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Des femmes au salon

2022

Histoire

France

3avis

Sous l’Ancien Régime, des femmes fortunées ont promu savants et artistes, et ainsi ouvert la voie à l’émancipation féminine.   

Le 22 janvier 1981, Marguerite Yourcenar fait son entrée à l’Académie française "accompagnée d’une troupe invisible de femmes qui auraient dû recevoir beaucoup plus tôt cet honneur". La première "immortelle" de l’histoire rend ainsi hommage aux oubliées qui, sous l’Ancien Régime, notamment, ont favorisé la carrière d’une foule d’écrivains, de philosophes et de savants. La première d’entre elles, Catherine de Rambouillet, fuit la cour d’Henri IV pour réunir dans son hôtel particulier une société raffinée, entre conversations diurnes de ruelle et soirées dédiées aux arts. Une habituée des lieux, Madeleine de Scudéry, reçoit à son tour le samedi et devient l’ambassadrice de la préciosité, en signant de nombreux romans sous le nom de son frère académicien, Georges. Disparues à l’apogée de l’absolutisme, les ruelles renaissent après la mort du Roi-Soleil. Mme de Lambert tient alors le premier salon de l’histoire, antichambre des Lumières, et inaugure un âge d’or des sociétés savantes. Plus tard, à l’aube de la Révolution, la bourgeoise Marie-Thérèse Geoffrin et la noble Marie du Deffand, ennemies jurées, joueront de leur intelligence et de leurs deniers pour attirer les esprits les plus brillants, à l’instar de d’Alembert, qui a codirigé la rédaction de l’Encyclopédie, ou du mathématicien Nicolas de Condorcet, apôtre de l’égalité des sexes, qui ouvrira un salon avec son épouse Sophie.
 

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