Été 1914. Alors que la Première Guerre mondiale vient d’éclater, tout un pan de la jeunesse européenne s’apprête à endosser l’uniforme. En France, le lieutenant Audebert abandonne, inquiet, sa jeune épouse enceinte et alitée pour rejoindre son unité. De son côté, le jeune ténor de l’Opéra de Berlin Nikolaus Sprink fait ses adieux à sa compagne, la soprano danoise Anna Sörensen. En Écosse, Palmer, un prêtre anglican, se porte volontaire en tant qu'auxiliaire de santé pour accompagner les hommes de son village. La veille de Noël, l'armée allemande occupe un village de la Somme et les troupes françaises et écossaises lui font face. Une trêve officieuse s’organise pour que chaque régiment puisse enterrer ses morts tombés dans le no man’s land. Entre les tranchées, des soldats échangent bientôt de menus services et partagent des parties de football. 
 

Horreur insensée
Christian Carion signe une fresque historique poignante en ressuscitant ces moments de fraternisation réels qui restèrent longtemps tabous. Servi par un brillant casting international – chacun parlant dans sa langue respective –, son film s’attache à une poignée de personnages issus de différentes nations engagées dans le conflit. Sous le feu incessant de la mitraille et des assauts sanglants, les deux camps – Français et Écossais d’un côté, Allemands de l’autre – sont plongés dans le même enfer des tranchées, condamnés à de lourdes pertes pour reprendre quelques mètres aux lignes ennemies. L’irruption inattendue d’une soprano (doublée par Natalie Dessay) et d’un ténor (auquel Rolando Villazón prête sa voix) entonnant des chants de Noël offre aux soldats une accalmie qui rend d’autant plus insensée l’horreur des combats. Une parenthèse dont ils devront, ensuite, payer le prix, leurs états-majors goûtant peu ce qui fut considéré comme de la haute trahison.