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La loi de Téhéran

2021

Policier

Iran

16avis

Récompenses:

REIMS POLAR 2021 - GRAND PRIX

  Un inspecteur de l’antidrogue à Téhéran lance ses hommes contre un insaisissable trafiquant qui inonde la ville de crack... Mené de main de maître par Saeed Roustayi ("Leila et ses frères"), un thriller étourdissant.

En Iran, la sanction pour possession de drogue est la même que l’on ait 30 g ou 50 kg sur soi : la peine de mort. Dans ces conditions, les narcotrafiquants n’ont aucun scrupule à jouer gros et la vente de crack a explosé. Bilan : 6,5 millions de personnes ont plongé. Au terme d'une traque de plusieurs années, Samad, flic obstiné aux méthodes expéditives, met enfin la main sur le parrain de la drogue Nasser K. Alors qu’il pensait l'affaire classée, la confrontation avec le cerveau du réseau va prendre une toute autre tournure...


La critique des Fiches du Cinéma
Inspiré d’affaires véridiques, ce deuxième long métrage du réalisateur de Life and Day (2016, inédit en France) démarre en trombe et, d’emblée, se distingue par son rythme trépidant (reposant pour beaucoup sur la variété des cadrages et des mouvements de caméra) et la sensation d’oppression qu’il diffuse. Cette surtension formelle sert un propos hautement politique, au sens étymologique du terme, sur le phénomène du crack en Iran, venu du voisin afghan, et dont le film associe la consommation exponentielle à la pauvreté gangrénant les couches les plus indigentes du pays. À ce titre, le policier Samad et le dealer Naser semblent se renvoyer, en miroir, une même volonté de s’en sortir. D’aucuns pourront légitimement regretter une deuxième partie un peu moins sous adrénaline, frôlant le film de procès, peu avare en larmes et davantage centrée sur Naser. Mais sans doute était-ce là le prix à payer pour éviter tout manichéisme. En effet, de façon ambigüe, le réalisateur appuie sur l’envie sincère de Naser d’épargner aux siens la misère quand Samad, lui, tente de récupérer sa femme, dont il est divorcé, à la seule fin d’être promu - le mariage étant en la matière une condition sine qua non. L’autre aspect étonnant consiste à découvrir à quel point le statut de policier est fragile, jusqu’à susciter des concurrences malsaines entre collègues. Certes, Saeed Roustaee n’attaque de front ni l’État ni la religion. Néanmoins, face à la noirceur qui se dégage de l’ensemble, et plus précisément de la séquence, glaciale, de la pendaison - suivie de la démission du héros -, ainsi que du discours désabusé prononcé par le juge à la fin, on se demande comment le film a échappé aux foudres de la censure. Un polar fort, valant donc également pour son courageux engagement.

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