Ancien journaliste de guerre devenu agent, Roger Ferris travaille pour la CIA au Moyen-Orient. Il est chargé de traquer Al-Saleem, un des chefs d’Al-Qaïda, qui se cache en Jordanie pour préparer des attentats contre l’Occident. Pour infiltrer le réseau du terroriste, Ferris doit d’abord gagner la confiance du patron des renseignements jordaniens. Avec Ed Hoffman, son très roué chef de division qui le supervise depuis Washington, ils décident d’appâter Al-Saleem en lui faisant croire à l’expansion d’une nouvelle confrérie djihadiste concurrente. Mais Hoffman est-il vraiment fiable et ne joue-t-il pas un double jeu ? Serait-il capable de mettre sciemment la vie de Ferris en danger ?


Avec ce thriller d’espionnage, Ridley Scott plonge Leonardo DiCaprio dans les méandres des conflits modernes, entre Bagdad et Amman. Décrivant parfaitement la spirale du terrorisme international, le réalisateur britannique prend un malin plaisir à passer à la loupe les agissements de la CIA et les visées impérialistes des États-Unis. Avec son aspect faussement documentaire, le film mêle réalité et fiction dans une intrigue retorse, sur laquelle plane l’ombre de John Le Carré. Avec une maestria qui, de Blade Runner à Thelma et Louise, n’est plus à démontrer, Ridley Scott orchestre un tourbillon de séquences à la tension maximale dans lesquelles Leonardo DiCaprio, dans un rôle très physique, prend beaucoup de coups, comme s'il devait expier sa nationalité américaine. Pris entre son devoir et les cas de conscience qu’occasionnent ses missions, son personnage apparaît d’autant plus sur la brèche que son chef de la CIA, incarné par le démoniaque (et physiquement méconnaissable) Russel Crowe, dicte ses ordres aux conséquences sanguinaires depuis l’oreillette de son téléphone portable, entre courses au supermarché et jardin de sa superbe villa banlieusarde. Ouvert à toutes les manipulations, un des meilleurs films post-11-Septembre.