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Dancer in the Dark

2000

Drame

Danemark, France

2avis

La chanteuse islandaise Björk et le Danois Lars von Trier ont concocté une comédie musicale décalée, fragile et impudique.

Dans une petite ville industrielle du nord des États-Unis, Selma, jeune immigrée tchécoslovaque, élève seule son fils de 12 ans. Elle cumule plusieurs emplois dans l’usine où elle travaille avec Cathy, avec qui elle partage tout. Selma adore la comédie musicale mais doit renoncer à sa passion à cause d’un mal qui bientôt n’échappe plus à personne : elle devient aveugle. Peu à peu, le quotidien se désagrège. Selma est obligée de refuser à Bill, son voisin et bienfaiteur, de lui prêter de l’argent pour rembourser des dettes qu’il veut cacher à sa femme. Selma et Bill se confient alors leurs secrets respectifs. Le lendemain, les économies de Selma ont disparu. Un vol qui va mener la jeune femme au meurtre…

Au nom du fils
Lars von Trier situe son film dans l’Amérique des années 1950, explorée à travers l’histoire d’une jeune mère qui se sacrifie pour son fils. Pour cette comédie musicale aux accents mélodramatiques, le réalisateur danois a été accusé d’abuser des rouages de la manipulation sentimentale. Il s’écarte en effet des principes du "Dogme" – le manifeste lancé en 1995 par de jeunes cinéastes et rejetant tout artifice technologique dans la réalisation – pour entrer de plain-pied dans l’univers kitsch du mélo. Mais, à l’instar de tous ses films, Dancer in the Dark s’inscrit dans le registre de la parodie, ici celle des comédies hollywoodiennes bien-pensantes. C’est aussi la parodie d’un procès perdu d’avance, où Selma se retranche dans le mutisme et lors duquel ses juges l’enferment dans l’image d’une "femme romantique indéniablement communiste, qui adorait Fred Astaire mais pas son pays". Cassures, caméra hésitante, cris et chuchotements s’enrichissent des brillantes orchestrations de Björk, pleines de vie et d’espoir : le contraste entre les deux univers, celui du réalisateur et celui de la chanteuse, est un des moteurs du film, dont l’unité est incarnée par une Björk/Selma époustouflante.

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