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Gloria Mundi

2019

Drame

France

8avis

  Robert Guédiguian filme le révoltant engrenage de la précarité dans un monde livré à l’ultralibéralisme.

À la naissance de la petite Gloria, Sylvie prévient son ex-mari, Daniel, qu’il est grand-père. Libéré après de longues années d’incarcération, celui-ci retrouve à Marseille une famille qui a refait sa vie sans lui et lutte pour tenir debout. Mathilda, sa fille, vient donc d’accoucher et son mari Nicolas se lance dans une carrière de chauffeur Uber pour subvenir à leurs besoins. Aurore, la sœur de Mathilda, et son époux Bruno sont propriétaires d’un dépôt-vente et s’en sortent bien. Lorsque Nicolas est agressé, cet équilibre fragile vole en éclats. Daniel va alors essayer de tout régler.


Fidèle à ses obsessions, Robert Guédiguian brosse le tableau social d’un Marseille des années 2010 qui oscille entre modernité et délabrement des quartiers défavorisés. Suivant cette famille cabossée et attachante, il décrit, d’un trait dénonciateur, l’ubérisation de la société et ses conséquences sur les corps qu’elle abîme. Tandis que les galères s’abattent sur Mathilda (Anaïs Demoustier) et Nicolas (Robinson Stévenin), et que leur couple se déchire, le cinéaste saisit la manière dont la précarité empiète sur l’intime. La faute, selon lui, au néolibéralisme, incarné par Bruno (Grégoire Leprince-Ringuet), qui, en plus de monnayer des rapports sexuels – en échange d’un poste de vendeuse dans son magasin –, promeut une nauséabonde rhétorique du "winner" contre les "minables" qu’il faudrait écraser. En découle une classe populaire divisée où le chacun pour soi règne en maître, que le cinéaste marseillais, accompagné de sa troupe habituelle (Gérard Meylan, Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin), filme avec colère et mélancolie. Dans ce combat perdu d’avance, seul Daniel, figure christique et ancien forçat, semble, tel un Jean Valjean, capable de rétablir la justice.

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