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Le plaisir

1952

Comédie

France

2avis

Par Max Ophuls, trois brillantes variations sur le plaisir où pointent ironie, tristesse et mélancolie.

Trois contes de Maupassant sont racontés par l’écrivain lui-même. Dans Le masque, un vieil homme, ancien coiffeur courtisé des dames, continue à fréquenter assidûment les dancings, par regret de sa jeunesse envolée. Lors de ces virées, il porte un masque. La maison Tellier relate l’émoi occasionné dans un petit port de la Manche par la fermeture d’une maison close. Au grand désespoir des clients réguliers, la patronne est partie assister à la communion de sa nièce. Dans Le modèle, un peintre se lasse de son modèle après une brève aventure. La jeune femme, par désespoir, se jette par la fenêtre et se rompt les jambes. L’artiste, touché, décide d’épouser la malheureuse…


Rien ne sert de fuir le sérieux dans le divertissement, il finit toujours par vous rattraper ! De fait, il règne dans Le plaisir une lancinante atmosphère de gravité. Comme dans La ronde, son précédent film, Max Ophuls démystifie grivoiserie et jouissance pour leur opposer le nécessaire sérieux de l’existence. Le palais de la danse (dans Le masque) et la Maison Tellier (dans le sketch suivant) ne servent pas de prétextes à un vaudeville polisson. Ils sont des antichambres de l’enfer ophulsien. Si les couleurs sont si vives, les mouvements de caméra, incessants, les dialogues si percutants, c’est pour mieux souligner la vanité du sensuel. Le plaisir est chose facile ; le bonheur, une autre affaire. Voilà pourquoi le réalisateur confronte la satisfaction des sens avec l’amour, la pureté et la mort. D’un côté le fugace et le superficiel, de l’autre l’authentique, l’éternel. Dans Le plaisir, Max Ophuls se révèle moraliste et poète.

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