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Victoria

2016

Comédie

France

4avis

Par Justine Triet ("Sibyl"), une comédie sentimentale au burlesque ravageur avec Virginie Efira, Vincent Lacoste et Melvil Poupaud. 

À Paris, Victoria Spick, avocate pénaliste au tempérament pugnace, élève seule ses deux petites filles en essayant de colmater les brèches d'une existence qui prend l'eau de toutes parts. Elle collectionne les rencontres bizarres avec des inconnus, qu'elle reçoit dans sa chambre pendant que sa fantasque progéniture entretient le chaos dans le reste de l'appartement. Pour changer le cours de son destin, elle consulte assidûment divers spécialistes de l'âme sans savoir que son ex, un écrivain égocentrique et fauché, s'occupe à dévoiler sur son blog tous les détails de sa vie professionnelle et privée dans une autofiction transparente intitulée "Vicky S". Invitée à un mariage alors que son baby-sitter vient de claquer la porte, elle y rencontre à la fois un futur et un ancien client. Accusé le soir même de la noce par son exubérante compagne d'avoir tenté de la tuer, le premier, un vieil et veule ami nommé Vincent (Melvil Poupaud) proteste de son innocence et supplie Victoria d’assurer sa défense. Le second, Samuel (Vincent Lacoste), jeune ex-dealer sans emploi ni domicile qu'elle a sauvé de la prison, se présente le lendemain chez elle pour solliciter un stage. Il se voit promu garçon au pair multitâches. 

 

Virginie dans tous ses états 

Subtile et ravageuse mécanique à faire rire, mais aussi à toucher, "Victoria" repose sur l'abattage de Virginie Efira, que le rôle et le succès du film ont révélée dans toute sa splendeur d'actrice. Autour de cette naufragée drôlissime, parce qu'émouvante, boxeuse groggy ferraillant à contretemps sur tous les fronts de la battante moderne, Justine Triet déploie d'impeccables seconds rôles masculins, Vincent Lacoste en tête. Elle complète le casting par une pléiade de figures drolatiques, du psy désabusé à l'amant narcissique en passant par une voyante catégorique, un ostéopathe libidineux, un chimpanzé et un dalmatien devenus témoins clés en justice. Après La bataille de Solférino, ce ballet de cœurs et de corps errants, au burlesque teinté de surréalisme, offre à notre temps sans boussole un nouveau miroir d'une réjouissante justesse. 

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