à ne pas rater
à ne pas rater
à ne pas rater
à ne pas rater
à ne pas rater

La bataille d'Airbus

2023

Économie

France

7avis

En 2013, le géant Airbus est poursuivi pour des soupçons de corruption par les autorités américaines. Les dessous de cette affaire.

En 2013 éclate une affaire qui plonge l'avionneur européen Airbus dans la tourmente. La CIA soupçonne le groupe d'user de corruption à grande échelle, faussant le jeu de la concurrence face à son principal concurrent, le géant américain Boeing. Conscient de la grave menace qui pèse sur l'entreprise, Tom Enders, alors PDG d'Airbus, lance en urgence une vaste "opération mains propres" pour assainir les pratiques commerciales. Le précédent de l'affaire Alstom suffit à faire frémir dans les hautes sphères : visée par une plainte américaine en 2014, la multinationale française vient d'être rachetée par l'américain General Electric au terme d'un extraordinaire feuilleton juridico-financier. Cette fois, l'Europe, dotée de nouvelles armes législatives, est en mesure de contre-attaquer...

Arme juridique

Les États-Unis disposent d'une arme redoutable pour défendre leurs intérêts commerciaux : l'extraterritorialité de leur droit. La justice fédérale peut ainsi poursuivre et sanctionner toute entreprise qui enfreint les lois américaines dès lors qu'elle réalise des transactions en dollars ou utilise les services de sociétés basées outre-Atlantique. En condamnant des groupes étrangers à des amendes astronomiques, les tribunaux sont susceptibles de les pousser à la faillite ou, du moins, de les faire sérieusement vaciller.

Comment Airbus est-il parvenu à échapper à ce sort ?

Montée comme un polar, cette enquête captivante retrace l'implacable engrenage judiciaire de l'"affaire Airbus" et ses multiples rebondissements, jusqu'à son dénouement en janvier 2020. Où l'on apprend, entre autres, que l'avionneur doit son salut à la loi Sapin 2, votée en 2016 pour aligner le droit français sur celui des États-Unis : elle lui a permis d'engager une procédure inédite d'autodénonciation devant les autorités anticorruption françaises, britanniques et états-uniennes. Verdict : une amende de "seulement" 3,6 milliards d'euros, dont 2,1 milliards versés au Trésor public français, contre 526 millions aux Américains. Une incroyable saga où se croisent espions, magistrats et avocats d'affaires, qui dévoile un pan méconnu de la guerre économique impitoyable menée par les États-Unis contre ses alliés européens.

Galerie photos

Vous aimerez peut-être aussi...