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Des fleurs pour Algernon

2014

Téléfilms

88avis

Doté d'un QI inférieur à la moyenne, Charlie accepte de participer à la même expérience scientifique que la souris Algernon.

Une transposition émouvante et subtile de l'impressionnant monologue dit par Grégory Gadebois sur scène.

Cœur simple et soucieux de bien faire, Charlie a en commun avec la souris Algernon le niveau de son QI : 68. Choisi en raison de sa motivation, ce modeste employé d'usine va participer à la même expérience scientifique que l'animal. Celle-ci réussit : tous deux émergent du bloc opératoire nantis d'une intelligence trois fois plus grande. Charlie progresse à pas de géant, se lance dans la recherche, apprend la musique et séduit les femmes. Il devient un génie, mais sa solitude grandit. Seul son amour pour miss Kinian, son ancienne institutrice, et son amitié pour Algernon restent immuables. Mais les performances de la souris commencent à décliner. En sera-t-il de même pour Charlie ?
Performance d'acteur
Gérald Sibleyras avait adapté et mis en scène le roman de Daniel Keyes, paru en 1966 et devenu un classique de la science-fiction. Formidablement interprété par Grégory Gadebois, seul en scène, la pièce s'est jouée à guichets fermés en 2012 et 2013. Yves Angelo a ensuite transposé le travail de Sibleyras à l'écran en gardant le même acteur. Grégory Gadebois reprend son sidérant monologue avec un humanisme poignant. Homme simple traité par la science comme une souris de laboratoire, Charlie consigne tout ce qui lui arrive dans un cahier. Comment montrer son ascension intellectuelle sans l'aide de l'écrit ? Le roman, par exemple, partait de l'écriture presque phonétique du personnage pour évoluer vers un style plus élaboré. Subtil, Grégory Gadebois rend palpable cette mutation par un débit plus assuré, des gestes plus nerveux, tout un gardant un peu de candeur anxieuse dans le regard. Filmé dans un cadre contemporain (chambre de bonne, centre hospitalier, fond blanc, etc.) parfois même abstrait, il n'abandonne jamais le ton du récit. Ce jeu distancié, contrebalancé par la chaleur humaine qui émane du comédien, éveille l'imagination. On voit Charlie se mouvoir dans les décors et parler à des interlocuteurs qu'on ne voit jamais. Cette fiction réussit le tour de force de restituer à l'écran les dimensions littéraire et théâtrale de l'œuvre. C'est aussi une émouvante exploration de l'intelligence, vue comme une source d'épanouissement, de désillusion et comme un impitoyable ascenseur social.

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