deux films pour mieux comprendre le peintre et ses chefs-d&rsquo;oeuvre, sa pratique artistique et sa technique picturale.

Léonard de Vinci

500 ans apr&egrave;s sa disparition, J&eacute;r&ocirc;me Bosch, l&rsquo;un des plus grands peintres flamands continue &agrave; intriguer avec une oeuvre aussi fascinante qu&rsquo;&eacute;nigmatique, aux interpr&eacute;tations multiples. A travers &laquo; Le Jardin des D&eacute;lices &raquo;, historiens de l&rsquo;art, philosophes, psychanalystes en cherchent le sens et rendent un hommage vibrant &agrave; un artiste qui d&eacute;fie le temps.

&nbsp;

R&eacute;alis&eacute; en 2016, pour la grande exposition consacr&eacute;e par le mus&eacute;e du Prado, cinq cents ans apr&egrave;s la mort de J&eacute;r&ocirc;me Bosch, n&eacute; Jheronimus Van Aken vers 1450, ce documentaire choisit d&#39;&eacute;voquer le peintre au travers de l&#39;une de ses cr&eacute;ations les plus extraordinaires : le triptyque du Jardin des d&eacute;lices, l&#39;une des &oelig;uvres phares du mus&eacute;e madril&egrave;ne. Peinte &agrave; une date inconnue&nbsp;&ndash; car on sait peu de choses de celui qui emprunta son nom d&#39;artiste &agrave; sa ville natale, Bois-le-Duc, en n&eacute;erlandais Hertogenbosch &ndash;,&nbsp;cette &oelig;uvre foisonnante et &eacute;nigmatique, qui a passionn&eacute; des g&eacute;n&eacute;rations d&#39;ex&eacute;g&egrave;tes, montre le paradis et l&#39;enfer, encadrant un monde en partie fantasmagorique, o&ugrave; l&#39;humanit&eacute; se livre &agrave; la poursuite du plaisir.

&nbsp;

Le r&eacute;alisateur Jos&eacute; Luis L&oacute;pez-Linares la confronte &agrave; des artistes plasticiens (Miquel Barcel&oacute;, Cai Guo-Qiang, Isabel Mu&ntilde;oz&hellip;), des &eacute;crivains (Salman Rushdie, Orhan Pamuk, Michel Onfray, Cees Nooteboom&hellip;), des musiciens (Ren&eacute;e Fleming, William Christie, Ludovico Einaudi, la chanteuse espagnole Silvia P&eacute;rez Cruz...), mais aussi des historiens de l&#39;art, comme Reindert Falkenburg, grand sp&eacute;cialiste de Bosch, qui a sugg&eacute;r&eacute; l&#39;id&eacute;e du film. &Eacute;tablissant aussi des liens&nbsp;avec l&#39;art m&eacute;di&eacute;val &quot;pr&eacute;cart&eacute;sien&quot;, comme la tapisserie de La demoiselle &agrave; la licorne, et avec d&#39;autres chefs-d&#39;&oelig;uvre du ma&icirc;tre flamand, il nous plonge au c&oelig;ur du tableau, avec &agrave; la cl&eacute; un fascinant paradoxe. Plus nous sont r&eacute;v&eacute;l&eacute;s d&#39;indices et de d&eacute;tails sur le triptyque, plus son myst&egrave;re semble intact, in&eacute;puisable.

Un voyage savant et ludique, berc&eacute; de musiques c&eacute;lestes (comme le tr&egrave;s bel aria du &quot;Notre-P&egrave;re&quot; d&#39;Arvo P&auml;rt), qui parvient &agrave; transmettre un myst&egrave;re plus grand encore que son objet : le plaisir suscit&eacute; par la contemplation artistique.

Ecrivains, aristes et chercheurs reviennent sur le &quot;Jardin des d&eacute;lices&quot;, l&#39;une des oeuvres les plus fascinantes et po&eacute;tiques de l&#39;histoire de l&#39;art.&nbsp;

Le Mystère Jérôme Bosch

C&#39;est un peigne en ivoire &agrave; la dent cass&eacute;e, comme n&eacute;gligemment pos&eacute; sur la table au premier plan. Dans&nbsp;Marthe et Marie Madeleine, Michelangelo Merisi, dit Le Caravage, a repr&eacute;sent&eacute; un &eacute;pisode des &Eacute;vangiles comme un arr&ecirc;t sur image : Marthe, l&#39;une des premi&egrave;res disciples de J&eacute;sus, y raconte la vie du Christ &agrave; sa s&oelig;ur Marie Madeleine, prostitu&eacute;e &agrave; la boucle de cheveux frivole, l&#39;incitant &agrave; &eacute;pouser la foi chr&eacute;tienne.

&nbsp;

Arrach&eacute;e aux plaisirs terrestres, celle-ci est saisie sur le vif, &agrave; l&#39;instant m&ecirc;me o&ugrave; elle est touch&eacute;e par la gr&acirc;ce et o&ugrave; son monde int&eacute;rieur se transforme. Symbole de sa vie pass&eacute;e de vanit&eacute;, ce peigne constitue l&#39;une des clefs du chef-d&#39;&oelig;uvre. Comment cet objet intrigant est-il parvenu en 1598 dans la Ville &eacute;ternelle, qui attire &agrave; l&#39;&eacute;poque tous les grands esprits et talents, mais aussi des bandits et vagabonds, et se m&eacute;tamorphose la nuit en capitale du d&eacute;sir, de la luxure, de la violence et de la d&eacute;mesure ?

&nbsp;

&Agrave; l&#39;heure o&ugrave; la R&eacute;forme menace ses dogmes et s&eacute;duit les &acirc;mes perdues, l&#39;&Eacute;glise utilise l&#39;art comme une arme &agrave; la gloire de Dieu. Dans cette f&eacute;roce croisade de la beaut&eacute;, le ma&icirc;tre du clair-obscur install&eacute; depuis peu &agrave; Rome, artiste bagarreur qui hante les bas-fonds et prend pour mod&egrave;les courtisanes et gens de la rue, y est sollicit&eacute; pour son g&eacute;nie. 
 
 
Myst&egrave;res de l&#39;art 
D&eacute;cryptant les codes secrets de ce tableau nomade &agrave; l&#39;attribution tardive, conserv&eacute; &agrave; l&#39;Institute of Arts de Detroit,&nbsp;Le peigne de Caravage&nbsp;plonge dans l&#39;ambition artistique de la Contre-R&eacute;forme, les plaisirs transgressifs de la cit&eacute; des papes et la soif d&#39;absolu du Caravage. Il remonte aussi &agrave; la conqu&ecirc;te par les Portugais, &agrave; partir des c&ocirc;tes africaines, du royaume Kongo au pr&eacute;cieux ivoire, dont un myst&eacute;rieux ambassadeur sera accueilli et inhum&eacute; avec les honneurs au Vatican... Pour &eacute;clairer cette histoire de l&#39;art aussi savante que vivante, une s&eacute;rie de personnages surprenants voire extravagants, la tenanci&egrave;re romaine d&#39;un club libertin, un garde-forestier angolais, un duo de coiffeurs ou un ivoirier parisien, documentent l&#39;enqu&ecirc;te avec sagacit&eacute;. &Agrave; travers le d&eacute;tail de la toile du peintre naturaliste &agrave; l&#39;ardente spiritualit&eacute; s&#39;ouvre ainsi, entre ombre et lumi&egrave;re, une vertigineuse fen&ecirc;tre sur le monde.

Ce documentaire passe au peigne fin le tableau &quot;Marthe et Marie Madeleine&quot;, chef-d&#39;oeuvre du Caravage aux multiples clefs,&nbsp;peint &agrave; l&#39;heure de la Contre-R&eacute;forme.

Le monde dans un tableau - Le peigne du Caravage

En 2014, un tableau retrouv&eacute;&nbsp;dans un grenier pr&egrave;s de Toulouse provoque une onde de choc dans le monde de l&rsquo;art. Apr&egrave;s examen, le cabinet d&rsquo;expertise parisien d&rsquo;&Eacute;ric Turquin attribue cette&nbsp;Judith d&eacute;capitant Holopherne &agrave;&nbsp;Michelangelo Merisi, dit le Caravage (1571-1610). R&eacute;alis&eacute; en 1607, le tableau, fascinant par son r&eacute;alisme cru et son jeu de lumi&egrave;re, est estim&eacute; entre 120 millions et 150 millions d&rsquo;euros.

&nbsp;

En tentant d&#39;analyser la fascination que suscite le Caravage, ce documentaire propose une immersion dans la vie tumultueuse du ma&icirc;tre italien. De Paris &agrave; Naples en passant par Londres et New York, il plonge en m&ecirc;me temps dans les arcanes du march&eacute; de l&rsquo;art, entre querelles d&rsquo;experts, strat&eacute;gies d&rsquo;acquisition des mus&eacute;es et enjeux financiers colossaux.

Une enqu&ecirc;te captivante sur les traces du chef-d&rsquo;&oelig;uvre&nbsp;Judith d&eacute;capitant Holopherne, d&eacute;couvert &agrave; Toulouse et attribu&eacute; au Caravage.

Les petits secrets des grands peintres

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