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Fresques de guerre, satires politiques, expérimentations radicales et comédies cultes : dans les années 70, le cinéma ose tout.

Né à Dantzig en 1924, Oscar, enfant miraculeusement précoce est un témoin attentif et railleur de tout ce qui se passe autour de lui. À l’âge de trois ans, il décide de mettre brutalement fin à sa croissance physique en chutant délibérément dans un escalier. Avec son petit tambour qui ne le quitte jamais, Oscar rythme l’histoire de sa famille, de sa ville natale et aussi celle de ce voisin redoutable qui terrifie et fascine ses compatriotes : le grand Reich allemand.

BLECHTROMMEL (DIE)

La version définitive du chef-d’oeuvre de Volker Schlöndorff, 20 minutes de séquences inédites.

Version longue

Le Tambour - Director's Cut 

Mari&eacute; &agrave; Jeanne, qui ne l&#39;aime plus, Frank Poupart vend des v&ecirc;tements de porte en porte. Ce jour-l&agrave;, il vient de fourguer sa derni&egrave;re robe de chambre. Comble du sordide, sa cliente lui propose de le payer avec sa ni&egrave;ce de 16 ans, Mona, qu&#39;elle prostitue. Ces deux paum&eacute;s s&#39;attachent l&#39;un &agrave; l&#39;autre. Mona pousse Frank &agrave; voler l&#39;argent de la vieille&hellip; 
 
Le z&eacute;ro infini 
Des Frank Poupart, on en croise dans tous les bars-tabacs de notre beau pays. On en exporte, m&ecirc;me. Chemise pelle &agrave; tarte, clope au coin des l&egrave;vres, ils boivent des Monaco en agitant les bras. Ils parlent haut ; ils engueulent leurs femmes ; ils &eacute;touffent leurs enfants de baisers maladroits. Comme ils disent, ils sont &quot;trop bons&quot;, et ils ajoutent &quot;trop cons&quot;. Comme on dit, &quot;faut pas les &eacute;nerver&quot;. Sinon ? Rien. &Eacute;ternels cocus, victimes d&eacute;sign&eacute;es, m&eacute;chants sans avenir, les Frank Poupart perdent toujours &agrave; la fin. Gr&acirc;ce &agrave; Corneau et Dewaere, ils ont d&eacute;sormais leur h&eacute;ros. On raconte que Patrick Dewaere, disparu il y a trente ans, ne s&#39;est jamais remis de ne pas obtenir la Palme d&#39;interpr&eacute;tation &agrave; Cannes pour ce r&ocirc;le. En revoyant le film, on lui en donnerait largement deux, voire trois. Dewaere est enti&egrave;rement le personnage, corps, moustache et &acirc;me. Il sature l&#39;&eacute;cran de sa m&eacute;diocrit&eacute;, sa d&eacute;tresse, sa grandeur de vrai rien. Tout en lui est juste &ndash; les yeux, le port de t&ecirc;te, la d&eacute;marche, la volubilit&eacute; affol&eacute;e. Le ressort est tendu, la trag&eacute;die amorc&eacute;e&hellip;

Devenue un classique, cette adaptation d&#39;un roman de Jim Thompson par Georges Perec et Alain Corneau n&#39;a rien perdu de sa force ni de sa cruaut&eacute;. L&#39;un des r&ocirc;les les plus marquants de Patrick Dewaere, disparu il y a trente ans.

Série noire

Dans le Dorset, &agrave; la fin du XIXe si&egrave;cle, les Durbeyfield vivotent mis&eacute;rablement. Le p&egrave;re, John, qui noie son malheur dans l&rsquo;alcool, apprend un jour du pasteur de la paroisse que les Durbeyfield descendent d&rsquo;une famille noble, les d&rsquo;Urberville. Il se r&eacute;sout &agrave; envoyer sa fille a&icirc;n&eacute;e, Tess, rendre visite &agrave; une certaine Mme d&rsquo;Urberville, install&eacute;e dans un manoir des environs. Embauch&eacute;e pour s&rsquo;occuper de la basse-cour, Tess r&eacute;siste aux avances d&rsquo;Alec, le fils de famille, qui s&rsquo;est mis en t&ecirc;te de s&eacute;duire sa &ldquo;cousine&rdquo;. Inexp&eacute;riment&eacute;e et na&iuml;ve, Tess finit par devenir la ma&icirc;tresse d&rsquo;Alec apr&egrave;s qu&rsquo;il l&rsquo;a viol&eacute;e. Quelques mois plus tard, elle quitte le ch&acirc;teau pour retourner dans sa famille. L&rsquo;enfant qu&rsquo;elle met au monde meurt en bas &acirc;ge. Elle part alors travailler dans une exploitation laiti&egrave;re, o&ugrave; elle tombe amoureuse d&rsquo;Angel Clare, fils de pasteur qui se destine &agrave; l&rsquo;agriculture&hellip; 
 
Les coups du sort 
Tess conte la destin&eacute;e tragique d&rsquo;une jeune fille secr&egrave;te et enti&egrave;re, timide et passionn&eacute;e, qui se heurte aux pr&eacute;jug&eacute;s de la soci&eacute;t&eacute; victorienne. Poursuivie par le malheur, incapable de s&rsquo;en prot&eacute;ger, elle tombe un peu plus bas &agrave; chaque coup du sort. Envo&ucirc;tant, le regard de la toute jeune Nastassja Kinski exprime toutes les nuances du personnage, de la douceur extr&ecirc;me &agrave; la r&eacute;volte indign&eacute;e. L&rsquo;image, magnifique, nous plonge dans les brumes et les lumi&egrave;res du Dorset. Drame romantique, m&eacute;lange de grande production et de film intimiste, Tess est aussi un tableau r&eacute;aliste de la vie dans les campagnes anglaises de la seconde moiti&eacute; du XIXe si&egrave;cle, rattrap&eacute;es par la m&eacute;canisation.

Tess

Adapt&eacute; par Roman Polanski d&rsquo;un roman de Thomas Hardy, un film romantique et sombre, magnifi&eacute; par la lumi&egrave;re de la campagne anglaise et la gr&acirc;ce fragile de la jeune Nastassja Kinski.

Fran&ccedil;ois Perrin est ailier droit dans l&#39;&eacute;quipe de football de la petite ville de Trincamp. Seulement il a un sale caract&egrave;re. Le pr&eacute;sident du club est &eacute;galement le patron de l&#39;usine o&ugrave; il travaille. Apr&egrave;s un coup de gueule, il est renvoy&eacute; du terrain et perd son emploi &agrave; l&#39;usine. Et pour corser le tout, il est accus&eacute; d&#39;un viol qu&#39;il n&#39;a pas commis. Mais l&#39;&eacute;quipe doit jouer en coupe de France et ne peut absolument pas se passer de Perrin.

Pour son deuxi&egrave;me film, Jean-Jacques Annaud signe une com&eacute;die de moeurs acide qui d&eacute;nonce les&nbsp;arrangements peu reluisants du petit monde du football. Un film mythique, avec l&#39;&eacute;blouissant Patrick Dewaere.

Coup de tête

Charlotte Bronte &eacute;voque certains &eacute;pisodes de sa vie avec sa famille dans l&#39;Angleterre du d&eacute;but du XIXe si&egrave;cle : le quotidien avec son p&egrave;re pasteur, ses soeurs Anne et Emily, qui aspiraient comme elle &agrave; devenir &eacute;crivains, et son fr&egrave;re Barnwell, un peintre au temp&eacute;rament passionn&eacute;.

L&#39;histoire de trois soeurs qui aspirent &agrave; devenir &eacute;crivaine.&nbsp;

Les Sœurs Brontë

Dans une chambre d&#39;h&ocirc;tel de Saigon, le capitaine Willard d&eacute;lire dans une torpeur suicidaire quand il est emmen&eacute; pour une mission secr&egrave;te. L&#39;&eacute;tat-major le charge d&#39;&eacute;liminer un haut grad&eacute;, le colonel Kurtz, qui, apr&egrave;s une carri&egrave;re exemplaire, s&#39;est retranch&eacute; dans la jungle cambodgienne &agrave; la t&ecirc;te d&#39;un bataillon de soldats autochtones et, devenu incontr&ocirc;lable, m&egrave;ne sa propre guerre avec des m&eacute;thodes &quot;malsaines&quot;. Un petit bateau de la marine, man&oelig;uvr&eacute; par un &eacute;quipage de quatre hommes, doit permettre &agrave; Willard d&#39;approcher Kurtz en remontant un fleuve &agrave; travers la jungle. L&rsquo;entreprise d&eacute;bute avec le bombardement sauvage d&#39;une zone c&ocirc;ti&egrave;re favorable au Vi&ecirc;t-cong par les h&eacute;licos du colonel Kilgore (litt&eacute;ralement &quot;Tue-carnage&quot;), au son de la &quot;Chevauch&eacute;e des Walkyries&quot; de Wagner. &quot;J&#39;aime l&#39;odeur du napalm, le matin&hellip;&quot;&nbsp;

&nbsp;

Un soldat jeune, d&eacute;j&agrave; bris&eacute;, traverse en t&eacute;moin les cercles de l&#39;enfer, en autant d&#39;&eacute;tapes hallucin&eacute;es, jusqu&rsquo;&quot;au c&oelig;ur des t&eacute;n&egrave;bres&quot;, o&ugrave; l&#39;attend un reflet invers&eacute; de lui-m&ecirc;me : un vieux soldat accus&eacute; de d&eacute;rive sanguinaire, entour&eacute; de recrues tribales dont la barbarie ne diff&egrave;re en rien de celle qu&#39;il a contempl&eacute;e en chemin. En 2019, quarante ans apr&egrave;s ce Festival de Cannes o&ugrave;, incapable de venir &agrave; bout de son &oelig;uvre monstre, Francis Ford Coppola avait pr&eacute;sent&eacute; deux fins diff&eacute;rentes, le cin&eacute;aste a pr&eacute;sid&eacute; &agrave; la restauration et au (l&eacute;ger) remontage de la version longue, dite &quot;Redux&quot;, sortie en 2000. Plus courte de treize minutes, mais surtout, b&eacute;n&eacute;ficiant d&#39;une qualit&eacute; d&#39;image et de son qui permet, a estim&eacute; son cr&eacute;ateur, de &quot;voir, entendre et ressentir&quot; son film comme il l&#39;avait lui-m&ecirc;me r&ecirc;v&eacute;, cette ultime variante sortie en salles en 2019, s&#39;av&egrave;re donc la v&eacute;ritable &quot;director&#39;s cut&quot;. &nbsp;&nbsp; 
Elle permet de savourer mieux encore la puissance de feu intacte d&rsquo;un monument du cin&eacute;ma, incarn&eacute; par des acteurs habit&eacute;s, dont bien des s&eacute;quences ont remplac&eacute; les images r&eacute;elles de la guerre du Vi&ecirc;tnam dans l&#39;imaginaire contemporain, m&ecirc;me chez ceux qui ne l&#39;ont pas vu. &Agrave; la fois apog&eacute;e et tombeau de la pop culture, comme le fut le conflit lui-m&ecirc;me, cette fresque visionnaire, qui s&#39;ouvre et se cl&ocirc;t avec la chanson hypnotique des Doors &quot;The End&quot;, garde aussi toute sa port&eacute;e philosophique : l&#39;homme qui aime et celui qui tue, comme le murmure Aurore Cl&eacute;ment &agrave; l&#39;oreille de Martin Sheen, sont la&nbsp;m&ecirc;me personne.&nbsp;

L&#39;ultime version, et &quot;la meilleure au monde&quot;&nbsp;selon Francis Ford Coppola, de son film monstre, g&eacute;nial et fou sur la guerre du Vi&ecirc;tnam, qui symbolise &agrave; la fois l&#39;apoth&eacute;ose et l&#39;agonie de la culture pop. &nbsp;

Apocalypse Now Final Cut

Cinq ouvriers sid&eacute;rurgistes affrontent les hauts fourneaux d&#39;une petite ville de Pennsylvannie et partent ensemble chasser le cerf. Parce que c&#39;est la guerre au Vietnam, trois d&#39;entre eux deviennent soldats sur le d&eacute;part. Deux ans plus tard, la guerre s&eacute;vit toujours et ces derniers se retrouvent prisonniers dans un camp vietcong...

Visualisez à la demande VOYAGE AU BOUT DE L'ENFER

Deer Hunter (The)

The Deer Hunter

Avec la d&eacute;mesure, l&#39;ambition et le lyrisme qui sont siens, Michael Cimino d&eacute;nonce le d&eacute;sir de domination et de puissance de l&#39;Am&eacute;rique.

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Voyage au bout de l'enfer 

Sur les quais du m&eacute;tro parisien, Alphonse Tram fait la connaissance d&#39;un quidam qu&#39;il ennuie avec ses histoires de ch&ocirc;meur et ses envies de meurtre. Peu apr&egrave;s, il retrouve dans un couloir le m&ecirc;me homme, poignard&eacute; avec son propre couteau. Sans aucun souvenir de l&#39;avoir tu&eacute;, Alphonse rentre chez lui, dans une tour nouvellement construite et presque enti&egrave;rement vide. Il raconte son &eacute;trange aventure &agrave; sa femme, qui pr&eacute;f&egrave;re lui parler de l&#39;arriv&eacute;e dans l&#39;immeuble d&#39;un voisin.

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Apr&egrave;s le succ&egrave;s des <a href="https://boutique.arte.tv/detail/les-valseuses">Valseuses</a> et de <a href="https://boutique.arte.tv/detail/preparez-vos-mouchoirs">Pr&eacute;parez vos mouchoirs !</a>, Bertrand Blier essuya avec Buffet froid, son cinqui&egrave;me long m&eacute;trage, un &eacute;chec public en opposition avec le statut &quot;culte&quot; dont le film jouit aujourd&#39;hui. Marquant une orientation diff&eacute;rente dans son oeuvre, alors empreinte de plus de l&eacute;g&egrave;ret&eacute;, Blier s&#39;engageait ici dans les tr&eacute;fonds de l&#39;&acirc;me humaine, r&eacute;v&eacute;lant avec une r&eacute;jouissante ironie les pulsions meurtri&egrave;res de tout un chacun. Sous le sceau de l&#39;absurde, la com&eacute;die macabre qu&#39;il organise autour d&#39;un improbable trio (un ch&ocirc;meur aux envies de meurtre, un inspecteur de police fou de la d&eacute;tente et un assassin compulsif) fait ainsi se succ&eacute;der des assassinats gratuits dans une interminable ronde de mort. Blier nous livre des personnages sans aucune caract&eacute;risation psychologique, des antih&eacute;ros livr&eacute;s &agrave; eux-m&ecirc;mes dans un d&eacute;cor terriblement d&eacute;shumanis&eacute;. Le m&eacute;tro et les rues sont d&eacute;sertiques, les immeubles de banlieue inhabit&eacute;s, les rues pavillonnaires sinistres, la nuit reste aussi triste qu&#39;humide, et la campagne r&eacute;solument hostile. Cet univers glacial, postapocalyptique, est l&#39;&eacute;crin parfait pour un film surr&eacute;aliste, r&eacute;v&eacute;lateur de son &eacute;poque.

Dans une ambiance de fin du monde, un improbable trio d&#39;anti-h&eacute;ros se retrouve enferm&eacute; dans une ronde macabre. Un conte hilarant et fun&egrave;bre avec Bernard Blier, Michel Serrault et G&eacute;rard Depardieu.

Buffet froid

Quand la caméra capte l’Histoire et les visages d’une époque

Années 70

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