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Le cinéma de Jacques Demy : comédies musicales, contes et pas de côté

&quot;Apr&egrave;s avoir fait un film de fiction sur l&#39;enfance de Jacques (<a href="https://boutique.arte.tv/detail/jacquot_de_nantes">Jacquot de Nantes</a>), mon intention a &eacute;t&eacute; de faire un documentaire &ndash; relativement objectif &ndash; sur Jacques Demy, adulte et cin&eacute;aste. J&#39;ai recueilli des t&eacute;moignages et suscit&eacute; des r&eacute;actions. J&#39;ai moi-m&ecirc;me apport&eacute; des souvenirs et des documents sur lui mais j&#39;ai souvent pass&eacute; le relais &agrave; ses amis, &agrave; ses proches, aux acteurs et actrices qui ont travaill&eacute; avec lui, &agrave; des &quot; fans &quot; et &agrave; trois demoiselles qui ne l&#39;ont pas connu mais qui circulent naturellement dans son univers.&quot; Agn&egrave;s Varda

UNIVERS DE JACQUES DEMY (L')

Evocation de la vie et de la carri&egrave;re de Jacques Demy.

L'univers de Jacques Demy

Puis, il a voulu faire du cin&eacute;ma, mais son p&egrave;re lui a fait &eacute;tudier la m&eacute;canique. C&#39;est de Jacques Demy qu&#39;il s&#39; agit et de ses souvenirs. C&#39;est une enfance heureuse qui nous est cont&eacute;e, malgr&eacute; les &eacute;v&egrave;nements de la guerre et de l&#39;apr&egrave;s-guerre. &laquo; Tout ce que l&rsquo;on aime voir au cin&eacute;ma : l&rsquo;authenticit&eacute; et le r&ecirc;ve, la tendresse et l&rsquo;intelligence. &raquo; 
Fran&ccedil;oise Maupin, Figaroscope, mai 1991

JACQUOT DE NANTES \EVOCATION D'UNE VOCATION

Il &eacute;tait une fois un gar&ccedil;on, &eacute;lev&eacute; dans un garage o&ugrave; tout le monde aimait chanter. C&#39;&eacute;tait en 1939, il avait 8 ans, il aimait les marionnettes et les op&eacute;rettes.

Evocation d'une vocation

Jacquot de Nantes

&Agrave; Nantes, en 1955, les CRS dispersent violemment les ouvriers des chantiers navals, en gr&egrave;ve depuis des semaines, qui manifestent pacifiquement avec leurs familles. Par la fen&ecirc;tre, Mme Langlois, une veuve prompte &agrave; noyer sa m&eacute;lancolie dans le muscadet, regarde son locataire, un m&eacute;tallo nomm&eacute; Fran&ccedil;ois Guilbaud, battre en retraite dans un nuage de lacrymo. Le jeune ouvrier occupe sans le savoir la chambre d&#39;&Eacute;dith, sa fille, qui ne met plus les pieds chez sa m&egrave;re depuis son mariage. Le jour m&ecirc;me, pourtant, celle-ci d&eacute;barque pour r&eacute;v&eacute;ler que son &eacute;poux avare, jaloux et impuissant lui fait vivre un enfer, et qu&#39;une cartomancienne lui pr&eacute;dit une grande passion avec un m&eacute;tallurgiste. Pourrait-il s&#39;agir de ce Fran&ccedil;ois mentionn&eacute; par sa m&egrave;re ? Le jeune homme, lui, a rendez-vous avec Violette, la timide vendeuse qui l&#39;aime &agrave; sens unique&hellip;&nbsp; 
 
Au diapason&nbsp;

 
Extraordinaire en baronne d&eacute;chue et alcoolique qui &quot;emmerde les bourgeois&quot;, Danielle Darrieux expose en vers et en musique les sentiments contradictoires que lui inspire son locataire, tandis que Dominique Sanda cherche son destin en talons hauts, nue sous son vison&hellip; M&ecirc;me si les premiers mots de ce film &quot;en chant&eacute;&quot; ne sont gu&egrave;re enchanteurs (&quot;Police, milice, flicaille, racaille&quot;), la touche Demy y &eacute;clate d&rsquo;embl&eacute;e. Le polo rose de Fran&ccedil;ois (Richard Berry), la robe pastel de sa Violette se d&eacute;tachent sur le gris-bleu des rues de Nantes, o&ugrave; une authentique gr&egrave;ve de quatre mois a immobilis&eacute; les chantiers navals en 1955. Mais dix-neuf ans apr&egrave;s la douceur d&eacute;chirante des&nbsp;Parapluies de Cherbourg, le cin&eacute;aste insuffle &agrave; ce qu&#39;il qualifia de &quot;tragi-com&eacute;die musicale&quot; des teintes nouvelles, plus &acirc;pres, &eacute;tranges et v&eacute;n&eacute;neuses. Entre m&eacute;lo flamboyant, conte social et humour &agrave; contre-pied, il multiplie les audaces et les ruptures de ton. Malgr&eacute; la belle partition de Michel Colombier, la force des dialogues en rimes, int&eacute;gralement chant&eacute;s, la splendeur du couple vedette et une critique enthousiaste, le public a boud&eacute; le film &ndash; comme le jury des C&eacute;sar, qui ne lui a rien accord&eacute; en d&eacute;pit de neuf nominations. S&#39;il fut &agrave; contretemps de son &eacute;poque,&nbsp;Une chambre en ville&nbsp;vibre au diapason de la n&ocirc;tre.&nbsp;

Jacques Demy signe avec cette "tragi-comédie musicale" intégralement chantée l'un de ses chefs-d'œuvre.&nbsp;

Une chambre en ville

La reine mourante d&rsquo;un royaume enchant&eacute; ordonne &agrave; son mari de n&rsquo;&eacute;pouser en secondes noces qu&rsquo;une femme plus belle qu&rsquo;elle. Or, seule sa fille la surpasse en gr&acirc;ce et en beaut&eacute;. Le roi demande la main de cette derni&egrave;re. La f&eacute;e des Lilas conseille alors &agrave; sa filleule de feindre les plus extravagants caprices afin de d&eacute;courager les assauts paternels. En dernier recours, la princesse exige la peau de l&rsquo;&acirc;ne qui prodigue chaque jour, en guise de crottin, des monceaux de pi&egrave;ces d&rsquo;or...

&nbsp;

&Agrave; l&rsquo;origine, les contes de Perrault ne s&rsquo;adressaient pas aux enfants. Un vieux monsieur amoureux de sa fille, un prince neurasth&eacute;nique &agrave; qui les m&eacute;decins prescrivent &quot;l&rsquo;hymen&quot; en guise de rem&egrave;de, un doigt qui cherche son anneau : autant de th&egrave;mes pas vraiment catholiques... Loin de le trahir,&nbsp;Jacques Demy&nbsp;d&eacute;voile les implications cach&eacute;es du conte et en restitue toute la saveur. Pointes d&rsquo;humour suggestives et allusions gauloises ne manquent pas, si l&rsquo;on veut bien les entendre. Les trouvailles ing&eacute;nieuses de mise en sc&egrave;ne, les inoubliables refrains de&nbsp;Michel Legrand,&nbsp;l&rsquo;influence manifeste de Cocteau, la beaut&eacute; des costumes&nbsp;font de&nbsp;Peau d&rsquo;&acirc;ne&nbsp;un enchantement pour les yeux. Une f&ecirc;te pour les petits comme pour les grands, &agrave; d&eacute;couvrir dans sa version restaur&eacute;e de 2014.

Sous la baguette magique de Jacques Demy, port&eacute;e par les m&eacute;lodies enchanteresses de Michel Legrand, la f&eacute;erie du cin&eacute;ma revisite le conte pour un moment de pur plaisir.

Peau d'âne

Delphine et Solange sont deux jumelles de 25 ans, ravissantes et spirituelles. Delphine, la blonde, donne des leçons de danse et Solange, la rousse, des cours de solfège. Elles vivent dans la musique comme d'autres vivent dans la lune et rêvent de rencontrer le grand amour au coin de la rue. Justement des forains arrivent en ville. Justement ils fréquentent le bar que tient la mère des jumelles. Une grande foire se prépare et un marin rêveur cherche son idéal féminin... Version restaurée 2010

&quot;Faire un film dont le sentiment serait joyeux, faire en sorte que le spectateur soit apr&egrave;s la projection moins maussade qu&#39;il ne l&#39;&eacute;tait en entrant dans la salle.&quot; Jacques Demy

Les demoiselles de Rochefort

Cherbourg, novembre 1957. Genevi&egrave;ve tient avec sa m&egrave;re, madame Emery, un magasin de parapluies. Elle aime passionn&eacute;ment Guy, un garagiste avec qui elle projette de se marier. Mais le jeune homme est appel&eacute; sous les drapeaux en Alg&eacute;rie. La veille de son d&eacute;part, Genevi&egrave;ve s&rsquo;offre &agrave; lui en gage de fid&eacute;lit&eacute;. Quelque temps plus tard, enceinte et sans nouvelles de Guy, elle finit par c&eacute;der &agrave; la pression maternelle et &eacute;pouse Roland Cassard, un riche diamantaire. En mars 1959, quand Guy rentre de la guerre, Genevi&egrave;ve a quitt&eacute; Cherbourg&hellip;

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&quot;Les parapluies de Cherbourg sont faits sur les mouvements du c&oelig;ur. Ce sont les moments d&rsquo;une existence dont le souvenir est une musique.&quot; Enti&egrave;rement chant&eacute;, transcend&eacute; de bout en bout par la partition de Michel Legrand et la mise en sc&egrave;ne l&eacute;g&egrave;re de Demy, ce chef-d&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;audace et d&rsquo;&eacute;motions continue de bouleverser, plus de cinquante ans apr&egrave;s sa r&eacute;alisation. C&rsquo;est pour le sauver d&rsquo;une disparition programm&eacute;e que la soci&eacute;t&eacute; Cin&eacute;-Tamaris a entrepris sa num&eacute;risation. Un projet qui a abouti&nbsp;gr&acirc;ce au soutien de m&eacute;c&egrave;nes, d&rsquo;organisations comme le Festival de Cannes &ndash; o&ugrave; le film restaur&eacute; a &eacute;t&eacute; pr&eacute;sent&eacute; en avant-premi&egrave;re en mai 2013&ndash;, mais aussi d&rsquo;internautes g&eacute;n&eacute;reux (sollicit&eacute;s via une plate-forme de financement participatif). C&rsquo;est cette version qui propos&eacute;e ici, pour que perdure la magie Demy.

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Version restaur&eacute;e (2013)

La derni&egrave;re version restaur&eacute;e du film &quot;en-chant&eacute;&quot; et d&eacute;chirant de Jacques Demy sur un premier amour an&eacute;anti par la guerre d&rsquo;Alg&eacute;rie.

Les parapluies de Cherbourg

Jean arrive &agrave; Nice. Au casino, il d&eacute;couvre le jeu et une joueuse, Jackie. Entre eux, c&#39;est la passion et la fascination. Est-ce l&#39;un pour l&#39;autre, ou pour le jeu ? Jean, encore gauche, fait son &eacute;ducation sentimentale. Jackie joue.

BAIE DES ANGES (LA)

&quot;J&#39;ai voulu d&eacute;monter et d&eacute;montrer le m&eacute;canisme d&#39;une passion. Cela pouvait &ecirc;tre aussi bien l&#39;alcool que la drogue, par exemple. Ce n&#39;&eacute;tait pas le jeu en soi.&quot; Jacques Demy

Baie des anges (La)

Nantes 1960. Lola, danseuse de cabaret, &eacute;l&egrave;ve un gar&ccedil;on dont le p&egrave;re, Michel, est parti depuis sept ans. Elle l&#39;attend, elle chante, danse et aime &eacute;ventuellement les marins qui passent. Roland Cassard, ami d&#39;enfance retrouv&eacute; par hasard, devient tr&egrave;s amoureux d&#39;elle. Mais elle attend Michel... 
 
Version restaur&eacute;e 2012

&quot;Ca me plaisait beaucoup de faire quelque chose sur la fid&eacute;lit&eacute;, la fid&eacute;lit&eacute; &agrave; un souvenir et d&#39;y m&eacute;ler mes souvernirs de Nantes.&quot; Jacques Demy

Jacques Demy

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