1881. Dans l'Angleterre victorienne, les chats ne sont pas encore considérés comme des animaux de compagnie à part entière. Louis Wain, jeune illustrateur fantasque mais doué et rapide (il dessine des deux mains) est engagé à l'Illustrated London News pour ses croquis. Le poste l’attire peu : selon Louis, très dispersé et sujet à des crises de délire, ses travaux les plus importants concernent l'électricité, qui le fascine, et cet opéra qu'il compose, sans aucun bagage classique. Le jeune homme se rapproche d'Emily, la gouvernante engagée pour instruire ses sœurs. Six mois après leur mariage et tandis qu'Emily apprend une nouvelle terrible concernant sa santé, le couple découvre dans son jardin un chat frigorifié sous l'averse. Alors que, bientôt, Louis déborde d'esquisses et de portraits de félins, son mentor à l'Illustrated London News décide d'en faire paraître deux pages, dans le numéro de Noël… 
 
Excentricité visuelle 
"Leur morphologie évolue avec leur degré de domestication. Leur tête se développera, comme leur cerveau. Ils deviendront bleus. Debout sur leurs pattes arrière, ils parleront notre langue." C’est le genre de croyances fermement ancrées dans le cerveau de Louis Wain (Benedict Cumberbatch, toujours impeccable), diagnostiqué sur le tard schizophrène, et qui terminera sa vie en hôpital psychiatrique. Plutôt que d'éviter ce sujet difficile, le réalisateur Will Sharpe en fait une composante de l'esthétique de son biopic. L'excentricité visuelle du film fait écho aux délires de son sujet, notamment à l'obsession féline qui le rendit célèbre. Mention spéciale à la bande originale, tout en miaulements, et aux guest-stars (fans de chats ?) qui agrémentent le film, au premier rang desquels Olivia Colman en narratrice, ou encore Taika Waititi et même… Nick Cave !