Plutôt que de faire le portrait de l'institution, Claire Laborey et Juliette Maugard ont choisi de s'attacher à six apprentis comédiens et de suivre leur travail toute une année au sein du cours d'interprétation de Sandy Ouvrier. Kevin, Sofian, Anaïs, Sylvain, Bertrand et Clara ont à peine 20 ans. Tandis que certains d'entre eux n'en reviennent toujours pas de réaliser leur rêve d'adolescent, d'autres affichent déjà une belle assurance. Tous sont animés par une formidable énergie où se mêlent plaisir de jouer, envie d'expérimenter et tentation de repousser toujours plus loin les limites. Pendant les cours et les répétitions, nous les voyons se confronter aux textes, aux rôles mythiques, au travail de la voix... Ils connaissent parfois de vrais moments de doute, comme lorsque Kevin, après une énième répétition d'un monologue de Henri VI, finit par lâcher : "Je crois que je fais un complexe d'infériorité par rapport à Shakespeare !"

FRAGILITÉ
Ce ton proche de la confidence, les réalisatrices l'ont privilégié tout au long des quatre épisodes, invitant régulièrement les élèves à décrire leurs rêves, leurs émotions, leurs découvertes et les aspects si particuliers du métier auquel ils se préparent : "Quand on est comédien, le matériau c'est nous-mêmes : notre voix, notre corps, notre histoire, notre sensibilité, explique Sofian. Tout ça, c'est fragile..." Une fragilité que les jeunes comédiens compensent par une complicité de tous les instants, une proximité intellectuelle et émotionnelle, un esprit de bande dont on devine qu'il perdurera après l'école avec la création d'une compagnie théâtrale. Sous nos yeux, une génération de comédiens est en train de naître.