à ne pas rater
à ne pas rater
à ne pas rater
à ne pas rater
à ne pas rater

The Storm Makers : Ceux qui amènent la tempête

2014

Société

France

90avis

Au Cambodge, des êtres humains sont vendus avant d’être réduits en esclavage dans les pays voisins. Un documentaire dérangeant, avec les témoignages d'une victime et d'un trafiquant.

C'est l'illustration d'un fléau qui prospère. Selon l'ONU, plus de 200 000 Cambodgiens ont été vendus comme esclaves dans plusieurs pays d'Asie du Sud-Est, tels que la Thaïlande ou la Malaisie. Aya est l'une d'entre elles. Horrifiant, son parcours constitue le fil rouge du documentaire. Jeune paysanne, elle a été réduite en esclavage à 16 ans après avoir été vendue à une agence malaisienne pour être femme de ménage. Pendant deux ans, elle a connu l'enfer. Battue, exploitée, privée de passeport par son patron, la jeune fille s'est enfuie mais, peu après, elle a été violée et séquestrée durant de longues semaines avant d'être libérée puis emprisonnée car sans papier. Aya est parvenue à s'extirper de ce cauchemar et à rentrer chez elle, avec un jeune enfant né de son viol, ce qui lui vaut d'être méprisée par sa mère et les gens de son village.


"Ils n'ont aucune pitié"
Outre le témoignage bouleversant d'Aya, la force de ce film est de donner la parole à ces trafiquants d'êtres humains. Pou Houy personnifie l'abomination. Jamais inquiété par les autorités, ce Cambodgien de 50 ans achète des jeunes femmes qu'il revend à des agences étrangères. L'homme s'appuie pour cela sur un réseau de rabatteurs qui arpentent les villages reculés du pays et promettent monts et merveilles aux familles pauvres – les "demeurés", comme Pou Houy aime les qualifier. Des familles souvent naïves et sensibles aux sommes d'argent promises. "Certains migrants meurent à l'étranger, d'autres reviennent mutilés", résume une villageoise restée sur place. Parfois, des villages entiers tombent dans le panneau et partent en quête d'un avenir prétendument meilleur. Face à la caméra de Guillaume Suon, l'absence de scrupules des trafiquants est stupéfiante. "Ils n'ont aucune pitié et n'aiment que l'argent", raconte Aya. Les Cambodgiens les appellent les Mey Kechol : ceux qui amènent la tempête.

Vous aimerez peut-être aussi...