Marion et Gilles viennent de divorcer. Pour une dernière fois, ils vont faire l'amour dans une chambre d'hôtel. Mais Marion est mal à l'aise, et, brutalisée par son mari, décide de partir. C'est la fin de leur couple.


Toutes les histoires d’amour se ressemblent mais se singularisent par leurs failles: au-delà des quelques moments de vie de Marion et Gilles, 5x2 peint également en toile de fond cinq couples différents, cinq façons de vivre à deux. D’abord l’affrontement des matins blêmes en déclaration désespérée du couple qui périclite. Puis un amour non consommé, quasi filial, acceptant le contrat tacite de la trahison. Ou un amour usé par l’âge, guerre rangée propice à quelques trêves lors d’un bal de mariage. Ou encore une passade, un fantasme aux formes à peine réelles. Et enfin un amour vache, tracté tant bien que mal par les habitudes qui ont du mal à se perdre. Constat pour le moins pessimiste, mais qui ne scelle pas forcément la fin de tout espoir. Ruptures, larmes ou déceptions sont conjuguées au son dérisoire de quelques standards vieillis de pop italienne, dont la légereté mélancolique vient troubler l’eau noire de l’échec. Ozon, après la récréation Swimming Pool, retrouve l’épure et la subtilité de Sous le sable, et peut compter sur une distribution impeccable, emmenée par une Valeria Bruni Tedeschi irradiante dans un personnage à force discrète, face à un Stéphane Freiss dont l’assurance apparente se noie dans le non-dit. Et lorsque celui-ci se décide à parler, et propose de recommencer, tout est déjà fini.