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Tabou

2011

Romance

Portugal

12avis

Récompenses:

Berlinale 2012 - Prix Alfred Bauer

Un envoûtant conte poétique entre couleur et noir et blanc, passé colonial et présent incertain, drôlerie et romanesque.

Retraitée charitable, Pilar habite seule à Lisbonne, dans un immeuble moderne. Peu à peu, elle se lie à ses étranges voisines : Aurora, une vieille dame élégante et fragile, sujette à des crises d'angoisse, et Santa, sa femme de ménage capverdienne, dont sa patronne affirme qu'elle pratique le vaudou. Après la mort d'Aurora, un vieux monsieur inconnu, qu'elle a réclamé à son chevet mais qui est arrivé trop tard, révèle à Pilar et à Santa le passé romanesque qui les a unis, puis séparés : jadis, au Mozambique, au pied du mont Tabou, lui et Aurora, alors mariée à un riche colon, se sont passionnément aimés…

 

Tabou est ce que les Anglo-Saxons appellent un classique instantané (un classique à la fois moderne et primitif) et apporte une preuve éclatante que Miguel Gomes est l’un des meilleurs cinéastes contemporains. De quoi parle-t-il ? De la vie d’une femme, tout simplement, racontée sur un mode totalement nouveau qui convoque à la fois la poésie, la littérature et le cinéma muet. Avec son titre emprunté à Murnau, c'est un film qui retrouve les origines du cinéma, les émotions et les surprises que pouvaient procurer aux premiers spectateurs les images projetées sur un écran blanc. Un film élémentaire, tourné en noir et blanc, en 35 et en 16 mm, qui accède à une forme de pureté dans le brassage d’une matière, artistique et vivante, très hétérogène, faite de ruptures de ton et de mélange des genres. Le monde devient cosmos, l’espace et le temps se mêlent pour une sublime et impossible histoire d’amour qui avance longtemps cachée avant de s’épanouir dans la dernière partie du film. Passé et présent, Portugal et Afrique, slapstick et mélodrame, vie et mort, hommes et animaux, serviteurs et maîtres, silences et chansons sont les ingrédients d’un poème d’images et de sons qui ressuscite avec beaucoup de mélancolie un monde éteint, un âge d’or, un paradis perdu. Rares sont les films qui donnent l’impression de réinventer le cinéma, de nous offrir une expérience inoubliable, où tout est grâce. Tabou est de ces films.

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