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Trois Cœurs

2014

Romance

France

41avis

Dans une ville de province, une nuit, Marc rencontre Sylvie alors qu’il a raté le train pour retourner à Paris. Ils errent dans les rues jusqu’au matin, parlant de tout sauf d’eux-mêmes, dans un accord rare.

Quand Marc prend le premier train, il donne à Sylvie un rendez-vous, à Paris, quelques jours après. Ils ne savent rien l’un de l’autre. Sylvie ira à ce rendez-vous, et Marc, par malheur, non. Il la cherchera et trouvera une autre, Sophie, sans savoir qu’elle est la sœur de Sylvie…

 

La critique des Fiches du Cinéma

Réputé pour son attachement à filmer les femmes, Benoît Jacquot centre son nouveau film sur un homme. D'ordinaire peu porté sur le lacrymal, il livre cette fois un pur mélodrame, en référence à John Stahl (Back Street), Leo McCarey (Elle et lui) ou Douglas Sirk (Tout ce que le ciel permet, Mirage de la vie). À bien des égards, donc, avec son titre à l'eau de rose et son improbable histoire d'amour (le récit s'appuie sur des nœuds dramatiques tellement peu vraisemblables qu'il faut vraiment puiser dans sa capacité de croyance pour ne pas décrocher !), 3 cœurs est un film inattendu de la part de Benoît Jacquot. Mais le plus inattendu est certainement que ce changement de ton - ce changement de cap, même - n'enlève rien à la délicatesse glacée de ce cinéma des mouvements (et des troubles) intérieurs. De Septième ciel à Sade, d'Au fond des bois aux Adieux à la reine, la constance de Jacquot est d'abord la justesse de sa direction d'acteurs. À la fois bruts et nuancés, Benoît Poelvoorde, Charlotte Gainsbourg et Chiara Mastroianni jouent sur toute une palette d'émotions à vif. Tous trois forment les sommets de ce triangle amoureux entre lesquels le film tisse une tension permanente, même et jusque dans les moments d'accalmie - que Jacquot choisit d'évoquer en voix off, assumant un traitement romanesque à la Truffaut. C'est que le réalisateur sait filmer en funambule, sur le fil. Son sens du découpage - tout en allusion et élision - conserve ici tout son tranchant. Des quelques - inévitables ? - ficelles du mélodrame, il parvient ainsi à tirer la matière d'une sorte de thriller suffocant, dont le suspense se nourrit des élans du cœur, contradictoires et imprévisibles.

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