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Le septième continent

1989

Drame

Autriche

0avis

Récompenses:

Festival International Du Film De Locarno 1989 - Léopard de bronze

Festival de Cannes 1989 - Quinzaine Des Réalisateurs

  La lente désintégration d’une famille autrichienne sans histoire... Le premier film de Michael Haneke (1989).

Trois ans dans la vie d’une famille autrichienne idéale : du père, Georg, cadre dans une grande entreprise pétrochimique, à la mère, Anna, gérante d’un cabinet d’opticiens, à leur adorable fillette, Eva, tout leur quotidien respire le succès professionnel et la réussite matérielle sans faille. Pourtant, derrière la façade de respectabilité et de bonheur, la répétition des gestes et des mondanités laisse peu à peu deviner un malaise profond et indéfinissable, qui va aller en s’accentuant, jusqu’à la mise en place du projet froid, méthodique et consenti tant par le couple que par l’enfant de leur suicide collectif.

Chronique d’une mort annoncée
Inspiré d’un fait divers réel, Le septième continent apparaît encore aujourd’hui comme l’une des déconstructions les plus dérangeantes du modèle familial occidental. Avec une froideur clinique, Michael Haneke y observe la lente désintégration d’une famille sans histoire, en se gardant bien de donner une explication psychologique à son autodestruction. Dès ce coup d’essai, le cinéaste impose certains de ses codes visuels, en particulier la présence de la télévision au centre du salon vue comme un miroir hypnotique et décérébrant, et un montage au scalpel, où de longs plans séquences anti-spectaculaires se voient tranchés par des coupes soudaines au beau milieu des scènes et des gestes, pour mieux annoncer la violence à venir et distiller un malaise indistinct chez le spectateur. Une grammaire cinématographique d’une précision redoutable que Haneke ne va cesser de perfectionner, jusqu’à atteindre la réputation de l’un des plus grands formalistes de son temps, en même temps que celle d’un moraliste sévère, brandissant à ses contemporains un miroir sans complaisance du conformisme délétère dans laquelle les enferme la société de consommation.  

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