

La guerre selon Charlie Wilson
Metadata du programme
- Biopic•
- Cinéma•
- États-Unis•
- 1h45•
- 2008•
- VO
- VF
Description du programme
Avec Tom Hanks, Philip Seymour Hoffman et Julia Roberts au sommet, une réjouissante comédie politique de Mike Nichols.
1980. Alors qu’il fait trempette dans un spa de luxe, entre rails de coke, scotch et escort girls, Charlie Wilson, discret représentant démocrate du Texas au Congrès et jouisseur patenté, découvre au JT qui défile sur grand écran la résistance afghane à l’invasion soviétique. Pris de passion pour les moudjahidine comme d’autres sont touchés par la grâce, il entreprend alors de les aider à chasser les Russes hors de leur pays. Trouvant en Gust Avrakotos, un électron libre de la CIA à l’anticommunisme viscéral, et en Joanne Herring, une milliardaire texane chrétienne fondamentaliste, de précieux alliés, Wilson réussit à obtenir un financement stratosphérique pour armer les combattants afghans jusqu’à la victoire, voire influer sur le cours de la géopolitique mondiale…
Croisade d’amateurs
Déconcertant par son scénario plutôt baroque, La guerre selon Charles Wilson est pourtant bel et bien inspiré d’une ahurissante histoire vraie, consignée dans un best-seller par le reporter américain George Crile, lequel avait couvert et documenté le financement par les États-Unis du premier djihad en Afghanistan au crépuscule de la guerre froide. Trouvant matière à comédie dans cette diplomatie grand-guignolesque orchestrée par un second couteau aussi perché que persuasif, Mike Nichols s’en empare avec un irrésistible sens de l’ironie. Raillant au passage la démocratie US, sa chronique satirique offre au trio de protagonistes archétypaux de l’Amérique sûre de son bon droit une partie dont les enjeux stratégiques les dépassent mais qu’ils remportent avec un succès inespéré. Avec, en prime, la certitude d’œuvrer, chacun à sa manière, en bienfaiteur de l’humanité. Dialogues ciselés et mise en scène hollywoodienne efficace, cette improbable et tourbillonnante croisade d’amateurs en Afghanistan est emmenée par un casting idéal qui contribue avec brio à sa distance amusée et au second degré : Tom Hanks, séducteur local arrimé à son fauteuil d’élu texan avec attachée parlementaire dévouée, le regretté Philip Seymour Hoffman en fils d’immigré grec ultraconservateur à la bannière étoilée dans les yeux et Julia Roberts, milliardaire fatale dont l’intégrisme tolère quand même les adultères. Alors que la guerre en Afghanistan, "Vietnam de l’URSS", a auguré de la chute de l’empire, un regard aussi inattendu que réjouissant.