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Kasparov, rebelle sur l'échiquier

2024

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France

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L'extraordinaire destin de Garry Kasparov, devenu en 1985 le plus jeune champion du monde de l'histoire des échecs.

Regard de défi, attaques dévastatrices, rage de vaincre… Son style de jeu unique a fait de lui une légende des échecs, qu’il a dominés outrageusement de 1985 à 2000. Né en 1963 à Bakou, d’un père juif azéri, décédé lorsqu’il avait 7 ans, et d’une mère d’origine arménienne, qui sacrifiera sa carrière pour l’amener au sommet, Garry Weinstein forge son génie en observant ses parents s’affronter. À une époque où la guerre froide se joue aussi sur l’échiquier, le prodige – qui a russifié son nom afin d’échapper aux discriminations antisémites – voit pourtant son ascension entravée, le pouvoir soviétique ayant déjà son champion du monde : Anatoli Karpov, qui a lavé l’humiliation de la nation après le titre de l’Américain Bobby Fischer en 1972. En février 1985, Kasparov dénonce ainsi une décision politique lorsque le président de la Fédération internationale d’échecs interrompt le match l’opposant à son compatriote sans désigner de vainqueur. L’affrontement reprendra sept mois plus tard, dans une URSS désormais dirigée par Gorbatchev, dont les velléités réformatrices s’accordent avec l’image de trublion du challengeur. Après vingt-quatre parties, Kasparov devient, à 22 ans, le plus jeune champion du monde de l’histoire. En 1997, celui qui se pensait indétrônable cède pourtant face à l’ordinateur Deep Blue d’IBM, avant d’abandonner sa couronne trois ans plus tard à Vladimir Kramnik. Désormais, il luttera sur le terrain politique, faisant de Vladimir Poutine son adversaire principal… 

Espionnage et coups bas 
Émaillé d’extraits de ses plus grands matchs, ce documentaire réunit une foule d’archives rares et des interviews passionnantes (anciens entraîneur et manageur de Kasparov, grand maître, journalistes, ex-agent du KGB…) pour retracer le parcours de "l’ogre de Bakou", en exil forcé depuis une dizaine d’années. Plongeant dans l’univers trouble des 64 cases, sur fond de faux-semblants, d’espionnage et de basses intrigues, il ressuscite la rivalité mythique qui opposa le champion rebelle à Karpov, "Homo sovieticus" idéal, devenu député de la Douma. De son enfance caucasienne à son inscription récente sur la liste des "terroristes et extrémistes" établie par le Kremlin, ce portrait digne d’un polar met ainsi en lumière l’engagement politique de Kasparov, dont le destin raconte en creux celui de l’URSS.  

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