Poppy, la trentaine, est institutrice. Elle vit en colocation avec son amie Zoe, sort en boîte tous les week-ends et pratique le trampoline pour se dépenser. Un jour, suite au vol de son vélo, elle décide d’apprendre à conduire. Scott, un homme taciturne et agressif, devient alors son moniteur d’auto-école…

DON’T WORRY

Poppy, époustouflante Sally Hawkins – dont c’est la troisième collaboration avec Mike Leigh après All or nothing et Vera Drake, Lion d’or en 2004 –, est une boule d’énergie. Elle chantonne à tout-va, ponctue ses phrases par des gloussements enjoués et titille tous ceux qui croisent sa route, jusqu’aux plus renfrognés. Elle en devient rapidement exaspérante, à tel point qu’on compatit avec son pourtant très inquiétant moniteur d’auto-école. Mais, à mesure que le film avance, on découvre les soucis qui jalonnent son quotidien – un élève maltraité, une vertèbre déplacée, un célibat qui s’étire… –, et l’agacement cède place à l’admiration. Véritable essai sur le bonheur, cette comédie à la fois burlesque et réaliste, peuplée de personnages secondaires subtilement dessinés, nous entraîne dans le sillage d’une idéaliste invétérée, qui nous exhorte à l’optimisme avec son inusable credo : s’il n’est pas toujours facile de sourire à la vie, au moins faut-il essayer.