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Chroniqueur de Recife et observateur aigu des tensions sociales au Brésil, Kleber Mendonça Filho compose un cinéma politique qui donne une visibilité singulière à sa ville natale, affirmant une contre-image face aux récits venus de Hollywood.

Portraits fant&ocirc;mes est un voyage multidimensionnel dans la ville de Recife, capitale br&eacute;silienne de Pernambuco, &agrave; travers le temps, le cin&eacute;ma, le son, l&rsquo;architecture et l&rsquo;urbanisme. Cette visite impressionniste qui associe l&rsquo;archive, la fiction, l&rsquo;extrait de film, les souvenirs personnels est &agrave; la fois une cartographie de la ville et un hommage &agrave; la salle de cin&eacute;ma qui tout au long du XX&egrave;me si&egrave;cle a &eacute;t&eacute; ce lieu de convivialit&eacute;, r&eacute;ceptacle des r&ecirc;ves, des espoirs et des &eacute;motions. Dans cette d&eacute;ambulation ludique, les individus se confondent avec les personnages, les lieux avec les d&eacute;cors, les paroles avec les dialogues.

Retratos Fantasmas

Un reportage magnifique de Kleber Mendon&ccedil;a Filho, sur la transmission des images et des sons.

Portraits fantômes

Dans un futur proche… Le village de Bacurau dans le sertão brésilien fait le deuil de sa matriarche Carmelita qui s’est éteinte à 94 ans. Quelques jours plus tard, les habitants remarquent que Bacurau a disparu de la carte.&nbsp;En bonus avec l'achat :- Recife Frio (2009, 24 mn), un court-métrage de Kleber Mendonça Filho- Entretien avec les réalisateurs par Olivier Père (7 mn)

Quelque part entre &ldquo;Mad Max&rdquo;, John Carpenter et le western &agrave; la Sam Peckinpah, ce film &eacute;trange, captivant et violent, est aussi une m&eacute;taphore du Br&eacute;sil actuel. Impressionnant !

Bacurau

La vie dans un quartier de classe moyenne de la zone sud de Recife est perturb&eacute;e par l&rsquo;arriv&eacute;e d&rsquo;une soci&eacute;t&eacute; de s&eacute;curit&eacute; priv&eacute;e. La pr&eacute;sence de ces hommes est source de tranquillit&eacute; pour certains et de tension pour d&rsquo;autres, dans une communaut&eacute; qui semble avoir beaucoup &agrave; craindre. Une chronique br&eacute;silienne, une r&eacute;flexion sur l&rsquo;histoire, la violence et le bruit.

 
La critique des Fiches du Cin&eacute;ma 
Intriguant et remarquablement ma&icirc;tris&eacute;, Les Bruits de Recife propose un cin&eacute;ma tout &agrave; fait original. Chronique r&eacute;aliste du Br&eacute;sil d&#39;aujourd&#39;hui, critique acerbe d&#39;une classe moyenne d&eacute;connect&eacute;e du reste de la soci&eacute;t&eacute;, western urbain parcouru d&#39;&eacute;clats fantastiques, ce r&eacute;cit inclassable embrasse avec une singuli&egrave;re aisance la complexit&eacute; d&#39;un pays. &Agrave; une intrigue sociologiquement &eacute;difiante, Mendon&ccedil;a Filho pr&eacute;f&egrave;re une succession de tranches de vie, en apparence banales, mais dont le traitement formel ne l&#39;est aucunement. Le son, tout d&#39;abord, est d&#39;une pr&eacute;cision qui confine &agrave; l&#39;&eacute;tranget&eacute;. Il agit comme un r&eacute;v&eacute;lateur d&#39;une r&eacute;alit&eacute; ineffable et inqui&eacute;tante au-del&agrave; du visible. Il interroge, par sa clart&eacute;, son fourmillement ou son absence, le sens de chaque sc&egrave;ne. La cam&eacute;ra alterne quant &agrave; elle travellings raffin&eacute;s, plans savamment compos&eacute;s et prises de vue &agrave; l&#39;&eacute;paule, dans un Cin&eacute;mascope splendide magnifiant une mise en sc&egrave;ne tout en &eacute;conomie et en subtilit&eacute;. Jamais didactique, le r&eacute;alisateur br&eacute;silien fait le portrait &eacute;loquent d&#39;une petite bourgeoisie molle prosp&egrave;re, sans vice particulier mais d&#39;une profonde condescendance &agrave; l&#39;&eacute;gard des subalternes. Mais ce que le film met aussi en sc&egrave;ne, c&#39;est le retour du refoul&eacute; historique dans un pays o&ugrave; l&#39;esclavage, aboli en 1888, fut massif et s&#39;&eacute;tala sur pr&egrave;s de quatre si&egrave;cles. Sous le vernis du pays &eacute;mergent multiculturel et pacifi&eacute; ressurgissent des rapports de domination archa&iuml;ques aux cons&eacute;quences sociales bien r&eacute;elles. En s&#39;int&eacute;ressant &agrave; ce retour d&#39;un pass&eacute; non sold&eacute; car pas suffisamment questionn&eacute;, Mendon&ccedil;a Filho, tout en restant r&eacute;solument local, touche &agrave; l&#39;universel et interroge notre propre histoire. _G.R.

La chronique stylis&eacute;e d&rsquo;une rue bourgeoise de Recife rong&eacute;e par le fantasme de l&rsquo;ins&eacute;curit&eacute;.

Les bruits de Recife

En compétition officielle au Festival de Cannes 2025

Kleber Mendonça Filho

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