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Simone Weil, l'irrégulière

Littérature et bande dessinée

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Philosophe qui s’est faite ouvrière et croyante, combattante pendant la guerre d’Espagne, Simone Weil (1909-1943) a constamment cherché à concilier ses actes et sa pensée, entre politique et mystique. Portrait d’une femme de passion, née il y a cent ans.

“L’intelligence ne peut être menée que par le désir. Pour qu’il y ait désir, il faut qu’il y ait plaisir et joie... L’intelligence ne grandit et ne porte de fruits que dans la joie.” (Simone Weil) Femme indépendante à l’esprit brillant, telle apparaît la philosophe Simone Weil dans cette biographie très bien documentée, qui s’appuie notamment sur de nombreuses archives familiales. Née en 1909 à Paris dans une famille de la bourgeoisie juive (son frère surdoué deviendra un grand mathématicien), choyée durant son enfance, Simone Weil est reçue à l’École normale supérieure en 1925 après avoir eu pour professeur le philosophe Alain au lycée Henri IV. Très vite elle s’engage socialement et milite en faveur de la paix. Agrégée de philosophie en 1931, elle est nommée professeur dans un collège du Puy. Là elle s’inscrit à la CGT unifiée, soutient un mouvement de chômeurs avec lesquels elle partage son salaire. Après avoir publié quelques articles dans La révolution prolétarienne et La critique sociale, rencontré Boris Souvarine et Léon Trotsky (qui lui conseille de s’engager dans l’Armée du salut !) et rédigé ses Réflexions sur les causes de la liberté et l’oppression sociale, elle travaille début 1935 comme ouvrière spécialisée chez Alsthom. L’été suivant, en vacances au Portugal, elle a la révélation du christianisme. Sans jamais se convertir, la jeune philosophe ouvrière élabore un “matérialisme spirituel” qui lui permet d’éprouver concrètement ses idées. En 1936, elle rejoint la colonne Durruti en Espagne pour combattre les franquistes. Pacifiste à la déclaration de la guerre en 1939, elle doit fuir avec sa famille à Marseille et entre en résistance en écrivant dans Les cahiers du témoignage chrétien. Après quelques mois passés aux États-Unis, elle revient en Angleterre en 1942 où elle est affectée au service de la France libre. Atteinte de tuberculose, refusant de se nourrir et de se soigner, elle meurt en août 1943 au sanatorium d’Ashford. Tout au long de sa courte vie, Simone Weil a écrit des textes qui relatent son expérience et sa réflexion : L’enracinement, La pesanteur et la grâce, Oppression et liberté, La condition ouvrière ou encore L’attente de Dieu, autant de titres qui traduisent sa profonde compassion à l’égard de l’homme souffrant ou sacrifié.

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