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Les grands esprits

2017

Comédie

France

14avis

Avec Denis Podalydès, une chronique, entre comédie et drame, de l'art et des manières de rapprocher les élèves de Victor Hugo.

 

Professeur agrégé de lettres pétri de certitudes, François Foucault enseigne à Henri-IV, lycée parisien réputé, face à l'élite des élèves. Un jour, alors qu'il s'étonne devant une cadre de l'Éducation nationale que de jeunes enseignants inexpérimentés soient nommés dans des établissements de banlieue, celle-ci lui propose de rédiger un rapport en immersion dans l'un d'eux, classé en réseau d'éducation prioritaire (REP). Fébrile quand il débarque à Stains, François Foucault ne tarde pas à se heurter à la loi du collège. Ce parachutage va l'inciter à réinventer ses méthodes, notamment pour rallier à la noble cause des lettres le récalcitrant Seydou, en lui faisant découvrir Les misérables.


Dans la série des films sur la vie mode d'emploi des professeurs en zone sensible, la partition douce-amère des Grands esprits met en scène, sur fond de panne d'ascenseur social, l'affrontement de deux mondes, enseignants et élèves, dans la jungle scolaire. En quête de trêve fragile, les uns et les autres tâtonnent avec les maigres moyens du bord, loin des couloirs du ministère de la rue de Grenelle. Entre comédie et drame, cette chronique déclinée sur une année s'attache à la figure de Seydou – formidable Abdoulaye Diallo – pour raconter la précarité violente des cités, le conseil de discipline comme aveu d'échec d'un corps enseignant démuni, mais aussi la puissance émancipatrice de l'éducation à force d'engagement. "Ennemi de classe" de François Foucault à son arrivée, l'adolescent indocile contribue à lui dessiller le regard pour finir par incarner le combat de l'agrégé pour l'égalité des chances. S'appuyant sur sa propre immersion au long cours au collège Barbara de Stains, le lieu du tournage, le réalisateur Olivier Ayache-Vidal a associé à son projet les élèves de cet établissement de Seine-Saint-Denis. Lesquels insufflent au film une énergie rageuse et un plaisir manifeste du jeu, face à un Denis Podalydès en prof des beaux quartiers aussi lunaire que sincère. Un état des lieux des failles de l'école républicaine comme un appel à la mobilisation.

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