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À l'abordage

2021

Comédie

France

7avis

Récompenses:

Festival du film de Cabourg 2020 - Grand prix

Les tribulations d’un attachant trio de "galériens" en quête d’amour dans un camping de la Drôme... Mélancolique et joyeux à la fois, un conte d'été signé Guillaume Brac, porté par d’épatants jeunes comédiens.

Paris, un soir au mois d'août. Un garçon rencontre une fille. Ils ont le même âge, mais n'appartiennent pas au même monde. Félix travaille, Alma part en vacances le lendemain. Qu'à cela ne tienne. Félix décide de rejoindre Alma à l'autre bout de la France. Par surprise. Il embarque son ami Chérif, parce qu'à deux c'est plus drôle. Et comme ils n'ont pas de voiture, ils font le voyage avec Edouard. Evidemment, rien ne se passe comme prévu. Peut-il en être autrement quand on prend ses rêves pour la réalité ?


La critique des Fiches du Cinéma
Aborder une fille, un garçon, un rivage, c’est partir à la rencontre de l’autre, quitter ses attaches pour s’inclure dans son univers. L’équation “Boy Meets Girl” ; on sait qu’il n’en faut pas plus pour faire naître de la fiction, accidenter des parcours balisés. À l’abordage se construit, et trouve sa dynamique narrative, à partir des rencontres que vont faire Félix et Chérif quand ils abordent un camping de la Drôme. Alma, le coup de cœur de Félix, Édouard, embarqué bon gré mal gré dans cette galère, la maman d’Alma, couvée par le regard de Chérif, et bien d’autres vont, au contact les uns des autres, accéder à une meilleure connaissance d’eux-mêmes. C’est la proposition généreuse du film, ensoleillée par l’énergie de la comédie. Le fait d’avoir travaillé et élaboré leurs personnages avec Guillaume Brac le réalisateur, en amont du tournage, au cours d’ateliers, n’est sans doute pas étranger à la qualité d’interprétation de ces jeunes comédiens, tous formidables. Le dernier tiers du film qui, sans jouer des coudes, est une merveilleuse montée émotionnelle, leur doit beaucoup. Mais l’ensemble ne serait que pure abstraction sans le regard attentif d’une caméra aux panoramiques délicats, aux recadrages judicieux, bref, sans une mise en scène qui sublime le tout par son tact. Ancré dans notre présent, le film s’autorise une audace tranquille avec deux personnages principaux à la peau noire. Il n’en fait pas toute une histoire, juste quelques discrètes et caustiques annotations. Ce que dispense À l’abordage comme plaisir de spectateur nous fait comprendre ce qui manquait tant quand les cinémas étaient fermés. Comme dit l’un des personnages, “C’est mieux qu’un joint”.

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