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Pacifier Rio

2013

Société

12avis

Une enquête saisissante sur la manière dont Rio a entrepris d'arracher ses favelas à la mainmise des trafiquants, dans la perspective de la Coupe du monde.

Aussi célèbre pour sa vibrante culture populaire que pour sa violence, Rio de Janeiro est depuis 2008 le lieu d’une expérience unique. Le gouvernement de la ville s'est lancé dans une vaste campagne de sécurisation des favelas, en vue de la Coupe du monde de football cette année et des Jeux olympiques de 2016. Depuis plus de trente ans, celles-ci sont sous la coupe de trois principaux gangs de trafiquants de drogue, le Terceiro Comando, le Comando Vermelho et les Amigos de Amigo, qui y ont pris la place de l'État, faisant régner leur ordre et distribuant des aides alimentaires aux plus démunis en échange de leur collaboration. Un tiers de la population vit dans l'un de ces quartiers pauvres, sur les hauteurs et en périphérie de la ville. Mais les patrons des collines de Rio ont désormais changé. Dans une quarantaine de favelas, en particulier dans les quartiers sud, plus touristiques, les trafiquants ont cédé la place à une police de proximité spécialement créée, les "unités de police pacificatrice". Pour la première fois, ces quartiers "reconquis" ont vu débarquer des investisseurs publics et privés pour installer le téléphone, Internet, l’électricité ou encore l’eau courante. Un changement radical pour leurs habitants, habitués à se raccorder de façon clandestine sur les réseaux.
Maquillages
Quelques mois avant la Coupe du monde, les protestations se sont pourtant multipliées dans les favelas. Car les prétendus intérêts d’urbanisation mis en avant par cette opération de "pacification" entraînent de multiples expropriations et déplacements de population. De même, les relations avec la police restent très tendues. Si les résidents saluent la diminution de la violence liée à la drogue, grâce à cette présence policière, beaucoup restent sceptiques, estimant qu'il s'agit de "maquillage" pour la Coupe du monde et les J.O., et craignent le retour des gangs une fois ces grand-messes sportives passées. Le réalisateur Gonzalo Arijón (Naufragés des Andes) a filmé pendant deux ans dans les favelas "pacifiées" de Babylonia et Providencia et dans celle de Vigario Géral, toujours sous la mainmise du narcotrafic.

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